Visite des deux sommets se faisant face de part et d’autre du col d’Ilhéou : un itinéraire improvisé pour remplacer celui prévu initialement dans le secteur de Gourette, ne me semblant pas adapté au ciel déjà orageux à 7h30 du matin.

Date : 2023/06/03
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 18 km
Dénivelé positif : 2000 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h pour le Ségalas
Temps de descente : 2h
Conditions et commentaires : voilé puis couvert.
Difficultés : pentes raides et petite escalade.
Accès : lac d’Estaing
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

 

Comme beaucoup de portions du GR10, la montée au col d’Ilhéou par le GR10 ne fait pas dans la dentelle : c’est assez direct dans le bois, puis, après la passerelle métallique rouge (qui n’est pas en forme), le chemin monte à nouveau rudement jusqu’au col (2256 m) alors qu’il y aurait matière à faire de beaux lacets. Comme le temps est déjà gris et que des orages sont prévus dès la mi-journée, je monte sans traîner en apercevant un marcheur qui bifurque vers le lac du Barbat. Le soum de Grum est rapidement visible durant la montée. Il paraît même assez proche alors que du col, il y a encore 400 mètres de dénivelé à parcourir. La crête est d’abord très large et facile. avant qu’elle ne se redresse progressivement avec les 200 derniers mètres qui demandent de poser un peu les mains. Versants N et O, tout était encore humide de la veille. Ainsi, pour passer la petite barre intermédiare, j’ai rejoint le versant S qui avait plutôt bien séché avec les quelques éclaircies. Le terrain s’adoucit ensuite à l’approche du sommet où l’étonnant plateau du clot dets Léas se dévoile ainsi que le Moun Né, dont la cime est déjà coiffée de quelques brumes. Les nombreuses aiguilles farouches entourant le grand Barbat sont somptueuses et sévères.

Après être revenu au col d’Ilhéou par le même itinéraire, direction le Ségalas, plus facile d’accès que son proche voisin le pic Isardé. D’ailleurs, si quelqu’un a des informations sur une voie d’accès (hormis la goulotte hivernale), je suis preneur ! La pente N est longue mais le terrain n’est pas si mauvais avec un semblant de sente qui ose même quelques lacets. Après l’antécime où s’arrêtent traditionnellement les skieurs, le terrain demande un peu plus d’attention : d’abord une pointe intermédiaire facile séparée par un petit collet puis un passage un peu plus découpé où les quelques difficultés s’évitent proche du fil, versant SE (Ilhéou). Le rocher n’est pas pourri mais demande tout de même un peu d’attention. Je tente d’aller au gendarme suivant qui semble à la même hauteur que le sommet : descente à la brèche puis remontée (II) sur du rocher assez compact dont la dalle du début est un peu aérienne.

Comme la pluie se fait toujours désirer malgré une atmosphère de plus en plus menaçante, je m’en vais visiter le sommet d’Ét-Malh en coupant dès que possible sans aller au col d’Ilhéou. Dans du terrain facile entrecoupé de quelques névés trop mous, je vise le collet proche du sommet permettant ensuite de suivre la crête facile où je surprends deux isards. Du collet, je découvre un couloir permettant de basculer versant Barbat, parfait pour une petite boucle. Le couloir est raide sur 150 mètres : d’abord en gispet, heureusement avec d’assez nettes plateformes, puis un peu plus rocailleux. À ski, il doit être intéressant en complément ou pour varier un peu de la brèche de Badescure. Je retrouve ensuite la trace bien cairnée qui redescend au lac du Barbat, toujours aussi somptueux. Quelle vue et quelle couleur ! En sortant mon appareil photo, pas concentré, je loupe un appui et m’étale entre les blocs. Par chance, rien de cassé et la tête n’a pas cogné, ce n’est pas passé loin. Alors que j’y avais échappé jusque là, après la cabane du Barbat, c’est un rideau d’eau et de grêlons qui m’accueille et me suivra jusqu’à la forêt. Le chemin se transforme en ruisseau formant un cocktail peu ragoûtant avec les nombreuses bouses des vaches montées récemment en estives. Au lac d’Estaing, c’est jour de transhumance. Ambiance très sympa surtout que j’arrive au moment de l’éclaircie. Plusieurs stands permettent un ravitaillement dont je rêverai désormais après chaque sortie…