📸 Les photos sont de nouveau disponibles ! En bas de page, un lien renvoie vers l'album concerné. Pour afficher la légende sur ordinateur et tablette : icône ⓘ en haut à droite de la page.

Premier jour d’un enchaînement de sommets entre Espot et le refuge de Colomina, passant notamment par le pic de Peguera, point culminant de la partie sud du parc d’Aïguestortes. Que de lacs et que de granit !

Date : 2025/06/25
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 24 km
Dénivelé positif : 2400 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 6h dont 2h30 jusqu’au pic de Monestero.
Temps de descente : 1h15 jusqu’au refuge.
Conditions et commentaires : beau devenant plus gris.
Difficultés : pentes raides, lecture, usage ponctuel des mains.
Accès : parking de Sant Maurici (chemin ou taxis pour l’estany de Sant Maurici ou le refuge d’Amitges)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX

Voir le deuxième jour depuis le refuge de Colomina.

Du vallon de Monestero, je n’avais que des fragments d’une descente nocturne entre soulagement et fatigue après une longue journée de 62 km sur la Carros de Foc. Cette fois-ci, sous un franc soleil, qui s’éclipsera ensuite, je peux découvrir l’atmosphère magique qui règne ici. Après avoir rejoint le refuge Ernest Mallafré à l’ombre des pins et des Encantats, la direction de l’estany de Monestero est bien indiquée. Le sentier s’élève entre pins, torrent et rhododendrons en fleurs. Il traverse une clairière humide, équipée d’un long ponton en bois avant de poursuivre sa douce montée vers l’estany de Monestero où je double un groupe de français qui dorment également au refuge de Colomina. Après l’étang, à l’ombre du pic de Peguera, le sentier devient plus rude et j’y croise même quelques têtes connues. Le collado de Monestero (2715 m) est défendue par une pente sablonneuse éreintante, où quelques personnes sont presque bloquées dans la descente pourtant peu raide. Après avoir traversé le large col, une bonne trace cairnée entre blocs de granit et touffes de gispet monte au pic de Monestero. Finalement, il aurait été plus tranquille de rallier le sommet par le vallon secondaire de la Valleta Seca, passant au plus proche des Encantats, mais certainement plus rude et rocailleux.

Estany de Monestero

Estany de Monestero

De retour au collado de Monestero, direction le pic de Peguera juste en face avec plusieurs variantes possibles. Je suis les cairns au milieu de la pente herbeuse jusqu’aux premiers rochers qui deviennent une cheminée facile où je croise deux personnes. À l’approche du sommet (toujours des cairns), il faut s’aider des mains (II) pour franchir certains immenses blocs de granit. Le panorama immense se laisse deviner mais malheureusement, les conditions atmosphériques sont loin d’être idéales. Ça me fait quelque chose d’être sur ce sommet. Je me souviens des premières randonnées dans le Couserans où je voyais les sommets d’Aïguestortes, pointes lointaines et inaccessibles voire abstraites, que je ne soupçonnais pas visiter un jour. Au retour d’une des sorties, j’avais consulté un panorama annoté où j’avais mis un nom sur la silhouette caractéristique du pic de Peguera.

Les objectifs suivants sont les tuc de Saburó pour lesquels je vais viser la brèche entre les deux sommets, sévère de loin mais finalement très facile. Dans un soucis d’économie de dénivelé, je descends dans la pente herbeuse sous le pic de Peguera et cherche la première faiblesse dans la barre rocheuse au-dessus de l’estany Gelat. Je trouve une cheminée herbeuse facile me permettant de traverser rapidement le petit cirque jusqu’au pierrier sous le tuc de Saburó où je profite même de quelques névés. J’avais lu un compte-rendu qui parlait de certaines difficultés pour le tuc Inferior de Saburó entre le sommet et la brèche en question. À la montée, je me suis amusé à rester au plus près de la crête qui démarre par un court raide en III, aérien pour en sortir. À la descente, après avoir dépassé l’antécime en posant les mains, j’ai rejoint le versant N qui est raide mais facile comme pressenti depuis le bas. Depuis les estanys de Peguera, il serait donc possible de monter droit vers le sommet sans trop de difficultés. En face, la montée au tuc de Saburó est évidente sous un ciel qui s’est franchement couvert et n’incite guère à l’optimisme avec quelques rideaux de pluie visibles au loin ici et là.

Au centre, alignement estany de Cubieso, collado de Dellui et massif de l’Aneto

Pour aller au coll de Peguera, je reste d’abord un peu trop haut sous la crête dans l’objectif de perdre le moins d’altitude possible. Quelques barres difficilement lisibles dans ce sens me forcent à faire demi-tour pour descendre d’un cran. Après une première traversée jusqu’en haut d’un épaulement herbeux bien visible, une deuxième traversée me dépose au col assez fréquenté : ça monte, ça descend et des silhouettes se dessinent de manière esthétique sur les blocs sommitaux. Après un crochet par le pic de Mar, la crête rocheuse facile amène au pic dels Vidals puis au pic de Tort qui offrent des vues intéressantes sur les nombreux lacs du secteur. Le massif de la Maladeta est bien visible malgré la grisaille. Pour rejoindre le refuge, je pars tout d’abord vers l’E en passant vers les estanys dels Vidals puis les estanys de Saburó où quelques gouttes passagères m’accueillent. Une sente cairnée descend jusqu’au pas de l’Os où je retrouve le sentier principal qui longe les deux étangs jusqu’au confortable refuge de Colomina : accueil et intérieur chaleureux, repas et petit déjeuner plus que corrects.