Long tour du propriétaire autour de la station de Boi-Taüll sur ces crêtes panoramiques et toujours faciles avec une dizaine de sommets qui s’enchaînent, moyennant plusieurs kilomètres de montagnes russes.

Date : 2023/05/06
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 32 km
Dénivelé positif : 2700 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 6h45 au total jusqu’à el Castellet de Moro, dernier sommet dont 2h de montée pour lo Corronco (premier sommet).
Temps de descente : 1h
Conditions et commentaires : beau avec bourgeonnements.
Difficultés : brèves pentes raides pour la pica de Cervi et el Castellet de Moro.
Accès : pont de Sant Martí
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

 

Dans la série des crêtes faciles au-dessus des stations de ski, après celles de Gallinero dominant Cerler à proximité de Bénasque, direction Boi-Taüll. Comme lors de ma visite l’année dernière dans le secteur des pics del Pessó, je démarre du pont de Sant Martí pour éviter de remonter à la station à la fin de la journée, le projet étant de redescendre par le vallon du port de Rus. Après quelques hectomètres de route, alors qu’elle s’en va serpenter rive gauche, j’emprunte un large chemin sur la gauche, très propre car balisé pour les VTT. Après être redescendu à la station, évidemment fermée et d’un calme absolu, j’emprunte un chemin au NO de la station, partant dans cette même direction en surplombant la route. Ce chemin agréable en balcon rejoint ensuite une piste menant à la collada de la Llobarçana, avant de changer brutalement de direction en partant vers le S. Lo Corronco, premier sommet de la journée, est désormais bien visible. La piste descend majoritairement jusqu’au barranc de Ginebrell à côté duquel se trouvent des installations pour les troupeaux. Laisser la piste qui descend ensuite franchement dans le vallon pour emprunter une petite sente cairnée qui contourne le versant N d’el Graller. Enfin, sans rejoindre le col de Comaportell, monter une pente herbeuse rébarbative jusqu’à la crête puis au sommet de lo Corronco, premier sommet de la journée. Une douzaine de kilomètres, pas forcément les plus intéressants des Pyrénées, résumée en quelques lignes. Globalement, en dépit des conditions atmosphériques médiocres, la journée présente 3 points forts pour les panoramas : lo Corronco pour sa vue dégagée vers l’O (Posets, Aneto, Mont Perdu), la pica de Cervi pour sa position centrale, et la tossal de la Mina pour qui permet d’avoir davantage de proximité avec les sommets d’Aiguestortes.

Pour la suite, il faut considérer les sommets les uns après les autres. Tenant compte du fait que je ne vois même les derniers sommets prévus, masqués par le cap de les Raspes Roies qui me paraît lui-même très éloigné, il y aurait de quoi se décourager. Après être passé sans histoire par le cap dels Vedats d’Erta puis la pica Cerví de Durro, l’arrivée au port d’Erta (2449 m) introduit l’aller-retour à la pica de Cervi. C’est aussi à partir d’ici que les installations de la station sont toutes proches. Je n’ai pas vraiment de topo en tête et la crête N n’a pas l’air si simple. Au lieu de faire un long détour par le S, je reste sur ma première idée. Après une première partie facile, je viens buter sur un bastion plus important et guère inspirant. Conformément à mes espérances, un cairn indique un passage versant E. Après avoir traversé quelques pentes raides, il est possible de remonter droit vers la crête dans du mixte abrupt (ce que je fais à l’aller) ou bien de continuer à traverser le pierrier raide pour monter droit jusqu’aux abords du sommet (itinéraire emprunté au retour). En arrivant au sommet, situé environ à la moitié du parcours de crêtes, je dérange quelques isards. Belle vue étendue parfaitement adaptée à une bonne pause nécessaire. C’est le refrain du printemps 2023, mais quel manque de neige ! C’est impressionnant.

De retour à proximité du port d’Erta, cette fois-ci, c’est plein N avec une descente au pas de Llevata (2443 m) puis une remontée, toujours facile, au tuc del Muntanyó. La suite des montagnes russes m’amène au cap de les Raspes Roies, totalement réquisitionné par la station avec un cabanon et une arrivée de téléski. Malgré tout, panorama intéressant vers le N. L’aller retour à la bony de la Redona n’a pas vraiment d’intérêt, sauf pour confirmer s’il était nécessaire, que les cuisses sont désormais bien entamées. Pour m’économiser, au niveau du point bas entre les deux sommets, je coupe pour rejoindre plus rapidement la très large crête qui monte au tuc de Moró puis à la tossal de la Mina. J’aurais adoré rejoindre el Castellet de Moró par sa crête S mais une succession de gendarmes m’en dissuadent. Je ne pense pas que ça passe raisonnablement sans matériel. Je rejoins donc l’itinéraire que j’avais repéré en montant au port de Rus en septembre 2022. Pour cela, je descends dans le vallon entre le tuc de Moró et la tossal de la Mina avant de traverser un pierrier sous les parois E du sommet convoité. Puis, je remonte la première pente raide / couloir qui se propose jusqu’à rejoindre la crête menant facilement au sommet. Quelques isards, bien peu effrayés, restent non loin de moi en montant à mon rythme.

Bien que tenté par une descente exploratoire pour rejoindre le vallon de Moro (éventuellement possible en passant par la tossal del Niu d’Aguiles, trop raide avant), les kilomètres accumulés me persuadent de revenir par le même itinéraire pour retrouver le GR11 qui descend agréablement jusqu’à la route. Une belle journée, très accessible techniquement mais physiquement exigeante et nécessitant de bien gérer l’eau. J’opte pour des itinéraires assez longs actuellement pour préparer un éventuel long projet estival.