En ce début octobre, la météo prévue n’est pas au beau fixe mais nous allons quand même du côté de Loudenvielle pour tenter d’approcher le pic de la Soula. Il est difficilement identifiable depuis le refuge et se situe en haut des grandes pentes qui se dressent au nord. Ce sommet fait partie des rares et modestes énigmes restantes à ces altitudes sur le massif : il n’y a pas d’informations sur internet ni dans les livres que j’ai pu consultés. Il faudrait discuter avec un chasseur ou un berger ayant eu l’opportunité de visiter ces pentes raides.
Néanmoins, la carte des pentes et les courbes de niveau suggèrent la possibilité d’accéder au sommet par le versant sud, notamment en rejoignant l’éperon séparant la montagne de Pouy Millas et le pic de la Soula. Nous visons sur cet éperon une pointe rocheuse en forme d’oreille bien visible depuis le refuge. Après la cabane, nous suivons brièvement le chemin du lac de Caillauas et passons la première barre par une vire rocheuse sur la droite. Ce serait aussi possible aussi à gauche. Plus haut, nous rejoignons des pentes temporairement moins prononcées. En passant au plus facile dans le gispet raide, on monte plutôt tranquillement en visant tout droit un pin caractéristique. Nous obliquons ensuite vers la gauche vers la brèche au niveau de la pointe rocheuse identifiée depuis le bas.
Or, une entaille qui n’était pas visible nous barre la route vers la brèche qui est toute proche. En continuant à monter à droite, c’est une frayeur probable entre dalles rocheuses et entailles. Un rideau d’eau masque le pic Pétar et semble non loin du refuge. Puis, quelques gouttes tombent et nous poussent à redescendre car ce serait suicidaire de traîner là par temps humide. En descendant, je fais un court crochet pour confirmer qu’il est possible de rejoindre cet éperon un peu plus bas. Hormis le premier ressaut rocheux qui pose question après la brèche, l’éperon semble praticable. Quelques zones herbeuses à droite du fil permettraient d’éviter des difficultés. La carte des pentes laisse penser que c’est légèrement moins raide à l’approche du sommet. Hâte d’y retourner !
Après être redescendus, nous suivons le plan B imaginé en cas de mauvais temps : suivre le sentier en balcon reliant le lac de Caillauas au lac de Pouchergues. Le temps s’éclaircit à nouveau et nous offre un bel arc-en-ciel au-dessus du refuge de la Soula. Depuis le chemin, nous remarquons qu’une succession de couloirs herbeux pourraient aussi permettre d’approcher le pic de la Soula plus à droite. Le haut semble plus confus : par exemple, est-il possible de traverser l’entaille principal du versant marquée sur la carte ? De retour au refuge, le gardien très sympathique n’a pas d’informations sur le sommet mais aimerais aller voir quand il en aura l’occasion. À suivre…