Quand la tempête est prévue sur les hauteurs, au lieu de visiter un sommet, pourquoi ne pas en faire le tour ? Une boucle autour du pic du Midi de Bigorre afin de l’observer sous une multitude d’angles intéressants.

Date : 2022/10/23
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 33 km
Dénivelé positif : 2400 m
Temps de parcours Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 6h
Conditions et commentaires : beau sur le piémont, zone frontalière accrochée.
Difficultés : aucune.
Accès : le Chiroulet
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

 

Finalement, avant midi, le vent ne semblait pas si fort sur les crêtes mais je n’ai aucun regret d’avoir fait ce joli tour autour du célèbre pic du Midi de Bigorre. Il n’emprunte que des bons chemins, quasiment toujours balisés et permet de comprendre un peu mieux l’environnement de ce grand sommet, que je connais finalement bien peu. Une fois au lac Bleu, au lieu de rentrer par le col de Bareilles puis le lac d’Ourrec, il est possible de descendre plus directement au Chiroulet par le sentier classique pour environ 200 mètres de dénivelé et 4 km en moins.

C’est l’effervescence à Bagnères puis dans la vallée de Lesponne : des 4×4 à droite à gauche avec des gilets oranges à l’intérieur. Et oui, c’est la pleine saison de la chasse ! Nous démarrons du Chiroulet en suivant temporairement la voie normale du lac Bleu. Au niveau du vaste réservoir (1271 m) à la sortie de la forêt, un discret chemin part sur la gauche. Après quelques hectomètres un peu chaotiques (sentier peu marqué, arbres en travers) malgré quelques cairns, il devient clair et sans ambiguïté dans une belle forêt. Nous débouchons sur la (1424 m) puis descendons au parking (1307 m) où il y a des dizaines de chiens et de chasseurs. En s’élevant dans la prairie, nous rejoignons le sentier balisé en jaune menant assez longuement au col d’Aouet avec une jolie vue sur le pic du Midi de Bigorre où un voile nuageux forme un petit lenticulaire au-dessus de l’antenne. Le chemin monte d’abord vers l’E jusqu’à la cabane d’Aouet, à tel point que nous hésitons plusieurs fois à le quitter, avant de prendre enfin la direction du SE pour une longue traversée (passant par une autre cabane) sous une charmante lumière automnale jusqu’au col d’Aouet (2184 m). Le sommet et ses installations paraissent si proches, alors que 700 mètres de dénivelé nous en séparent. Voici déjà une bonne étape de franchie !

Du col, un chemin balisé en jaune part vers l’E pour rejoindre le lac d’Arizes, bien rempli contrairement à mon pressentiment. À force de discuter, nous perdons le sentier balisé qui descend jusqu’à la cabane d’Arizes et poursuivons sans problème dans les pelouses en passant rive droite. Le pic du Midi est massif et écrasant avec une vaste entaille qui forme le couloir des Poubelles lorsque la neige est là. Après la cabane d’Arizes, nous coupons pour rejoindre une variante du GR10 qui passe dans une jolie combe sous les câbles du téléphérique. Il y a des brebis en bas, des vautours perchés un peu plus haut et la face SE du pic qui est intimidante. Nous rejoignons le col de Sencours (2379 m) où il y a bien plus de monde, entre VTTistes et marcheurs. Ici aussi, le sommet paraît à portée de main mais il y a 500 mètres de dénivelé à remonter. Alors que le ciel était bien voilé depuis le début la journée, le soleil s’est franchement levé même si les sommets au sud sont bien accrochés. Nous devinons d’ailleurs que le Néouvielle a eu le droit à un très léger mouchetage. Après être descendus au lac d’Oncet, nous suivons le bon chemin (toujours balisé en jaune) qui enroule la Bonida par le S. Nous rejoignons alors le plateau d’Aouda, situé entre le col d’Oncet à droite et le col d’Aoube à gauche. Après une pause, nous montons facilement au col d’Aoube. Jolie vue sur le secteur du lac Bleu et toutes ces pelouses dont les teintes virent au brun.

Alors que nous avions été épargnés jusqu’alors, le vent se fait désormais un peu plus fort. Nous allons au lac Bleu (1954 m) dont le niveau est bien bas où je ne peux m’empêcher de jeter un oeil au couloir du lac Bleu. D’ailleurs, nous sommes passés au pied de nombreux couloirs, certains encore au stade de projets (couloir du lac Bleu, couloir des Poubelles, couloir du pic d’Oncet), et d’autres où j’ai eu la chance de passer (couloir du Dièdre d’Oncet, couloirs O de la Bonida et du pic Bédéra). Ici et là, plusieurs groupes sont flanqués derrières des rochers pour faire une pause à l’abri du vent. Comme tout va bien et que les conditions demeurent agréables, nous rentrons par le lac d’Ourrec que nous ne connaissons pas encore. Montée au col de Bareilles (2239 m, pas mal de monde à nouveau), puis le chemin, toujours excellent, descend à la cabane d’Ourrec puis au lac du même nom. Un peu plus bas, l’entrée dans la forêt marque le changement d’orientation où, le long de l’adour de Lesponne, ne reste plus qu’à se laisser descendre jusqu’au parking sous de superbes couleurs automnales. Accueil très sympa à l’établissement La Table Ô Chiroulet où je n’avais pas eu encore l’occasion d’aller.