Une sortie originale en mode biathlon : une approche à VTT par la longue piste jusqu’au lac d’Urdiceto puis un tour à pied sur les sommets voisins de la punta Suelza.

Date : 2022/07/08
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 28 km dont 2 x 11 km à VTT
Dénivelé positif : 1800 m dont 1150 m à VTT
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 1h45 à VTT puis 2h jusqu’à la punta Fulsa
Temps de descente : 1h jusqu’au lac d’Urdiceto puis 30 min de descente à VTT
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : pentes raides et petite escalade.
Accès : centrale de Barrosa (départ de la piste d’Urdiceto)
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

 

J’ignore la raison pour laquelle je m’étais dit que je visiterai ces sommets en faisant l’approche à VTT. Il est vrai que le secteur derrière le tunnel de Bielsa regorge de pistes : Urdiceto, Chisagues, ibon de Plan, port de Sahun, Viados… Honnêtement, je me suis maudis tous les 200 mètres tant la montée fut exténuante. J’ai très vite compris que ça allait être un long moment à cause de la qualité de la piste : très caillouteuse rendant le pédalage difficile. Pour absorber au mieux ce petit relief, il faut avancer à une certaine vitesse mais avec 11 kilomètres de montée qui m’attendent, la priorité est plutôt à l’économie… Lorsque la petite centrale hydroélectrique est visible, quelques hectomètres plus faciles me permettent de me refaire la cerise. Après la centrale, je découvre avec bonheur que la piste est légèrement meilleure. Je finis par atteindre le lac d’Urdiceto avec plusieurs longues traversées puis quelques lacets pour finir ! Enfin ! Heureusement que le cadre est somptueux pour mieux supporter ces 11 km de piste à 10% (1100 m de dénivelé) de moyenne. Je traverse le barrage avec le vélo pour le cacher un peu plus loin.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que je suis bien échauffé ! Dans du hors-sentier facile, je m’élève vers l’étroite entrée du petit cirque formé par les trois pointes de la punta Buixin (seule la pointe E, la plus haute, est nommée sur la carte IGN ES). Avec d’entrer définitivement dans le cirque, regard en arrière pour profiter de la vue merveilleuse vers le lac et les massifs du Schrader, du Luchonnais et des Posets en arrière-plan. Pour visiter d’abord la pointe N (2729 m), je repère à droite du cirque un cheminement dans du terrain raide d’abord rocheux puis plutôt herbeux jusqu’à rejoindre le fil de la crête au pied d’une aiguille précédent le sommet. Cett aiguille est évitable par la gauche au prix d’une traversée exposée (je pense qu’elle peut se franchir directement) et le sommet N est alors tout proche. Je reviens sur mes pas pour aller vers la pointe O (2742 m). Je parcours la première moitié dans du terrain à isard versant E avant de rejoindre le fil, devenu facile, jusqu’au sommet. Belle vue dégagée sur la longue crête qui domine la vallée de Pineta jusqu’au Mont Perdu tandis que la a pointe E (2747 m) est défendue par une succession d’aiguilles peu inspirantes vues d’ici. Je descends prudemment de mon perchoir par une pente raide en très mauvais rocher. Ensuite, les pentes côté cirque sont facile et j’atteins rapidement rapidement le pied de la première aiguille. Il ne me semble pas raisonnable de l’escalader directement. À gauche, la traversée ne m’inspire pas et je tente donc ma chance à droite. Je suis le fil quelques mètres et traverse vers la droite (exposé) mais la désescalade pour rejoindre le couloir ne m’inspire pas non plus. De retour à la brèche, je descends facilement un petit couloir sur cinquante mètres pour remonter une succession de gradins sous le sommet que je rejoins enfin (quelques pas de II). Toujours en prenant garde au rocher, je rejoins le collet sous la punta Fulsa, particulièrement imposante vue d’ici.

Entre la brèche (2663 m) de la voie normale de la punta Fulsa et le sommet, trois couloirs lacèrent la face N du sommet. Ils sont présentés sur ce schéma présent sur Mendikat. J’ai envie d’essayer le cheminement d’Arlaud qui semble un bon compromis. Montée dans le couloir croulant puis à la moitié, je viens buter sur un mur qui paraissait facile d’en bas mais se révèle bien moins commode : rocher peu fiable, humide etc… Je désescalade avec attention les 2 mètres que je viens de monter sachant que la suite n’était pas engageante non plus. La description sur Mendikat ne correspond pas au schéma puisqu’elle dit : « couloir avec un petit ressaut en II juste à la sortie pour rejoindre la crête ». Ainsi, je reviens sur mes pas, délaisse la voie Ledormeur à l’O pour tenter ma chance dans le premier couloir. Il est bien visible sur la photo de Mendikat : celui où il n’y a pas de trait jaune. C’est une montée croulante mais modérément raide avec une courte sortie en II. Tiens, ça me rappelle une description ! En débouchant sur la crête, belle découverte de l’ibon del Cau et ses eaux limpides. La montée au sommet traverse des pentes raides constituées de feuillets fragiles. Globalement, mieux vaut ne pas se laisser attirer par le versant S en privilégiant plutôt le fil. À la sortie du couloir censé être la voie Ledormeur, une vieille corde bizarrement attachée pendouille nonchalamment. La vue est somptueuse avec une jolie luminosité, vue seulement masquée à l’E par l’imposante punta Suelza. Pour descendre, je ne reprends pas le couloir emprunté mais poursuis par la voie normale jusqu’à la brèche où l’on devine une sente bien marquée dans la pierraille. Sur la crête, il faut bien suivre les cairns notamment pour un contournement versant N qui évite les pentes abruptes côté S. De retour à la brèche, je n’emprunte pas la sente pensant qu’elle file de l’autre côté du lac et continue hors-sentier en direction de l’extrémité O du barrage où j’ai laissé le vélo. Finalement, je pense que le sentier arrivait également de ce côté. Je jubile à l’idée de me laisser descendre sur ces 11km de piste et c’est avec plaisir que j’enfourche le vélo en repensant aux moments de solitude à la montée !