Première visite à ski au célèbre pic de Néouvielle : une longue sortie par le refuge de la Glère récompensée par le panorama immense, sublimé par les conditions hivernales.

Date : 2024/04/04
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 22 km
Dénivelé positif : 1700 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h45
Temps de descente : 1h50
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : pente raide pour la brèche Chausenque et l’accès au sommet.
Accès : plateau de Lienz (possibilité de poursuivre sur la mauvaise piste)
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

Lorsque la route des lacs ouvre fin avril / début mai, je n’ai plus trop envie de partir à skis alors que c’est le bon créneau pour visiter le pic de Néouvielle d’autant plus que l’itinéraire est sympa. C’est donc par un autre versant que je m’en vais rendre visite à ski à ce célèbre sommet qu’il est inutile de décrire à nouveau. Départ du camp Rollot juste au-dessus du plateau de Lienz, après 2 kilomètres de piste. Il aurait été possible de continuer sur la piste, bloquée un peu plus loin par un amas de neige et un gros tronc d’arbre amené par une avalanche. Chaussage possible vers 1800 m grâce à une maigre langue de neige sur la piste. Néanmoins, comme la neige est dure et que j’avance bien en baskets, je poursuis quasiment jusqu’au refuge. Après avoir fait la transition, je traverse directement vers le lac de Glère afin d’éviter la descente de 70 mètres depuis le refuge. Superbe vue vers le Néouvielle et le Campanal de Larrens. Pour une première visite dans le secteur, dans ce dédale de lacs, j’avoue que les traces de passage me sont d’une bonne aide. Depuis le lac de la Glère (2103 m), partir vers l’E puis vers le S jusqu’au lac de Mounicot puis celui de la Mourèle. Je progresse avec le pic de Néouvielle en ligne de mire et l’ambiance haute-montagne s’affirme de plus en plus avec le pic de la Mourèle et les belles parois des pics d’Espade.

La trace fait un détour judicieux par l’O pour éviter la pente raide et chargée qui permettrait de monter directement vers la brèche de Chausenque. Je rencontre deux binômes : l’un ayant dormi au refuge et l’autre parti depuis la piste de la Glère. Après une traversée sous l’austère face N du Néouvielle et quelques conversions, je mets les crampons dans une cuvette formée par la neige contre les rochers afin de monter facilement à la brèche (2790 m). Le vent frais du versant N laisse place au four solaire créé par les murs cernant le lieu. Dans une neige déjà humidifiée en profondeur, je descends en peaux pour rejoindre la voie normale du Néouvielle où deux autres binômes sont en train de monter. J’ai trempé les peaux et je le paie illico : je botte de plus en plus pour finir avec de la neige sur toute la longueur des skis. Après cette longue montée, je me serais bien passé de ces infernaux kilogrammes supplémentaires. Même si la trace continue jusqu’aux ultimes rochers sommitaux, j’abdique et mets les crampons dès la petite brèche sous le sommet.

Lac de Cap de Long et Ramougn à gauche

Lac de Cap de Long et Ramougn à gauche

C’est un plaisir de toucher brièvement ce joli granit pour rejoindre facilement le sommet tout proche. Vue immense et poétique : le bleu de Cap de Long, les sommets lointains, les crêtes découpées toutes proches se mélangeant dans les souvenirs divers d’acensions. Clin d’oeil au Ramougn (qui a perdu son « g » sur la carte IGN) visité en juillet 2014 avec le Néouvielle : émerveillement en continue dès le début de la route des lacs jusqu’à la fin de cette sortie.

La descente est plutôt bonne jusqu’au pied de la brèche de Chausenque. Je repeaute un court instant pour remonter à la brèche et éviter de brasser dans la neige pourrie. Le soleil a grignoté le versant N donnant une impression plus amicale du lieu. Je chausse sous la partie déneigée pour quelques virages en neige dure avant de filer et descendre par l’itinéraire de montée. Malheureusement, la neige devient rapidement lourde et humide. Dès que la pente s’atténue un peu, je n’avance plus et c’est presque aussi fatigant que la montée ! Je traverse le lac de la Glère et fais un crochet par le refuge (j’adore les refuges) pour boire un coup et discuter. Je descends au maximum sur les dernières bandes de neige avant le portage inévitable jusqu’au camp Rollot.