Couloir et itinéraire élégants pour atteindre un sommet qui l’est tout autant. Quelle vue ! Un panorama similaire au pic de Midi de Bigorre mais débarrassé des câbles et installations.

Date : 2021/02/27
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 16 km
Dénivelé positif : 1400 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 2h50
Temps de descente : 1h30
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : couloir côté PD+ : 45° en moyenne avec une sortie à 50°.
Accès : hourquette d’Ancizan (route fermée l’hiver, voir inforoute65)
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

 

Bien qu’officiellement fermée, la hourquette d’Ancizan est parfaitement accessible. Nous nous équipons face à un magnifique lever de soleil : une mer de nuages dense dans la vallée de Saint Lary, tandis que la lune, énorme et lumineuse, descend lentement derrière le pic du Midi. Nous portons les skis jusqu’à l’entrée du vallon entre le pic de Bassia à droite et la crête descendant du petit Arbizon à gauche. Après une première pente assez raide, bien tracée et dans une neige correcte, qui met directement dans le bain, la suite est plus douce jusqu’au pied du couloir Billon qui commence déjà prendre le soleil. Le couloir du petit Arbizon est bien tracé. Des conversions présentes sous le couloir nous laissent penser que celui-ci le sera également. C’est le cas, mais malheureusement, les traces disparaissent très vite et nous avons le droit à un brassage intense dans sa partie centrale. Sous les premiers rayons du soleil, quelques morceaux de glace se détachent des parois et dégringolent le couloir, sans dommage. Le couloir n’est pas totalement rectiligne, si bien que son ascension passe assez vite. L’ambiance y est belle avec une paroi verticale et imposante d’un côté.

Après une pente régulière à 45°, le couloir se redresse et se resserre un peu au moment où il tourne légèrement à gauche pour sortir sur la crête sommitale. Une sortie semble également possible dans l’axe. Heureusement, la neige est de nouveau un peu plus ferme nous permettant de terminer plus tranquillement. La crête est facile jusqu’au sommet, à peine cornichée. Lors de ma première et dernière visite à l’Arbizon, les nuages enveloppaient le sommet, nous empêchant de profiter du panorama. C’est tout l’inverse aujourd’hui : une visibilité très lointaine avec seulement un léger voile dans les vallées. Je n’hésite pas à renoncer à la descente à skis du couloir : les 50 premiers mètres de la descente sont étroits et très raides, demandant de descendre en escaliers ou de désescalader en crampons. Julien décide de tenter l’aventure tandis que je garde les crampons pour dépasser la brèche d’Aurey, prendre la direction du Monfaucon dans des pentes partiellement déneigées, jusqu’à un col bien marqué permettant de rejoindre le cirque N de l’Arbizon. Je descends à ski le court couloir (40° environ) avant de profiter de larges pentes où la neige est restée froide et légère. À la fin du vallon, les cailloux sont très proches et laissent quelques marques sur les semelles des skis. Une cordée est proche de la sortie dans la face N de l’Arbizon. Je poursuis la descente en optimisant la moindre langue de neige. Un joli sentier en balcon ramène ensuite à la hourquette d’Ancizan où Julien m’attend. Une sortie parfaite, qui rend heureux, et en plus, ça sent le printemps !