Point culminant des Pyrénées françaises, le Vignemale fait partie des grands sommets chargés d’histoires, de conquêtes et de légendes. Voyage hors du temps sur ce géant ainsi que ses petits frères qui l’entourent.

Date: 14/07/2016
Distance totale : 21 km
Dénivelé positif : 1900 m
Temps de montée : 3h45 pour le Montferrat puis 1h15 jusqu’au Vignemale.
Temps de descente : 2h30
Conditions et commentaires : mer de nuages au pied du glacier.
Difficultés : crête parfois aérienne plus découpée vers le Cerbillona.

 

Arrivés au barrage d’Ossoue la veille au soir, nous avons passé une nuit assez fraîche dans la voiture. Après la traversée du plateau d’Ossoue, le chemin s’élève en direction du refuge de Baysselance en passant à proximité du fameux barranco que l’on emprunte traditionnellement à ski au printemps. Le bas du glacier commence à apparaître dans la montée. Laisser le chemin menant au refuge de Baysselance (panneau), le plus haut des Pyrénées, et suivre l’itinéraire (cairns, traces) menant à la base du glacier. Nous pénétrons dans des zones où le glacier était autrefois présent : la roche est polie, travaillée, torturée par les différentes contraintes qui s’y exerçaient. Il est désormais bien plus haut et son recul annuel est inexorable. Nous chaussons les crampons et prenons pied sur le glacier encore bien comblé en neige de printemps.

Après une portion assez raide, la pente s’adoucit et nous prenons la direction du Montferrat, le premier objectif de la journée. Remonter le glacier en direction du SO et franchir les dernières langues de neige un peu plus raides sur la fin qui permettent d’arriver sur des zones rocheuses que nous remontons facilement pour arriver sur la crête. Le Montferrat (3219 m) n’est plus qu’une formalité et nous profitons d’une première pause en admirant les alentours de Gavarnie qui se réveillent eux aussi. Il ne reste plus qu’à suivre la crête jusqu’au Vignemale ! Jusqu’au pic du Clot de la Hount (3289 m), il est à peine nécessaire de poser les mains. Après le Montferrat, nous passons au dessus des dalles vertigineuses de Labassa avant d’atteindre successivement le pic Central (3235 m), le col Lady Sister (3200 m), le pic Cerbillona (3247 m) et le col Cerbillona (3195 m). Ce dernier est réputé par la beauté de son bivouac aussi bien au lever qu’au coucher du soleil. Après le pic du Clot de la Hount, il faut poser les mains sur un terrain plus médiocre avec un rocher à la qualité douteuse. Nous évitons un ressaut en traversant un petit couloir côté glacier avant de retrouver le fil de la crête et de fouler le sommet du Vignemale.

Après avoir arraché le drapeau du Portugal accroché à la borne géodésique (la France vient de perdre en finale de l’Euro contre le Portugal ndlr.), je peux enfin profiter de l’arrivée au sommet avec le panorama immense qui s’étend de tous les côtés ainsi que de la vue plongeante vers les Oulettes de Gaube. La descente du sommet au glacier est raide et fréquentée ; elle demande de l’attention pour veiller à ne pas faire envoyer des pierres sur les autres personnes. Le casque est préférable. De retour sur le glacier, nous allons observer la sortie du couloir de Gaube et montons au Piton Carré (3197 m) facilement mais sur du terrain moyen. La descente de l’autre côté est similaire. De retour sur le glacier, nous passons sous la pointe Chausenque (3204 m) et y montons par la courte crête E en aller-retour. Le terrain est moyen ici aussi et nécessite de poser un peu les mains. La vue est magnifique sur la face E du Vignemale qui impressionne par sa verticalité et les formes et couleurs rocheuses étonnantes qui la composent. Sur le glacier, la neige printanière est molle et permet une descente rapide. L’itinéraire est fréquenté et nous croisons de nombreuses personnes. Tant pis pour la bière à Baysselance, nous renonçons au détour et poursuivons vers le barrage d’Ossoue.