Depuis mon village dans le Couserans, les Cuns d’Aula sont bien visibles. Petit, je parlais d’une muraille. Puis, j’ai appris le nom de ces sommets mais le terme est resté. Enfin, j’ai pu visiter la « muraille des Cuns » !

Date : 2021/07/25
Distance totale : 17 km
Dénivelé positif : 1600 m
Temps de montée : 4h45 jusqu’au Lanet Clau oriental
Temps de descente : 1h
Conditions et commentaires : d’abord mer de nuages à 2100 m versant français, beau côté espagnol avant que les nuages nous enveloppent.
Difficultés : pentes très raides durant la traversée de la crête.

 

Assez modestes lorsqu’on les observe depuis l’Espagne, les sommets des Cuns d’Aula forment une muraille allant jusqu’à 900 mètres de haut côté français. Ils dominent la cabane d’Aula et sont striés de raides couloirs parcourus l’hiver par quelques intrépides. De notre côté, l’objectif est d’aller chercher le Lanet Clau occidental par le chemin côté espagnol puis revenir vers le port d’Aula en suivant la crête jusqu’au Lanet Clau oriental.

Les estives d’Aula et du col de Pause sont toujours très fréquentés par les troupeaux. Lorsque nous arrivons au col de Pause, quelques véhicules empruntent la piste et ramènent des bêtes et du matériel. La période estivale est agitée là-haut ! Alors qu’il bruinait dans la vallée de Couflens, nous sommes dans un brouillard épais mais une mer de nuages est espérée à 2000 m environ. Nous suivons la piste puis le balisage rouge et blanc qui la coupe quasiment intégralement jusqu’au port d’Aula (2217 m). C’est ici que nous sortons des nuages, qui est toujours un moment magnifique. Je ne m’en lasserai jamais surtout que nous commencions à douter. Découverte soudaine du versant espagnol où il fait parfaitement beau. La Roca Blanca est somptueuse.

Nous suivons le chemin qui longe les Cuns d’Aula. Un vieux balisage jaune montre le chemin et évite de s’éparpiller sur les nombreuses sentes tracées par les bêtes. Derrière nous, le port d’Aula vomit des nuages qui disparaissent ensuite. Après le passage au-dessus de l’estany du port d’Aula, le chemin est parfois un peu moins marqué et coupe des pentes raides à traverser avec précaution. A plusieurs reprises, il passe tout proche de la crête que nous allons suivre pour revenir vers le port d’Aula, mais nous résistons à la tentation de la rejondre dès maintenant. Nous continuons donc jusqu’au pied du Lanet Clau occidental en quittant le chemin classique qui fait un grand détour pour monter tranquillement au col de la Pale de la Clauère. Nous faisons un aller-retour au Lanet Clau. Le fil est trop délicat mais versant espagnol une pente très raide (herbe et rocher) amène à quelques pas du sommet. Belle vue sur le Mont Valier et sur la crête des Cuns. Plus loin, l’Aneto est bien visible. Versant français, les nuages bouillonnent et masquent la cabane d’Aula. Nous revenons sur nos pas en restant concentrés car la pente est exposée.

La crête autour du sommet des Montagnoles (2552 m) est facile et herbeuse bien que très étroite au début de la montée. Puis, parvenus à la première pointe des Cuns d’Aula, nous remarquons avec surprise qu’il y a trois personnes qui sont arrivées au sommet des Montagnoles ! Nous passons les trois pointes des Cuns d’Aula sans problème. L’une delles, j’ai oublié laquelle, possède de magnifiques orgues versant français. La descente au col sous le Lanet Clau est un peu délicate au niveau d’un passage rocheux (II). Au point bas, il est possible de s’échapper versant espagnol. Nous hésitons car les nuages sont en train de gagner la partie. Nous ne voyons plus rien et l’herbe est trempée. De loin, la montée paraissait impressionnante mais à son pied, elle s’humanise un peu. Nous tentons donc notre chance et montons sans problème au Lanet Clau oriental.

Dans le brouillard, nous allons mettre notre flair à rude épreuve pour descendre. Nous partons plein E sur une croupe et basculons sur notre droite dans un raide couloir dès que la pente nous paraît acceptable. Enfin, nous finissons par arriver sur le replat où se situe la station météo que nous découvrons au dernier moment à cause du brouillard. Retour classique à l’étang d’Areau puis au col de Pause. Beaucoup de marcheurs malgré la purée de pois. Des crêpes à Seix pour se requinquer.