Le boulevard Packe, la vire Beraldi, la vire Ledormeur… autant de noms qui font du cap Peytier-Hossard un sommet chargé d’histoire. Comment pouvait-il en être autrement à côté du Balaïtous ?

Date : 2023/08/22
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 19 km
Dénivelé positif : 1650 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h20 jusqu’au cap Peytier-Hossard dont 1h45 jusqu’au Sintesnères.
Temps de descente : 2h
Conditions et commentaires : beau puis bourgeonnements.
Difficultés : courtes pentes raides.
Accès : centrale de Migouélou (parking de la Maison du Parc)
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

Après un séjour dans les Alpes, retour dans les Pyrénées sous une chaleur torride pour cette boucle hors des sentiers battus. Dans la forêt avant le lac de Suyen, le vent chaud est déjà étouffant. Le premier objectif de la journée est d’aller visiter le pic Rouge et le Sintesnères, deux sommets confidentiels sur la crête séparant le vallon de la Pacca montant au glacier de las Néous de celui du Pabat, descendant droit vers le refuge de Larribet. Peu après la bifurcation Larribet – Peyre Saint Martin, je prends donc la direction du refuge Ledormeur, situé légèrement à l’écart du sentier qui continue à monter vers le vallon de la Pacca. Le refuge est confortable mais lors de mon passage, le tuyau d’eau ne coulait pas. Le ruisseau est néanmoins tout proche. A l’entrée du vallon de la Pacca, la vue est déjà belle vers la brèche de las Néous et la crête de Costerillou qui rappelle de proches souvenirs. Une sente cairnée et bien marquée s’élève vers l’E pour rejoindre le lac des Tuts, probablement bien peu fréquenté. Sans aller jusqu’au lac, je reste le long des parois pour remonter facilement jusqu’à court couloir raide permettant d’aller sur la crête. Je n’ai pas senti d’ambiguïté pour trouver ce couloir : il est visible dans son intégralité et rejoint la crête. Occupé régulièrement par les brebis au vu du terrain et de l’odeur, le Sintesnères est alors tout proche. Vers l’E, la lumière créé une belle succession bleutée de sommets.

Situé au nord du col Pabat, le pic Rouge est juste à côté du Sintesnères. Je redescends la première partie du couloir de montée pour longer la crête et rejoindre le pic Rouge en posant un peu les mains. Juste avant la cime constituée de gros blocs, je surprends un vautour qui s’envole lourdement juste devant moi. Je prends le temps d’analyser le versant E/NE du boulevard Packe : il n’y a aucune issue facile pour y monter. Il va donc falloir le contourner. Sans prendre au plus facile et en désescaladant quelques gros blocs de granit, je rejoins le col Pabat (2648 m) depuis lequel le lac des Tuts scintille. Le glacier du Pabat est une maigre plaque de glace noire coincée dans la face N du cap Peytier-Hossard. En essayant de perdre le moins d’altitude possible, je traverse l’ensemble du versant sur un terrain pas si désagréable. Après avoir contourné la pointe N du boulevard Packe, la brèche Saget apparaît. En restant au plus près des parois, je repère une vire en Z où je pose à peine les mains pour rejoindre du terrain raide mais facile jusqu’au vaste pierrier du boulevard Packe. Remonter longuement cette douce pente jusqu’au pied du sommet où je reste à proximité de la crête (II) pour rejoindre le sommet. Une cordée est en train d’avancer en direction de la vire Béraldi tandis qu’une autre est en en train de grimper l’aiguille Lamathe sur l’arête NO du Balaïtous. D’ici et en voyant des grimpeurs dessus, l’arête paraît moins intimidante que depuis l’autre côté. Sous le glacier désolé de las Néous, le torrent coule fort, résonnant contre les parois verticales qui l’entourent. Belle vue également de l’Ossau jusqu’aux Gabizos.

Vers le Vignemale

Vers le Vignemale

Je descends du sommet en suivant le cheminement normal qui emprunte une pente raide d’éboulis à l’écart de la crête pour revenir sur le pierrier du boulevard Packe. Je parviens au passage clé, signalé par plusieurs cairns, permettant de descendre facilement jusqu’à des dalles blanches caractéristiques. La descente est facile et abondamment cairnée. Dans le cirque d’éboulis, j’entends la cordée qui discute sur l’arête NO avant que de gros blocs se détachant du défunt glacier de l’Araille me fassent sursauter. Prêt à me jeter sous un caillou, les blocs s’arrêtent immédiatement, et heureusement ! Comme lors de ma visite sur la crête de la Garenère, je ne descends pas vers les étangs de Batcrabère mais emprunte la sente qui longe l’ensemble de la crête. Ce n’est pas forcément plus long et ça me permet surtout de rester à l’ombre au plus proche des parois. De retour au soleil, je suis ensuite la croupe jusqu’à la brèche de la Garenère non loin du refuge. Avec les températures élevées, nulle besoin de décrire les odeurs lorsque je croise coup sur coup deux brebis mortes… Après une pause au refuge, c’est la descente classique jusqu’à la maison du Parc.