Après deux visites hivernales dans le secteur, configuration estivale pour aller voir ces deux fiers sommets constituant en partie la muraille fermant la longue vallée d’Aspé.

Date : 2023/09/14
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 17 km
Dénivelé positif : 1500 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h pour le soum d’Aspé.
Temps de descente : 1h50
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : lecture, pentes raides et petite escalade.
Accès : pont de Saugué (route non déneigée)
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

 

Après la carte mémoire oubliée lors d’un séjour dans les Encantats, c’est la batterie de mon appareil photo qui me joue un tour, grrrr. C’est dommage car j’en ai régulièrement cherché pour voir à quoi ressemblait le pic de Béou Corn, pour lequel je n’avais trouvé aucune description. Alors que j’avais l’occasion de documenter ce sommet, je ne pourrai en faire qu’une description écrite. Néanmoins, rien de sorcier pour cet accès que j’aurais imaginé plus délicat. Globalement, j’ai suivi l’itinéraire proposé par Philippe Quéinnec qu’il sera inévitable de paraphraser sur certains points.

C’est donc au premier lacet après le pont de Saugué, au niveau d’une piste partant vers deux granges, que je stationne pour suivre ensuite le sentier qui remonte longuement la vallée d’Aspé tandis qu’un groupe de 5 personnes reste sur le GR10. Dès le début, la brèche de Béou Corn, bien visible au loin, me nargue déjà. Nous y étions passés à ski pour aller au pic de la Badète alors que ma première visite à ski s’était déroulée du côté du pic de l’Oule. Tout le long, je reste rive droite sur le chemin bien marqué avec quelques troupeaux de vaches ici et là. Toujours rive droite, remonter le long plateau avant que la trace ne s’estompe peu à peu pour suivre une croupe herbeuse où une grande cabane (non marquée sur la carte IGN) est visible sur la gauche avec le troupeau de brebis à proximité. Au lieu d’aller au fond du vallon pour faire un grand arc-de-cercle sous le pic de la Badète, je remonte une raide pente herbeuse rive droite de la dernière « cascade » descendant de la longue barre rocheuse. Sans savoir réellement si j’ai vraiment gagné du temps, je rejoins un court pierrier puis la brèche de Béou Corn. Durant la montée, la vue prend de plus en plus d’ampleur et la découverte du Vignemale au col est la cerise sur le gâteau.

La montée au pic Sud d’Aspé passe par la crête S en rocher à surveiller et où les 100 premiers mètres très raides ne m’ont pas été facilités par la rosée matinale encore bien présente. Puis, le terrain s’adoucit légèrement jusqu’à proximité d’un couloir qu’il serait possible de rejoindre. Les isards trainant au-dessus m’ont incité à rester sur ce petit éperon en posant un peu les mains jusqu’à rejoindre la crête principale. Après un dernier ressaut (II), le sommet est alors tout proche. Même si le secteur de la Tendeñera est accroché à cause du flux de S annoncé, la vue est somptueuse : massif de Gavarnie, Vignemale évidemment et le bassin des lacs d’Estom Soubiran qui fait plus chaleureux que lors de notre but météo avec Vivien et Pablo en direction du malh Arrouy une dizaine de jours auparavant. D’abord aisée, la crête en direction du soum d’Aspé devient brièvement plus étroite et en bien mauvais rocher. Puis, après une portion facile où l’on pourrait croire que c’est terminé (mais j’étais prévenu), l’accès au sommet est défendu par un dernier passage chaotique avec la crête devenant brusquement découpée. Ne pas chercher à descendre trop bas versant E mais emprunter une vire évidente sous le fil signalée par un petit cairn que j’ai renforcé en espérant qu’il passe l’hiver. Exposée, cette vire est facile mais demande de l’attention et d’assurer chaque pas. Elle permet de prendre pied dans le couloir suivant qu’il faut remonter jusqu’au seuil de la brèche. Versant O, une courte vire en mauvais terrain permet de contourner le ressaut et de rejoindre sans encombre la crête puis le sommet du soum d’Aspé ! Vue similaire à son proche voisin permettant de découvrir la crête sévère filant vers le malh Arrouy.

Content d’avoir visité ces deux grands sommets, direction le pic de Béou Corn pour lequel je n’ai aucune description. Pour cela, il faut descendre facilement (nombreux cairns) jusqu’au col sous la pointe 2916 m d’où il serait possible de basculer versant Estom Soubiran. En évitant les quelques barres rocheuses, descendre une succession de pentes raides où je rencontre 4 brebis et autant de cairns jusqu’au pied du pic de Béou Corn. Ce sommet n’est qu’une modeste éminence accessible sans soucis : une courte montée dans l’herbe puis une petite cheminée facile jusqu’au sommet coiffé d’un petit cairn. De retour au col, je bascule dans le cirque N en dévalant le pierrier parallèlement à la trace abondamment cairnée. Plus bas, je continue à suivre les cairns qui proposent une longue diagonale descendante. Je décidé de suivre l’itinéraire repéré depuis le soum d’Aspé en continuant cette diagonale pour rejoindre la vallée d’Aspé plus bas. Conclusion : bof bof mais ce n’est peut-être pas mieux ailleurs. Les pentes herbeuses raides ne sont pas si roulantes et la progression est un peu laborieuse. Je finis par rejoindre le fond de la vallée un peu après les ruines de la cabane d’Aspé qui, elle, est toujours indiquée sur la carte. Après être repassé rive droite, ne reste plus qu’à revenir au pont de Saugué entouré de ses jolis granges.

 


 

Pas de photo pour cette sortie : batterie à plat !