Entièrement balisé, ce chemin révèle l’identité profonde et marquée du Biros entre sommets, cabanes, hameaux et vestiges de l’exploitation minière marquante et aujourd’hui révolue.

Date: 31/12/2016 et 01/01/2017
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 28+27 km
Dénivelé positif : 3800 m
Temps de parcours Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : J1 : 9 h – J2 : 8h30
Conditions et commentaires : beau. Froid le 2e jour.
Difficultés : aucune.
Accès : bocard d’Eylie
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

 

Cette année, nous envisageons de passer le week-end du réveillon en montagne en profitant d’un bon feu le soir dans une cabane. Après avoir fait le GRP du tour d’Oueil à la journée, je note qu’il existe un itinéraire similaire faisant le tour du Biros. Ce sera l’occasion d’admirer ces chers sommets enneigés d’un peu plus bas dans la vallée et de s’entraîner à faire 2 grosses journées. Pour couper la boucle en deux étapes équivalentes, nous partons d’Eylie d’en Haut en sens horaire, dormirons à la cabane du col de l’Arraing avant de revenir à Eylie d’en Haut par la voie Decauville et le col de l’Arech. Cet hiver 2016 est marqué par le manque de neige mais nous prenons tout de même les crampons pour la zone autour de la Serre d’Araing que j’avais pue observer du cap de Gauch une semaine auparavant.

Jour 1

 

Départ d’Eylie d’en Haut par le GR10 montant aux mines de Bentaillou. Très raide sur les premiers hectomètres dans la forêt, il s’adoucit et devient agréable. Nous rencontrons les premiers vestiges de l’exploitation minière à la sortie des bois puis quelques lacets nous conduisent au chemin horizontal qui file jusqu’au village minier de Bentaillou (1885 m). La vue s’est ouverte vers les sommets biroussans : mail de Bulard, Maubermé et Serre-Haute notamment. En l’absence de brume, le lieu est tout de même moins sinistre que lors de mes deux précédentes visites. Le GR10 serpente au milieu des anciennes constructions puis s’en échappe et vient se perdre sous les premières plaques de neige. Les pylônes montrent la voie et nous arrivons tranquillement à la serre d’Araing (2221 m). L’accès au pic de l’Har est sec, la descente vers l’étang d’Araing est moins bien exposé mais la neige n’est pas dure et les crampons restent au chaud. Nous faisons une pause au pluviomètre surplombant l’étang en admirant les eaux pétrifiées et la jolie face du pic de Crabère.

Alors que le GR10 bifurque vers le col d’Auéran, nous descendons vers Fréchendech. Jusqu’à la cabane d’Illau (1500 m environ), le chemin est régulièrement encombré par de grandes plaques de glace qui s’évitent facilement. Puis, dans la forêt, la descente est très douce mais assez longue avant de traverser le ruisseau. Quelques hectomètres plus loin, le GR Tour du Biros quitte le tracé menant au parking de Fréchendech pour monter au hameau de Playras (1089 m) par un chemin étroit et peu fréquenté. Après le hameau, le chemin s’élargit et passe près de plusieurs granges rénovées et coupées de tout. Après un dernier effort et lassés de cette longue montée sous la chaleur (malgré la saison …), nous atteignons enfin le col de Blazy (1309 m). Nous passons à l’ombre dans le versant nord sur une portion descendante reposante passant successivement par le col de Héréchech, le col de Nédé (1289 m), le col Méda et le col de la Croix. Suivre ensuite le GR bien balisé qui s’en va chercher le col des Morères (1553 m) en contournant par le nord. Peu avant le col, nous passons à proximité de la jolie cabane de Couledoux tandis que peu après le col se trouve la cabane de Morères.

Je connais cette portion sur laquelle nous nous situons désormais pour l’avoir parcouru en descendant du pic de Sérau. Agréable, le chemin traverse à flanc sous la crête reliant pics de Sérau et d’Arraing jusqu’au col de l’Arraing. Le jour commence à décliner et la fraîcheur s’installe : après ces 28 kilomètres et 2200 mètres de dénivelé, il est tant de savoir si la cabane est occupée. Par chance, personne n’y a jeté son dévolu pour passer la soirée, elle est pourtant assez proche de la route. La cabane est agréable : une cheminée avec du bois, de l’eau, une belle vue, un étage avec quelques matelas. Après un repas dévoré, c’est dans les bras de Morphée que nous passons en 2017.

 


 

 

Jour 2

 

Après un réveil aux aurores, il est temps de boucler la boucle par une deuxième étape théoriquement aussi longue mais avec moins de dénivelé. Nous descendons jusqu’au village endormi de Balacet puis suivons la route jusqu’à Lascoux. Plus nous descendons, plus la température baisse et la jonction de Lascoux à Orle est glaciale : la zone à proximité de la rivière ne voit pas le soleil de la journée et plusieurs centimètres de givre recouvrent tout. Après Orle, la route laisse place à un chemin qui se prolonge pendant quelques hectomètres dans la vallée d’Orle. Nous montons ensuite dans la forêt et enchaînons pendant 500 mètres de dénivelé une très longue série de grands lacets. Arrivés à la roue du funiculaire qui servait autrefois à l’exploitation minière, nous sommes soulagés de basculer sur un autre type de sentier.

A ce stade, nous prenons pied sur la voie Decauville : ancienne voie ferrée qui servait à acheminer à la laverie de Lascoux, le minerai (plomb argentifère et zinc) extrait à la mine du Fourcail située sur le versant espagnol du port d’Orle. Les propriétaires étaient peu enclins à céder leur terrain dans la vallée, il a donc fallu construire cette installation à flanc de l’abrupt versant est pendant 8 km en creusant notamment une série de tunnels. Sur le rail de 60 cm de large, les mules tiraient les wagonnets jusqu’à la roue du funiculaire qui permettait de les descendre en bas dans la vallée. Afin que les avalanches et les conditions difficiles ne détériorent pas la voie entre novembre et avril, les équipements étaient stockés dans des petits tunnels perpendiculaires. Cette voie est un vestige de l’exploitation des mines de Fourcail et de Bulard qui fermèrent en 1919 ; les traverses encore présentes dans les tunnels et les wagonnets rouillés à la fin de la voie en sont les empreintes presque émouvantes. Le chemin est plat et agréable avec une très belle vue sur les faces nord de la mail de Bulard et du pic des Cingles.

Une fois dans la vallée, nous descendons pendant quelques hectomètres jusqu’à la bifurcation du GR10 qui traverse le torrent et s’élève dans la forêt juste avant la cabane de Grauillès. Le sentier prend tranquillement de la hauteur avant de sortir de la forêt et d’entamer une série de bons lacets, ni trop longs, ni trop raides. Nous débouchons sur la piste menant à la cabane de l’Arech qui laisse place à un sentier jusqu’au col de l’Arech (1802 m) à quelques encablures du tuc de la Coume de Lauze puis de la Mail de Bulard. Souvenirs, souvenirs … Le bocard d’Eylie et la fin du parcours se dévoilent : elle consiste à suivre le GR10 qui descend longuement jusqu’en bas de la vallée en passant près de quelques vestiges de l’exploitation des mines de Bulard. Même si les jambes tirent un peu à la fin, la satisfaction est grande d’en terminer avec cette longue et belle boucle. Arrivés au bocard d’Eylie, une courte remontée nous ramène à Eylie d’en Haut. Une locataire du gîte nous ayant vu partir la veille était inquiète de ne pas nous voir revenir le soir. Fatigués mais vivants … 🙂