Visite d’un nouveau belvédère de choix sur le massif de la Maladeta avec un panorama similaire à sa toute proche voisine : la bien nommée Forcanada et ses parois calcaires vertigineuses dont il est difficile de détacher le regard.

Date : 2020/08/24
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 12 km
Dénivelé positif : 1250 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 1h40
Temps de descente : 2h
Conditions et commentaires : beau au-dessus de la mer de nuages.
Difficultés : pentes raides et courte crête aérienne en mauvais rocher.
Accès : Artiga de Lin (circulation restreinte de juin à septembre)
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

 

Décidément, la Forcanada est aussi élégante à gravir qu’observée depuis ses voisins : elle est déjà très charismatique depuis le lac deth Horo mais alors quelle allure depuis la malh dera Artiga. Je me plais d’autant plus à l’observer que nous avons descendu son couloir NO à ski l’hiver dernier dans des conditions pas simples. Difficile à croire que nous sommes passés par là quand on le voit quasiment sec. Le sommet convoité de la journée est plus discret. Sa pointe est à peine visible depuis l’Artiga de Lin et il est difficilement identifiable selon les angles car trois pointes composent sa crête S par laquelle je suis descendu.

Pour monter à la malh dera Artiga, je choisis l’option directe par le coll de Toro pour lequel j’hésite toujours autant sur l’orthographe. Autant dire que les talons de mes chaussures n’ont pas beaucoup été usés tant la montée est raide. Ils ont quand même goûté un peu l’herbe grasse au tout début avant que le sentier ne se redresse fortement jusqu’au magnifique lac qui jouxte le col (2238 m). Je passe au-dessus de la mer de nuages à ce moment et profite d’un peu de répit en longeant le lac. Belle vue sur la tuca de Aigualluts et quelques 3000 derrière. Les 500 derniers mètres de dénivelé se font hors-sentier avec un itinéraire facile à identifier : une pente de gispet puis un rétrécissement plus raide qui amène sous le sommet. La pente du pic de Bourbonne est un peu plus rocailleuse mais j’y vois tout de même une ressemblance. Arrivé à la brèche, le point culminant se trouve au N. J’évite le premier ressaut par la droite puis rejoins le fil jusqu’au sommet tout proche. Magnifique panorama et très belle luminosité. Un ballet de vautours s’organise autour du sommet à tel point que j’entends distinctement le bruissement des ailes. D’abord deux individus puis jusqu’à une vingtaine et je commence presque à croire que c’est pour moi.

Une certaine paresse est toute proche de me convaincre à descendre rapidement par le même itinéraire. Finalement, j’opte pour le retour en boucle par la crête S jusqu’au col des Aranesi. De retour à la brèche sous le sommet, la première pointe est facile. J’ai trouvé délicate la jonction avec la deuxième avec quelques modestes pas de II mais sur un rocher médiocre. J’ai véritablement reposé quelques prises qui me restaient dans les mains. Je finis par éviter la dernière et troisième pointe par les pentes herbeuses versant O avant de rejoindre un replat calcaire où la Forcanada est encore plus imposante. La descente de la crête, qui plonge ensuite, est facilité par le calcaire abrasif. Pour rejoindre le col, j’opte pour une cheminée facile sur ma droite (II), évoquée par Philippe Quéinnec, plus logique dans le sens de la descente que le raide couloir herbeux que je n’ai pas pu identifier. Je dérange quelques isards au pied du couloir NO de la Forcanada puis emprunte les quelques lacets délités jusqu’à l’estanhet des Puis. Ensuite, le rude sentier ne fait vraiment pas dans le détail pour retrouver le fond de la vallée.