Deuxième jour d’un enchaînement de sommets entre Espot et le refuge de Colomina, légèrement plus au nord que la veille afin de passer notamment par le pic Morto et le pic de Subenuix, deux superbes cathédrales de granit.
Date : 2025/06/26
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 24 km
Dénivelé positif : 1500 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 5h30 jusqu’au pic dels Feixans del Prat dont 2h15 jusqu’au pic de Sobremonestero.
Temps de descente : 1h40
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : pentes raides, lecture, usage ponctuel des mains.
Accès : parking de Sant Maurici (chemin ou taxis pour l’estany de Sant Maurici ou le refuge d’Amitges)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Je quitte le refuge avec Louis, qui fait une traversée entre Auzat et Luchon. Nous suivons l’itinéraire classique de la Carros de Foc menant au collado de Dellui, permettant de descendre jusqu’au refuge de l’Estany Llong. Après une légère descente sous le refuge, le sentier contourne longuement sur près 6 kilomètres les étangs équipés de leur(s) barrage(s) : estany Tort, estany de Nariolo, estany Eixerola. Tandis que Louis poursuit vers le col, je passe au N de l’estany Eixerola pour me diriger vers le premier objectif de la journée : le pic de Sobremonestero visible en face, en plein contrejour avec le soleil juste au-dessus. Passage à proximité de l’estany de Catieso et de l’estany Morto (quelques cairns), pour m’élever sur une vague croupe puis dans la combe menant au col. Le pic de Sobremonestero s’atteint ensuite facilement. Belle vue sur les lacs au sud, et un environnement assez découpé partout ailleurs.

Crêtes anonymes découpées et les Encantats à gauche
Du col sous le sommet, j’emprunte la crête facile vers le nord en passant par la pointe 2829 m (pic Inferior de Monestero). Du collet suivant, je laisse toutes mes affaires pour un aller-retour rapide à la pointe 2881 m (pic dels Estanys de la Montanyeta) en faisant un crochet par l’E pour remonter une raide pente herbeuse jusqu’à une cheminée (II) permettant de rejoindre les blocs sommitaux (II). Le pic Morto est à portée de mains mais nécessite malheureusement un long détour. Pour cela, de retour au col, traverser l’ensemble du petit cirque au-dessus des estanys de la Montanyeta afin de trouver la voie normale du pic Morto : une banquette herbeuse assez exposée dans le versant S qui franchit la crête O. À partir d’ici, de nombreux cairns lors de mon passage : il faut ensuite traverser facilement le versant N jusqu’à une brèche où une vire part dans l’autre sens sous de belles flèches granitiques. Franchir à nouveau la crête O et poser un peu les mains jusqu’au sommet. Ce sera plus clair avec le schéma dans la galerie de photographies se trouvant ici. Pour aller vers le pic de Subenuix, il serait tentant de suivre la crête O qui semble facile. Or, d’après l’observation depuis le pic Inferior de Subenuix, l’accès au col suivant est défendu par une barre rocheuse semblant difficile à négocier.
Je retrouve donc les pentes faciles par le même itinéraire y compris cette fameuse banquette herbeuse dans le versant S. Dans la lignée des sommets précédents, la montée au pic de Subenuix ne pose pas de problème : passage par la pointe 2892 m (pic dels Estanyets), légère descente puis il faut poser un peu les mains dans les ultimes rochers sommitaux. Panorama complet et très varié, probablement mon préféré des douze sommets visités durant ces deux jours. Pour perdre le moins d’altitude possible et éviter le pierrier infernal sous le col de Subenuix, je tente de passer par la brèche évidente au N du sommet. Pari réussi ! Des pentes d’éboulis faciles, mais probablement tardivement enneigées, mènent à la brèche. De cette dernière, je descends une trentaine de mètres pour longer les pentes raides sous les murailles du pic Inferior de Subenuix jusqu’au pied de la petite face menant au sommet. Globalement, il faut monter en diagonale en prenant toujours au plus facile dans le gispet avec quelques petits ressauts un peu plus raides. À la montée, j’ai rejoint la crête assez tôt mais il est préférable de poursuivre dans la face autant que possible jusqu’à l’antécime. Un court ressaut (II) permet finalement d’accéder au sommet principal.

Pic de Subenuix et pic Inferior de Subenuix. Brèche empruntée au centre
Pour la dernière partie, il ne faut pas être en overdose de cailloux puisque la traversée descendante du vallon de Subenuix jusqu’au pied de la collada de Coter, sous le pic dels Feixans del Prat, en fait voir de toutes les couleurs. Même en cherchant les rares zones herbeuses, certains chaos sont inévitables. Le pic dels Feixans del Prat est défendue par une courte crête rocheuse facile mais un peu plus étroite. Belle vue sur les Encantats tout proches. Ce beau voyage de deux jours touche à sa fin. La descente dans le vallon de Monestero est facile : aucune trace mais quelques cairns dans un terrain alternant gispet et blocs. D’en haut, l’estany de Monestero a une belle couleur émeraude. Sur le chemin, que je rejoins au niveau de l’étang, de nombreux groupent se croisent. Long retour par le refuge Ernest Mallafré. Comme la veille, peu d’obstacles techniques mais la difficulté réside dans la concentration constante que demande le terrain moyen sur les zones hors-sentiers.