Joli itinéraire, plus long que ne le laisse penser la carte, pour découvrir ces deux sommets surplombant au nord le vaste lac de Rius. Le sommet du malhs de Rius est particulièrement impressionnant, comme une dent qui se détache.
Date : 2022/05/27
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 16 km
Dénivelé positif : 1300 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h15 jusqu’au tuc de Sarrahèra
Temps de descente : 1h30
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : passages raides et un peu exposées pour le Malhs de Rius, d’autant plus avec le saupoudrage.
Accès : refuge de Conangles
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
À 8h15, je suis la première voiture à me garer sur le parking à côté du refuge de Conangles (1550 m). J’emprunte le chemin balisé et fléché en direction du port de Rius, dont je connais la première grâce à ma visite au tuc de Contesa & co en 2021. Après la bifurcation, le sentier continue à s’élever doucement. Puis, au fond du cirque, il part vers la gauche et la pente se redresse nettement. Malgré la journée de la veille, je me sens plutôt bien. Durant la montée, la vue est magnifique sur la crête découpée entre le tuc de Contesa et le tuc des Estanhets. Au-delà du passage du sentier, le port de Rius (2339 m) est une large échancrure que j’imagine souvent battue par les vents. En arrivant au col où un isard m’observe, je constate que le saupoudrage tombé quelques jours auparavant est toujours bien présent. Pour le malhs de Rius, l’approche s’annonce fastidieuse car les pierriers sont recouverts de quelques centimètres de neige et la partie finale promet elle d’être délicate car c’est bien blanc. En tout cas, ça ne coûte rien d’aller voir… J’emprunte donc le sentier qui contourne le lac, encore bien gelé, par le nord. Je le quitte ensuite pour m’élever en diagonale dans un mixte de gispet et de rochers saupoudrés. Je parviens à la brèche à l’ouest du sommet, qui doit être un itinéraire sympa à ski depuis l’entrée nord du tunnel de Vielha.
Me voici donc au début des « difficultés ». En me basant sur la description de Philippe Quéinnec, il faut d’abord traverser cette pente herbeuse raide surplombant des barres. Délicatement, en testant chacun de mes appuis sur la neige, je parviens à des rochers que je remonte en diagonale (de la droite vers la gauche) pour trouver une vire puis une cheminée menant au sommet. Les quelques traces de neige résiduelles ont demandé là aussi de l’attention, notamment pour la descente. Belle vue étendue avec une mention spéciale pour les pointes acérées de la punta d’Harlé au Besiberri Nord. Après avoir franchi les difficultés dans le sens inverse, je traverse longuement jusqu’à un collet évident sous le tuc de Sarrahèra. La montée au sommet est raide mais facile avec une vue similaire au malhs de Rius avec l’avantage de pouvoir observer toute la sévérité de cette dernière. J’observe avec attention la tuca Feixan et réalise que je repousse toujours ma visite dans ce secteur car il me semble rude et austère.
Pour rentrer partiellement en boucle, je descends droit vers l’estanh Redon (2180 m), bien visible depuis le sommet. Sur le haut, quelques névés me facilitent la tâche puis après avoir erré dans des barres (prendre soit bien à gauche, soit à droite, mais ne pas rester au milieu), je longe l’étang jusqu’au déversoir où trone une étrange cabane de type préfabriqué. L’estanh Redon est enclavé sous le tuc du Port de Vielha qui le domine. Un sentier cairné longe puis descend vers le SE pour retrouver le sentier du port de Rius. À la montée, je n’ai pas vu cette bifurcation tandis qu’à la descente, je n’ai pas remarqué le moment où j’ai rejoint le sentier principal ! La suite de la descente reste cassante assez longtemps mais se déroule sans problème. Le refuge de Conangles n’ouvre ses portes que le 13/06, ne me permettant pas de me goinfrer d’un « bocadillo »‘.