A l’ombre de ses bruyants voisins et assez excentré du massif, le pic Russell est un sommet imposant aux voies d’accès torturées qui mérite la visite : « cet espèce de Cap Horn dans les airs » disait Russell. L’associer avec les pics Margalide et des Tempêtes, situés au milieu d’arêtes découpées, permet de passer une belle journée dans un vrai cadre haute montagne.

Date: 26/07/2017
Distance totale : 18 km
Dénivelé positif : 1600 m
Temps de montée : 4h30 pour le pic des Tempêtes.
Temps de descente : 2h15
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : crête aérienne (II).

 

Longer le lac de Llauset, prendre la direction du refuge de Llauset au bout du lac, puis du col de Vallibierna (2720 m) après le refuge. Au lieu de descendre vers les lacs de Vallibierna, prendre temporairement la direction du col des isards (cairns) puis entamer une longue traversée à flanc (éboulis puis gispet) en restant le plus haut possible afin de rejoindre le collado de los Sarrios (2671 m). La fin de la traversée se déroule au dessus de barres rocheuses dans du gispet raide, elle demande de l’attention. Parvenu au col, les imposants contreforts du pic Russell se dévoilent ainsi que le pic des Tempêtes plus au nord.

La météo est idéale : du soleil avec un très léger voile intermittent et un peu d’air frais en guise de climatisation. Pour rejoindre la voie normale du pic Russell, je passe sous l’imposant éperon SO descendant du sommet puis remonte un très long champ de blocs à proximité des falaises. Il me semble que les cairns sont plus bas mais le terrain est correct alors je poursuis sur cet axe. Le début de la diagonale montant au sommet est évident et indiqué par des cairns et quelques traces. Après une cheminée facile, la large vire se dévoile et débouche sur un couloir rocheux un plus raide. Ce dernier aboutit à un vaste pierrier qu’il faut remonter jusqu’au sommet. La vue y est magnifique, limpide et étendue mais le vent, bien plus fort que dans le vallon, ne tarde pas à me chasser et je retourne en bas par le même itinéraire.

Les conditions sont parfaites et je décide donc d’aller visiter les pics Margalide et des Tempêtes. Pour le premier, un couloir facile et cairné amène sur la crête assez aérienne à quelques dizaines de mètres du sommet. Ayant comme projet l’arête Salenques – Tempêtes, je repère les quelques aires de bivouac qui traînent. J’ai hâte de la faire ! D’ailleurs, une cordée de 2 espagnols sont en chemin vers le pic des Tempêtes. Je m’engage à mon tour sur la crête (II max.) où il y a un peu de gaz sur la première partie avant la remontée tranquille au sommet. Sous cet angle, les derniers gendarmes défendant l’accès au pic Margalida sont impressionnants de sévérité. Le pic de l’Aneto est à portée de main : la croix et quelques silhouettes y sont visibles. La cordée a entamé sa descente vers la brèche des Tempêtes au nom si évocateur voire mystique. Après une bonne pause, je remarque qu’ils entament la longue remontée vers l’épaule de l’Aneto, noyés dans ce dédale de fissures et de gendarmes. Cette image m’a marquée.

Descente facile pour rejoindre le vaste pierrier emprunté à l’aller. Je retourne au lac de Llauset par le même itinéraire. Si vous êtes fatigués, il est sans doute préférable de descendre aux lacs de Vallibierna pour remonter au col éponyme au lieu de rester à flanc au-dessus des barres rocheuses.