Un itinéraire plutôt court pour visiter deux proches sommets offrant une vue somptueuse. Un bon choix après une arrivée tardive à Benasque pour le premier des deux jours sur place.

Date : 2022/07/11
Distance totale : 10 km
Dénivelé positif : 1300 m
Temps de montée : 1h35 pour la tuca de Lliterola, 2h20 au total pour le pico de Remuñe
Temps de descente : 1h30
Conditions et commentaires : beau avec orages en soirée.
Difficultés : pentes raides, flair, et petite et courte escalade (II)

 

Je n’apprécie pas vraiment démarrer une sortie en milieu de matinée car j’ai l’impression d’être totalement décalé. De plus, la canicule est à nouveau en train de s’installer et c’est sous une chaleur déjà bien marquée que je me lance au départ du puente de Lliterola, situé un peu avant le croisement pour l’Hospital de Benasque. C’est notamment le début de la voie normale espagnole pour le Perdiguère. Le départ du chemin est bien visible et fléché avec ces fameux panneaux verts du parc naturel Posets-Maladeta. La montée à la tuca de Lliterola est simple sur le papier : il faut suivre le bon sentier de la cabane de Lliterola puis dès qu’elle est visible sur le replat vers 2000 m, quitter le sentier pour remonter les vastes pentes herbeuses coiffées en haut d’un chapeau rocheux correspondant au sommet. L’avantage, c’est que l’objectif est visible mais par contre, la vue de ces pentes est déprimante. D’emblée, je me dirige vers la crête / croupe SO évidente. Or, je croise une ligne de cairns qui semble monter droit vers le sommet là où la pente est convexe. Même si ce cheminement ne me paraît pas idéal et malgré l’absence de traces à côté des cairns, je décide de les suivre. À deux reprises, au niveau de petites barres rocheuses, il n’y en a plus. Dans ce cas, je ne cherche ni à longer à droite ni à gauche, mais plutôt à franchir la barre au plus simple pour retrouver les cairns au-dessus. Cent mètres sous le sommet, je me dirige vers les couloirs herbeux (ça passe un peu partout) pour atteindre le sommet. Même si je n’ai pas vraiment traîné, je n’ai vraiment pas de bonnes sensations avec une envie incessante de bailler et le coeur qui cogne et bat la chamade. La vue est merveilleuse sur la crête allant des Crabioules à la mail Pintrat, ainsi que vers le cirque de Cregueña. Au loin vers l’E, c’est une succession impressionnante de pointes qui s’étend jusqu’aux Encantats. À l’opposé, le Mont Perdu et son glacier déjà très moribond est visible également. Un troupeau très compact de brebis est en train de monter et sa silhouette évolue sans cesse presque comme s’il était liquide.

Après une bonne pause, je me lance sur la crête jusqu’au pico de Remuñe. Elle est globalement facile mais demande de poser les mains pour deux désescalades de quelques mètres un peu plus raides : la première à gauche du fil, la deuxième à droite. Je reste la plupart du temps quelques mètres sous le fil versant S dans les pentes raides herbeuses un peu plus « roulantes » (j’insiste sur les guillemets). Au sommet, la vue est similaire à la tuca de Lliterola. Le charme supplémentaire c’est que cette dernière se découpe joliment devant le massif de l’Aneto tandis que le pico de Remuñe ne se détachait pas avec le Perdiguère derrière. Pour descendre, je tente une exploration dans la face S du pico de Remuñe car j’ai repéré un cheminement possible juste avant d’arriver au sommet. Je reviens légèrement sur mes pas pour descendre une pente d’éboulis un peu fins et clairs comme s’il y avait du passage (isards probablement). J’arrive à l’aplomb de plusieurs genres de couloirs. Après une tentative à gauche où les pentes herbeuses du bas me paraissent trop raides, j’essaie à droite mais je pense (à raison) qu’il y a des barres trop importantes en bas. Finalement, je repars sur ma gauche et trouve un couloir secondaire avec un passage de II sur le bas qui me ramène assez facilement sur un pierrier moins raide. Descendre tout droit n’est pas facile avec les barres rocheuses donc je contourne l’ensemble du cirque par la droite en passant sous les Fites jusqu’à surplomber le chemin de l’ibon de Lliterola. Il y a alors plusieurs choix : soit descendre tout droit pour le rejoindre directement, soit partir en diagonale pour le retrouver un peu plus bas. La descente jusqu’au parking est ensuite très rapide.

Ce ne fut pas une sortie pour les phobiques des vipères puisque j’en ai croisé deux sur le chemin à l’aller et une juste sous le sommet de la tuca de Lliterola. Une ça va, deux pourquoi pas, mais au bout de la troisième, j’ai vraiment commencé à regarder où je mettais les pieds !