Itinéraire d’une incroyable tranquillité et pimenté par l’arête de Bonrepos reliant le pic de Lasaugède (ou Bonrepos) au pic de Montabone. Même sur deux jours, le ratio marche/escalade est médiocre pour les grimpeurs, mais pour les amateurs de crapahute isolée, c’est parfait !

Date : 03/08/2018
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 24 km
Dénivelé positif : 2200 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h30 jusqu’au pic de Lasaugède, puis 2h15 jusqu’au Montabone.
Temps de descente : 3h
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : approche couserannaise (raide et/ou hors-sentier. Escalade AD- en bon rocher.
Accès : Ossèse
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

 

Un départ de nuit au fin fond du Couserans, c’est une bonne chance de voir l’ours, n’est ce pas ? Malheureusement, ce ne sera pas pour cette fois. Nous suivons l’itinéraire de la cabane de Marterat jusqu’au plat de Lauze (1470 m) où, juste avant l’entrée dans la forêt dans laquelle le chemin descend jusqu’au torrent, il faut repérer une inscription « BR » sur un rocher accompagnée d’un balisage rouge. C’est le début d’une longue traversée ascendante vers la cabane de Bonrepos (2004 m). Le chemin n’est pas toujours très net mais le balisage est bon. Les pentes sont plutôt raides et glissantes dans le secteur, mieux vaut donc s’y tenir. Que la cabane de Bonrepos est charmante ! Située sur un petit promontoire, son entrée miniature et son plafond en lambris en font un cocon chaleureux. Les premières lueurs finissent d’éclairer les flancs herbeux du pic de Soubirou et nous continuons cette longue ascension après une courte pause.

Suivre très brièvement le balisage rouge qui mène à la cabane de Marterat. Quand nous dépassons la crête NO (très découpée dans sa zone inférieure) issue du pic de Lasaugède, nous quittons la trace pour nous engager dans ce vallon secondaire isolé. C’est d’abord un désespérant chaos de blocs qui s’estompe progressivement pour laisser place à un mélange plutôt agréable d’herbe et de grandes dalles. Parvenus au pied du petit cirque frontalier où une harde d’isards décroche quelques cailloux, nous repérons facilement le fameux piquet métallique à l’E et rejoignons la frontière, deux ans après notre périple sur la crête frontière du Couserans. Une brebis a vécu ses dernière heures à ce collet. Je place son crâne sur le piquet. Il ne tiendra pas longtemps mais je trouve que ça symbolise bien ce coin perdu ! Le pic de Lasaugède est tout proche et caractérisé par son curieux plateau situé au N juste sous le sommet. A contre-jour, l’arête se dévoile sans tous ses détails. Nous descendons facilement au petit col à l’E pour nous équiper.

Je n’ai pas envie de détailler le parcours de l’arête parce que ce serait inutile, long et imprécis. Pour l’essentiel, nous nous encordons à double à 15 mètres pour débuter en corde tendue avec quelques sangles et 2 friends moyens au cas où. Jusqu’à un col accessible facilement à pied au deuxième tiers de l’arête, ça déroule en posant seulement quelques sangles pour les petits ressauts ou désescalades. Nous avons désescaladé le rappel éventuel (cordelette en place). L’arête devient un peu plus soutenue à partir de ce deuxième col avec notamment un dièdre bien visible (évitable ?) où nous avons fait une vraie longueur (pas de III+, IV ?). La sortie est ensuite bien plus facile. En conclusion, l’arête est irrégulière et relativement peu soutenue car les passages aériens sont vite atténués par des parties plus faciles. Le rocher est bon et agréable mais ça reste de la montagne donc tout n’est pas purgé et certains blocs semblent précaires. Nous avons mis 2h15. Instant nostalgie lorsque nous arrivons au sommet puisque le pic de Montabone fut l’une de nos premières randonnées avec Julien. Une belle bambée pour les débuts et je me rappelle que les jambes étaient bien lourdes sous le sommet !

Nous ne nous éternisons pas au sommet puisque Julien a un impératif à Toulouse en fin d’après-midi mais nous allons faire durer le plaisir pour la descente :
– L’itinéraire direct : suivre l’arête N du pic de Montabone pour rejoindre le col sous le pic du Milieu où le balisage rouge ramène à la cabane de Bonrepos.
– L’itinéraire indirect et donc celui que nous avons suivi était motivé par la volonté d’emprunter une mystérieuse sente (pointillés noirs sur la carte) qui enroule l’ensemble des pentes boisées des pics de Carbauere et de Couret pour aboutir à proximité d’Ossèse. Pour cela, rejoindre les laquets sous le pic du Milieu puis suivre le balisage rouge qui mène à l’étang de Lacarde. Nous le perdons en descendant trop bas avant de finalement rejoindre un autre chemin (provenant de l’étang d’Alet) qui amène à l’étang asséché de Lacarde (2003 m). Un bon sentier retrouve ensuite la voie normale de l’étang d’Alet. Au point 1250 m, nous sommes au milieu d’un grand champ de fougères et impossible de trouver le début de la sente d’autant plus que la forêt est ensuite raide et ne permet pas de tâtonner. Quelqu’un a t-il emprunté ce chemin ? Tant pis, nous partons pour un long détour : parking du cirque de Cagateille puis la route jusqu’au hameau de Bourdax où un sentier balisé en rouge et blanc part discrètement sur la gauche de la route. Une passerelle traverse ensuite le torrent et un sentier balisé en jaune ramène à Ossèse avec une dernière portion bitumée suffocante pour clore ce détour. Ariège, terre courage ! Couserans, serre les dents !