Superbe envolée sur la crête séparant les vallons de Pouey Trénous puis de Gaube de ceux du Marcadau puis d’Arratille. Un enchaînement de sommets assez peu fréquentés ponctué par le superbe pic Alphonse Meillon face à sa Majesté le Vignemale.

Date : 2022/07/03
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 24 km
Dénivelé positif : 1900 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 4h15 au total pour le pic Alphonse Meillon dont 1h50 pour le pic Wallon
Temps de descente : 2h
Conditions et commentaires : beau mais atmosphère nuageuse.
Difficultés : quelques pentes raides et courts passages en II.
Accès : pont d’Espagne (parking payant, 8€ en 2024)
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

 

Je m’étais promis de ne pas retourner dans le secteur des Oulettes et de Gaube pendant un jour de week-end estival. Mais quand on aime… Peu après le départ, ça monte, ça descend, il y a déjà du monde. Direction le vallon de Pouey Trénous où je serai plus tranquille. Au pont de Cayan, je remarque déjà poindre des nuages vers l’ouest et me prends un petit coup de pression. Pour l’itinéraire, ne pas suivre le chemin du refuge Wallon qui coupe la piste de ski de fond en guise de raccourci, mais suivre la piste et emprunter le départ évident du chemin marqué d’un cairn. Sans sourciller, le sentier s’élève dans la forêt accompagné du chant du torrent toujours très proche. Puis, la pente se calme et après une traversée, je prends pied dans le vallon à proprement dit. Comme déjà dans les diverses descriptions, ce vallon est vraiment un lieu enchanteur. Contrairement à ma visite précédente, les chevaux ne sont pas (encore ?) présents. Je remonte la jolie sente qui reste à côté des méandres de la rivière jusqu’aux abords d’un petit étang (anonyme, 2308 m) que je rejoins et à côté duquel se trouvent des équipements pour les troupeaux. Au déversoir, je suis une trace qui monte dans le gispet jusqu’à un replat sous le sommet. Les nuages se font de plus en plus en présents et je prendrai une pause plus tard. Un couloir herbeux raide, indiqué par Philippe Quéinnec, me dépose sur la crête tout proche du pic Wallon qui s’atteint facilement. Entre le sommet de la Huchole et le pic Wallon, la pointe 2594 m a fière allure et je suis surpris qu’elle ne soit pas nommée tant elle est bien individualisée. Belle vue sur le secteur du Marcadau et les crêtes découpées des Counillères, d’Estibe Aute, de l’Ardiden etc. La suite du parcours est bien visible avec notamment le pic Nord de Chabarrou reconnaissable grâce à son relai radio. Je suis rassuré car les nuages qui s’étaient rapidement amoncelés se sont finalement assez bien dissipés.

C’est le début des montagnes russes jusqu’au pic Alphonse Meillon : sommet, col, sommet, col etc… Je reviens brièvement sur mes pas et longe la crête au plus près dans des pentes raides jusqu’au col de Pouey Laou (2640 m). En restant toujours à flanc versant E, un couloir herbeux me dépose ensuite sur le fil, devenu facile, à quelques mètres du sommet du Pouey Laou équipé lui aussi d’un relai. D’ici, les lacs d’Arratille se dévoilent magnifiquement avec le Grand pic d’Arratille et ses allures de tête de baleine. De l’autre côté, de timides sons de cloches de brebis regroupées sur un névé. Cette fois-ci, la descente se déroule versant O en coupant des pentes raides jusqu’au point bas (2723 m) sous le Gerretet. La remontée est un peu plus longue qu’elle n’y paraît. Au début, il y a des cairns qui incitent à rester versant O où les rafales de vent sont violentes depuis le début de la journée. En posant un peu les mains sur une succession de petites banquettes herbo-rocheuses, je parviens au sommet qui est mon coup de coeur de la journée. Quel environnement ! J’en ai presque le souffle coupé tant la vue est élégante et aérienne avec toutes ces arêtes découpées visibles depuis le sommet et une impression d’isolement. Sur une centaine de mètres, la crête sommitale est découpée et aérienne (II). Puis, c’est une descente facile dans les éboulis jusqu’à la brèche du Pouey Trénous (2740 m). En face, une rude montée dans les éboulis amène au sommet de Pouey Trénous puis au pic Nord de Chabarrou où le lac Chabarrou devient visible en contrebas. Désormais au-dessus de 2900 m, la vue prend de l’ampleur !

La descente jusqu’à la brèche de Chabarrou (2837 m) demande de l’attention. Sans être difficile, c’est le passage le plus délicat de la journée. Dans un premier temps, la crête est facile mais passe par plusieurs passages étroits en mauvais rocher (éboulis très fins sur du rocher plus solide). Puis, la crête devient davantage découpée et demande de poser les mains (II) sur du mauvais rocher exposé. Heureusement, le passage est court et la fin de la descente à la brèche est facile. Pour rejoindre le pic Alphonse Meillon, je passe versant O à l’ombre des parois austères pour traverser une pente d’éboulis (cairns à la fin dont beaucoup ne doivent pas résister à l’hiver), tardivement enneigée, en essayant de rester assez haut. Je vise la crête O du pic Alphonse Meillon bien visible au bout de cette traversée. Au-dessus de ma tête, plusieurs cheminées sont tentantes mais je reste sage et finis par atteindre le couloir d’éboulis menant au sommet. La voie hivernale du sommet est attirante : elle monte du lac d’Arratille par une pente soutenue pour finir dans ce rétrécissement. Évidemment, puisqu’il se rapprochait au fur et à mesure de la journée, le Vignemale est écrasant tandis que la vue vers le vallon d’Arratille est toujours aussi belle. Difficile de quitter le sommet après une bonne pause mais la météo semble tourner pour de bon et je ne m’attarde pas davantage. Je suis la crête vers le S qui plonge jusqu’à une brèche qui est difficilement accessible. Après avoir essayé, je suis finalement revenu sur mes pas jusqu’au gros cairn sur le fil de la crête qui indique le passage versant E. Peu après, je découvre une caisse en bois protégée par des cailloux et une tôle formant un sarcophage. À l’intérieur, il y a deux cordes lovées ainsi qu’une vieille bouteille en plastique. Mystère ! Quelle est son histoire ? En profitant du peu de névés restants, je rejoins la croupe avec un peu de gispet bienvenu qui surplombe le lac Chabarrou. Après avoir rejoint le sentier, ne reste plus que la longue descente jusqu’au pont d’Espagne. Le sentier classique du lac de Gaube est fermé pour travaux et oblige à faire le long détour par celui du télésiège.