Visite du tozal de Basones, petit sommet au-dessus d’Escuain, prétexte pour découvrir cette jolie vallée perdue et profiter des rares rayons de soleil de ce week-end maussade. Encore une fois, il a fallu aller voir côté espagnol pour pouvoir prendre l’air sans se mouiller.

Date : 2023/05/14
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 24 km
Dénivelé positif : 1500 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 2h15
Temps de descente : 2h15
Conditions et commentaires : correct au-dessus de nos têtes mais sommets accrochés.
Difficultés : aucune.
Accès : Revilla
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

 

À défaut de partir d’Escuain, nous décidons de démarrer de Revilla : plus court en voiture mais davantage de kilomètres à pied. Juste après Lafortunada, une longue route sinueuse d’une douzaine de kilomètres nous amène donc à Revilla. C’est un étonnant hameau, accroché sur de raides flancs calcaire qui sont les contreforts de la pala de Montinier, située 1200 mètres plus haut. Durant toute la montée, le Castillo Major nous fait face tandis que la peña Montanesa se dresse au sud. Satisfaits de profiter du soleil alors qu’il pleuvait à Saint-Lary, nous passons au milieu des quelques bâtisses pour suivre le sentier. Ce dernier est fléché aux endroits clés : globalement il faut toujours suivre la direction d’Escuain et du puente de los Mallos jusqu’à rejoindre le fond du vallon. Pendant plusieurs kilomètres, c’est une succession de montées et descentes en traversant donc le versant S de la sierra de las Sucas dans une végétation mêlant buis, chênes verts, chênes et quelques hêtres. En face, le tozal de Basones est bien visible ! Nous dérangeons quelques sangliers qui ne se gênent pas de nous l’indiquer en grognant avant de détaler. Quelques ponts métalliques sont présents sur le parcours et enjambent des cours d’eau ou coupent des canyons qui sont tous extrêmement secs. Indiqué sur les panneaux, le puente de los Mallos est le plus impressionnant car il surplombe de profondes et étroites gorges, qui dénotent par rapport aux précédentes.

Dans un bosquet, une bifurcation indique la direction de la faja Cazcarra. Dès qu’il y a le mot faja (vire), une étincelle s’allume et donne immédiatement envie d’aller voir. Néanmoins, comme celle-ci part dans la direction opposée, nous prenons la branche de droite, toujours direction Escuain. Le chemin continue d’osciller avant de descendre plus franchement pour traverser le barranco Carcil au fond du vallon. Il ne reste qu’à monter au cuello Viceto (2002 m) qui ne semble jamais se rapprocher d’autant plus que nous commençons à avoir chaud aux fesses car des rideaux d’eau monstrueux passent devant le massif du Cotiella qui était plutôt bien visible jusqu’alors. De plus, la punta de las Olas et las Tres Marias sont de plus en plus accrochées et voilées par la pluie. Quelques gouttes nous font accélérer le pas avant que l’atmosphère ne s’éclaircisse à nouveau. La montée au tozal de Basones, sommet herbeux débonnaire, ne pose aucun problème. Vue somptueuse sur la fin du canyon d’Anisclo, dominé à gauche par le Sestral Alto. Le secteur du Mont Perdu n’est visible que jusque vers 3000 mètres environ car il est pris dans les nuages ensuite. Enfin, panorama intéressant sur la longue crête de la sierra de las Sucas, parcourue durant l’automne dernier. En contrebas, la longue piste démarrant de la route de Bestué et dont les espagnols ont décidément le secret, serpente pour passer le collado de Plana Canal. Ça donne envie d’y aller à VTT, mais comment tout faire ?

En passant par les petites pointes intermédiaires et après avoir fait décoller plusieurs dizaines de vautours, aussi surpris que nous, nous rejoignons le collado de Raton (1688 m) après lequel les premiers pitons calcaires du Castillo Major s’hérissent brusquement. Du col, un chemin balisé en rouge et blanc descend jusqu’à Escuain, lieu mystérieux où le soleil et les quelques randonneurs présents chassent la crainte d’y croiser des fantômes. Bien peu de bâtiments sont encore en bon état. Pour revenir à Revilla, nous empruntons un sentier qui démarre sous la porte d’entrée de la maison du Parc National. Le chemin n’est pas indiqué et peu facile à trouver : au milieu d’anciens jardins, il part entre deux murets puis devient plus marqué, cairné, et descend rudement jusqu’au rio Yaga. Il existe un autre chemin pour descendre car au fond des gorges, nous apercevons un panneau indiquant Escuain vers un autre sentier. Espérons qu’il soit plus agréable que celui emprunté. Après un court passage câblé, nous passons sous d’impressionnantes parois avant de remonter tranquillement vers la route de Revilla, à un kilomètre environ du hameau.