Première incursion dans la discrète vallée d’Àneu pour rallier le pic de Qüenca à ski. Bel itinéraire, avec l’assurance d’une grande tranquilité, pour visiter ce belvédère sur les sommets du massif du Mont Rouch ainsi que ceux d’Aïguestortes au sud.

Date : 2024/03/14
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 14 km
Dénivelé positif : 1350 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h
Temps de descente : 1h
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : courte pente raide pour atteindre le sommet.
Accès : piste de Moredo (possibilité de monter plus ou moins haut selon l’envie ou le véhicule)
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

Que cette vallée d’Àneu est intrigante : encaissée, elle n’en finit pas de s’enfoncer vers le Nord pour longer la crête frontalière et finalement ne jamais vraiment se terminer. En effet, elle forme un grand fer à cheval passant par Montgarri jusqu’à Baqueira, qui doit d’ailleurs faire une boucle très sympa à vélo (gravel ou VTT). Après en avoir fini avec les lacets du port de la Bonaigua, la bifurcation est discrète pour quitter la route qui descend à Sort. Peu après Isil, j’emprunte la piste de Moredo et décide rapidement d’arrêter les frais après deux ou trois lacets chaotiques, au niveau de la bordes de Lapre d’Avall. Notons que la piste s’améliore ensuite. Au regard du terrain, je vais porter un petit moment et décide donc de partir en baskets en portant skis et chaussures : plus confortable et permettant également d’économiser le matériel qui n’est pas fait pour marcher longtemps. Je coupe la piste une première fois puis une deuxième en passant à proximité d’une grange mal en point avec une maison mieux rénovée juste au-dessus. Je suis ensuite la piste qui enroule le versant E du pic de Qüenca pour chausser vers 1700 m environ.

Je quitte la piste au moment où elle amorce une descente pour entamer la section éreintante de la journée : 700 mètres de dénivelé à tracer dans une neige lourde et bottante puis dans une neige un peu plus prometteuse mais toujours bottante jusqu’à la crête, 250 mètres sous le sommet. En regrettant que la vieille trace de montée suivie sur la piste ne se dirige vers le sommet, je transpire à grosses gouttes en observant le pic de Qüenca plus haut. Se diriger vers l’O/SO pour remonter des pentes faciles qui se redressent ensuite légèrement. Ignorant le type de pentes au-dessus, je décide de passer à couvert dans un bosquet de pins pour rejoindre la large crête. Tout au long de la montée, belle vue sur vers le Mont Rouch et ses voisins. À ma grande joie, la neige a été compactée par le vent et devient un peu plus ferme. Je botte de moins en moins, me donnant presque l’impression qu’il y a un problème tant mes skis semblent légers. Après un dénivelé somme toute modeste, j’arrive fatigué au pied du dernier ressaut.

Itinéraire de montée bien visible face au massif du Mont Rouch

La neige étant humidifiée en profondeur sur cette dernière partie, je préfère sagement mettre les crampons jusqu’au sommet en restant là où la couche est maigre. Très belle vue avec l’estany d’Airoto en contrebas et quelques sommets du Couserans qui émergent au N de part et d’autre du tuc de Bonabé et du pic de Moredo : pic de Maubermé, pic de Barlonguère et mont Valier. La crête frontalière s’étire ensuite jusqu’au Mont Rouch. De l’autre côté, je me rends compte qu’il y a une progression car je peux reconnaître quelques sommets d’Aïguestortes. C’est plus facile ensuite avec les massifs de l’Aneto, des Posets, du Haut Luchonnais, jusqu’au Néouvielle. Redescente jusqu’aux skis pendant laquelle plein d’escargots dévalent la face. La descente à ski est excellente jusqu’à 1900 mètres sur une poudreuse allant de lourde à tassée laissant à place à du ski nautique pour terminer.

Plus bas, je croise un local qui habite la moitié de l’année au-dessus d’Isil. Il me donne quelques bons plans dans le secteur et m’explique qu’il a déjà déclenché une avalanche dans la pale sommitale du pic de Qüenca. Je ne coupe pas la piste à la fin pour éviter une zone pénible avec de nombreux buissons épineux. Au retour, la vallée d’Àneu est évidemment toujours aussi calme.