Cette fois, c’est certain, j’envisage cette sortie comme la dernière de l’année les pieds au sec en haute-montagne. J’opte donc pour une belle traversée dans les Encantats, où je ne suis pas allé cet automne.

Date : 2021/10/27
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 22 km
Dénivelé positif : 1800 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 2h15 pour le Gran Tuc de Colomers + 2h pour le tuc de Bergus + 1h pour le pic de Ratera.
Temps de descente : 1h30
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : hors-sentier, passages découpés, lecture.
Accès : piste de Tredos
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

 

La saison est terminée depuis quelques semaines, me permettant de me garer là où les taxis déposent habituellement les randonneurs pour le refuge de Colomers. Je gagne donc un peu de dénivelé et m’évite quelques kilomètres de piste un peu longuets. La température est négative. Même les chevaux semblent congelés. Vivement que le soleil se montre ! Jusqu’au refuge de Colomers, les résurgences à proximité du chemin ont créé de véritables patinoires. Le refuge de Colomers (2100 m environ) est fermé. C’est le calme plat. Je prends la direction du port de Colomers puis du col de Podo (balisage et quelques panneaux aux endroits clés). Une fois passé le court ressaut après le lac de Colomers, les lacs et les laquets s’enchaînent. Le ciel est voilé et tamise la lumière pour un lever de soleil étrange. La montée est très progressive. Ce bassin des lacs de Colomers est vraiment étonnant et somptueux. Magnifique vue vers la Creu de Colomers qui se reflète dans l’étang du port de Colomers. Arrivé à l’estanh Gelat (2590 m) environ, je quitte le sentier dont j’ai bien profité. Dans quelques heures, je serai content de le retrouver ! En 2019, j’étais descendu juste avant le tuc Blanc et le lieu m’est donc familier.

Dans un hors-sentier pas si désagréable, je rejoins facilement la crête N du tuc Blanc. En prenant de la hauteur, le versant E du bassin de Colomers se dévoile, dominé par le pic de Ratera. La crête se rétrécit très brièvement puis me dépose facilement au sommet du tuc Blanc. Jusqu’au Gran tuc de Colomers, la crête est découpée. Pour descendre au point bas, bon rocher avec quelques passages légèrement aériens. Au lieu de poursuivre sur la crête, dès que le terrain le permet, je passe versant S pour remonter sur la crête avec quelques pas de II. De retour sur le fil, les blocs sont désormais énormes, avec une pointe intermédiaire puis une courte descente, je débouche enfin au sommet orné d’une borne géodésique et que j’imaginais plus proche depuis le tuc Blanc. Après une bonne pause au sommet, je continue pour la partie inconnue de la journée : le cap de la Pala Alta d’Estany Long et la tossal d’Esbonllat sont deux sommets voisins situés au sud et quasiment pas décrits. Au collet sous le sommet, après une descente croulante vers l’E, je longe la crête entre Gran tuc de Colomers et cap de la Pala Alta d’Estany Long dans un vaste chaos de blocs qui donne l’impression de ne pas avancer. Quand j’estime être au niveau du cap de la Pala Alta d’Estany Long et que le terrain s’assagit, je remonte un ressaut / couloir plus raide pour rejoindre un petit cirque suspendu où je rejoins facilement le sommet, qui semble insipide vu d’ici. Néanmoins, belle vue sur la vallée de San Nicolau et les hauts sommets au sud des Encantats.

À cet endroit, le tuc de Bergus paraît vraiment éloigné. J’hésite donc un certain temps à aller visiter la tossal d’Esbonllat mais l’appel de la crête S est plus fort. Finalement, elle se révèle facile en restant versant S dans du gispet et une terre assez sablonneuse. Les pentes raides plongeant vers le fond de la vallée incitent néanmoins à rester prudent. À proximité de la tossal d’Esbonllat, une courte portion (II, probablement évitable en descendant un peu versant E) est plus découpée. Du sommet, je reviens à peine sur mes pas pour descendre versant E dans un cirque austère d’éboulis. Il aurait possible et raisonnable de rentrer par une brèche à l’O du tuc de Bergus mais j’opte pour prolonger la journée et profiter de cette météo magnifique. La longue traversée hors-sentier jusqu’aux abords du tuc de Bergus est facile mais laborieuse. Même en étant attentif pour essayer de ne pas faire les montagnes russes, il m’est impossible d’éviter toutes les oscillations. Ici encore, j’ai l’impression de ne pas avancer ! Très belle vue sur l’estany del Bergus avec un arrière-plan de sévères pointes. J’essaie de monter plus directement vers le tuc de Bergus en posant un peu les mains et rejoins l’intrigant plateau sommital non loin de la cime. La vue est toujours claire et très étendue. Le pic du Midi de Bigorre est parfaitement identifiable.

La crête jusqu’au pic de Ratera (PD+) est trop délicate pour m’y lancer seul à ce stade de la journée. Après un court détour par le cap de Crabes, je descends un couloir d’éboulis pour rejoindre un nouveau (!) chaos rocheux. Je traverse longuement ce chaos en me dirigeant à vue vers le pic de Ratera. Durant cette traversée, je réalise qu’une entaille aurait permis de descendre la barre rocheuse quasiment sous le sommet du tuc de Bergus. Cette descente m’a été confirmée (merci dino !) comme faisable mais exposée. Au loin, j’aperçois 3 personnes au sommet du pic de Ratera qui descendent avant que je l’atteigne en remontant les pentes raides de gispet. Pour l’instant, je n’ai croisé qu’une personne sous le lac de Colomers. Ici aussi, vue lointaine et somptueuse. J’ai particulièrement apprécié la vue mais les pics d’Amitges et de Bassiero qui semblent aériens et inaccessibles. Pour la descente, je ne conseille pas forcément l’itinéraire emprunté. J’ai suivi la crête N (facile en posant un peu les mains). Lorsqu’elle m’a semblé devenir trop délicate, je suis descendu à vue dans le versant E pour rejoindre le sentier du port de Ratera via un couloir raide. Il aurait été plus judicieux d’emprunter la bonne sente qui partait du sommet. La suite de la descente est très belle avec un somptueux enchaînement d’étangs. Le chemin peine à descendre mais c’est largement compensé par le cadre. Pour rejoindre le parking, le sentier est ensuite assez fréquenté.