Voyage dans un des vallons « secrets » de la vallée d’Orlu moyennant un pari météo et un autre sur les conditions, tous les deux plutôt réussis par rapport au contexte actuel. Avis aux amateurs de portage et de tranquilité.
Date : 2025/01/25
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 15 km
Dénivelé positif : 1500 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h20 jusqu’au pic d’Ouxis.
Temps de descente : 2h
Conditions et commentaires : beau à la montée, se couvrant ensuite.
Difficultés : aucune.
Accès : pont de Bisp
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
En proposant cette sortie aux copains, le fond du message était : « j’ai une idée douteuse, est-ce que ça vous branche ? ». Finalement, nous sommes trois à nous équiper dans la douceur au pont de Bisp. Pourtant, au bord de la rivière à l’ombre de cette fin janvier, il y a tout le potentiel pour un moment glacial. La neige est franchement remontée mais ce n’est pas plus mal pour un portage efficace. De toute façon, la configuration de la forêt la rend très difficilement skiable même avec une énorme couche. Le cas échéant, il faudrait alors se méfier des quelques pentes surplombantes jusqu’à la cabane de Parau. Après le pont, nous suivons le large chemin et ses quelques épingles. Puis, le départ du sentier n’est pas très clair. Il faut monter dans la forêt quelques dizaines de mètres avant que le large chemin ne meurt, envahi par la végétation. Ensuite, il est très bien tracé, s’élevant efficacement, avec souvent de courts lacets. Preuve que l’hiver actuel est peu humide, les feuilles sont encore sèches et glissantes, comme à l’automne, ici ou encore là.
À la sortie de la forêt vers 1650 m, l’enneigement est famélique. Les parties soufflées, la neige dure et les pentes douces nous permettent de continuer à pied jusqu’à la cabane de Parau (2001 m, fermée). Désormais, le paysage est hivernal et nous rejoignons à ski la couillade de Pinet où les deux objectifs de la journée sont bien visibles. Après une longue traversée, la pente se redresse légèrement jusqu’au col, ou idéalement, un peu plus haut sur la crête. Au débouché, belle découverte du versant N de la couillade d’en Beys avec la crête découpée du pic d’en Beys, les étangs des Peyrisses et le sévère pic d’Agnel. Les crampons sont nécessaires pour suivre la crête facile jusqu’au pic d’Ouxis. Alors que le temps était ensoleillé jusqu’à la couillade de Pinet, le ciel est désormais bien bâché, le vent s’est levé et nous devinons qu’il doit neiger plus à l’ouest à partir de l’Aston.

Crête sommitale du pic d’Ouxis et pic de la Baynaye
Nous pressons le pas pour aller au pic de la Baynaye où l’étang de Naguille, qui est d’ailleurs dégelé, est visible. Surprise, nous apercevons un skieur solitaire qui se dirige vers le pic d’Ouxis ! Nous chaussons les skis sous le sommet et filons jusqu’à la couillade de Pinet défendue par une petite remontée. La descente est facile jusqu’à la cabane de Parau. Sous la cabane, le parcours est ludique en jouant avec les langues de neige dure. Enfin, pour rejoindre le dernier plateau avant la forêt, par bon enneigement, il semble possible de passer de part et d’autre du vague éperon qui coupe le vallon. Avec les conditions du moment, nous passons sur la droite comme à la montée et réussissons (miraculeusement) à descendre jusqu’au torrent à 1645 m avec un peu de slalom et de branches dans la figure !
Paradoxalement, j’apprécie remettre les skis et les chaussures sur le sac avant le portage pour la descente d’autant plus après du ski finalement plutôt cohérent. Avec la bonne humeur, les images du jour et les prochains projets en tête, le barda paraît soudainement bien plus léger. Après quelques glissades sur les feuilles et des branches dégagées du chemin, retour au pont de Bisp.