Longue boucle variée dans le dépaysant versant sud du Parc National d’Aïguestortes : d’abord des pelouses puis du schiste avant de retrouver les paysages plus classiques du massif, constitués de lacs et de granit.

Date : 2023/08/30
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 29 km
Dénivelé positif : 2700 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 4h pour Mainera dont 1h45 pour le Montsent de Pallars.
Temps de descente : 3h15 par le pic de l’Espada.
Conditions et commentaires : plutôt beau mais plafond assez bas.
Difficultés : courtes pentes raides.
Accès : Cabdella
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

 

Après Pont de Suert, la route n’en finit pas de serpenter sur une trentaine de kilomètres. C’est la première que je passe par là, et ce qui est certain, c’est qu’avec des gens malades en voiture, c’est l’arrêt assuré ! Plusieurs beaux villages en pierres sont visibles depuis la route qui donne l’impression, au fur et à mesure que l’on s’enfonce, d’être au bout du monde. Que dire du village de Cabdella, isolé au fond de la vallée, où les quelques jolis toits en lauze ne doivent pas beaucoup voir le soleil durant l’hiver. Pendant la belle saison, les lacs et le refuge de Colomina assurent un peu de passage. Je pensais par erreur que l’accès à la pantà de Sallente, d’où démarre le téléphérique, nécessitait de prendre un taxi. Au lieu de se garer à Cabdella, aller au barrage peut donc réduire la longueur de la boucle (300 mètres de dénivelé en moins, l’impact doit être plus important sur la distance), à condition de faire le pic d’Espada en aller-retour ou bien d’en descendre par sa crête S, qui semble praticable. Enfin, pour terminer cette longue introduction, j’ai malheureusement perpétué une tradition désormais bien enracinée : celle d’oublier au moins une fois par an la carte mémoire de mon appareil photo. Cerise sur le gâteau : je reste deux jours en Espagne… Dommage avec tous ces lacs, d’autant plus que la lumière était particulièrement claire et variée avec de superbes jeux de nuages.

Du village, je suis la route qui monte vers le barrage durant un kilomètre environ avant de prendre un chemin qui la coupe, indiqué par un panneau fléchant notamment la direction de la station de Llessui. Bien balisé en jaune, ce dernier monte efficacement dans l’herbe. Plus haut, lorsque le terrain le permet, je le quitte pour couper plus directement vers la crête en remontant ces raides pentes hors-sentier et arriver sous un enclos, avec une belle cabane et un troupeau de vaches meuglant à l’unisson. Je croise un chevreuil, tout aussi surpris que moi, juste avant la large crête débonnaire. Le Montsent de Pallars est bien visible, et paraît plus proche qu’il ne l’est en réalité. Une sente cairnée et bien marquée évite un ressaut rocheux par la droite avant de revenir sur le fil jusqu’au sommet. Une famille prend sa pause repliée dans l’aire de bivouac, à juste titre, car le vent frais souffle fort.

Si le ciel est bien bleu au-dessus de ma tête, les nuages accrochent encore les sommets plus au nord. Plus tard dans la journée, le ciel se bâchera légèrement mais le plafond remontera dans le même temps, permettant d’avoir une vue plus étendue. Ce premier sommet marque donc le début des montagnes russes. Tout d’abord, il faut suivre la crête facile en passant sans s’en rendre compte par le tossalet de la Coma avant qu’une sente bien marquée ne fasse son apparition, contournant une difficulté et remontant une pente schisteuse jusqu’au Montorroio. Une descente facile me dépose ensuite au col de la Coma d’Espos (2633 m). En direction de la pala Pedregosa de Llessui, le granit fait soudainement son apparition. Après avoir essayé de profiter de chaque coin d’herbe pour remonter au mieux, les blocs sont de plus en plus gros et il n’y a pas d’autres choix que de les franchir jusqu’au cairn sommital. En réalité, la cime est constituée de deux têtes toutes proches. La vue est somptueuse vers les nombreux lacs cernant le refuge de Colomina.

Pour la suite, je fais une infidélité à mon plan initial qui était de descendre directement vers le refuge. En effet, je repère une raide pente herbeuse le long d’un vague éperon rocheux qui me permet de descendre à l’E pour contourner la crête difficile en restant le plus haut possible. La présence des moutons a bien marqué le terrain et me facilite la tâche. Après un petit aller-retour au sommet anonyme, je rejoins facilement le col au pied du pic de Mainera, accessible sans problème via une pente herbeuse d’abord douce, se redressant ensuite. Le sommet principal semble être à gauche (à l’O) et offre une belle vue vers le secteur des lacs autour du refuge Josep Maria Blanc. Sur le coup, je regrette presque de ne pas avoir pris une nuit au refuge de Colomina car ça donne envie d’enchaîner tous les sommets. Bref, il y aura d’autres occasions…

Sans revenir au col, je descends quasiment sous le sommet en visant un couloir bien marqué avec de fins éboulis sur le haut. Il n’est pas si désagréable car les pieds s’enfoncent assez bien. En dépit du sentier qui fait son apparition, la jonction jusqu’au refuge de Colomina est un peu chaotique, tout en restant facile. En perdant la trace de temps à autre, je passe entre l’estany de Mar et l’estany Frescau pour passer au N du mamelon où se trouvent plusieurs laquets. Il faut ensuite contourner l’estany de la Colomina par une des deux rives (bien plus rapide par la rive gauche) pour accéder au refuge où je prends une bonne pause en regardant les groupes arriver, parfois avec soulagement !

Pour éviter de rentrer par la vallée qu’emprunte la route, j’opte pour le chemin des écoliers en passant par le pic de l’Espada. Pour cela, suivre le sentier rocailleux qui descend sous le refuge de Colomina en laissant l’itinéraire de la Carros de Foc. Finalement, il faut suivre la direction du port de Rus (panneaux) en empruntant le chemin balisé en rouge et blanc. Au SO, le col de Font Sobirana et le chemin sont bien visibles. Après avoir traversé une jasse, le sentier entame sa remontée : tout d’abord jusqu’à l’estany Fosser puis, après une longue traversée, quelques lacets permettent d’atteindre le col. Dans mon élan, je poursuis jusqu’au sommet depuis lequel je découvre ces nombreux vallons cachés, occupés par des lacs. Cette partie du massif doit être bien peu fréquentée… La journée n’est pas encore terminée puisqu’une longue descente me sépare du village. Après être passé au déversoir de l’estany Morera, le sentier plonge jusqu’à l’estany Tapat et se poursuit agréablement dans ce vallon paisible. Plus bas, la pente s’atténue et les kilomètres s’empilent avant qu’un chemn dallé, patinoire si humide, ne descende pour de bon jusqu’au village, toujours aussi calme.

 


 

Pas de photos malheureusement : carte mémoire oubliée et caméra du téléphone non fonctionnelle depuis belle lurette !