Météo tourmentée et décoiffage en règle en altitude pour visiter ces deux sommets méconnus avant un retour plus tranquille par la vallée des Oulettes de Gaube.

Date : 13/10/2019
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 20 km
Dénivelé positif : 1300 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h15 jusqu’à la tuque Blanque.
Temps de descente Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h
Conditions et commentaires : météo tourmentée mais agréable en dessous de 2600 m, très fort vent et nuages au dessus.
Difficultés : hors-sentier parfois raide.
Accès : pont d’Espagne (parking payant, 8€ en 2024)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX

La veille, passage par les lacs de l’Embarrat, le pic de Bernat Barrau et le tuc de Bassia.

Quelques rafales de vent viennent troubler le silence matinal. Il fait plutôt doux et les nuages circulent très vite au-dessus des sommets. Nous partons du refuge dans la pénombre et prenons un itinéraire détourné pour rejoindre le sentier du col d’Arratille qui monte tranquillement jusqu’au lac homonyme (2250 m). L’atmosphère devient plus sombre et mystérieuse à cause des nuages qui bouchent la crête frontière alors qu’au N, les sommets sont ensoleillés. Après avoir contourné le lac, nous doublons un randonneur qui a connu une nuit agitée au lac d’Arratille sous les intempéries. Désormais, le sentier reste clair mais se fond dans les éboulis. Peu avant le lac du Col d’Arratille, nous partons rejoindre à l’E une banquette herbeuse bien visible dominant des barres, qui nous dépose au confidentiel lac Meillon (2533 m).

Atmosphère changeante dans le vallon d'Arratille. Hommage à Daniel...

Atmosphère changeante dans le vallon d’Arratille. Hommage à Daniel…

pRude montée dans la pierraille à la première brèche sous le pic Né où la soufflerie est en marche. Nous sommes dans les nuages et l’humidité. En bons conquérants de l’inutile comme le souligne Daniel qui décide de rester à la brèche avec Nicolas, nous faisons un aller-retour rapide au sommet où la vue est bouchée. Les premiers mètres font croire que la montée va être raide et délicate mais c’est facile même dans des conditions agitées. Nous les retrouvons pour dévaler les éboulis et traverser à flanc au-dessus du lac Meillon et retrouver la crête frontière menant à la tuque Blanque. Heureusement, cette dernière est large et facile car nous sommes malmenés par les violentes rafales de vent. La position du sommet n’est pas bien définie : il semble poindre derrière les nuages une autre pointe. Au regard de la violence des rafales qui nous secouent même assis, je préfère ne pas m’engager sur la crête étroite et aérienne.

Nous revenons un peu sur nos pas pour descendre une pente raide en gispet jusqu’à un replat que nous suivons sous le pic Alphonse Meillon et sous les Aiguilles du Chabarrou. Grand moment lorsque le Vignemale, emprisonné jusqu’alors dans d’inquiétants nuages, se dévoile brièvement dans un profil des plus lugubres. Après une traversée descendante dans les éboulis, nous finissons par rejoindre le sentier du col des Mulets (2591 m) nous permettant de basculer côté français. À la fin de la descente, peu avant le replat des Oulettes, j’aperçois Lucille qui avait pris un peu d’avance, en compagnie d’une autre personne (Emma, la gardienne du refuge), au chevet d’un randonneur allongé et blessé. En m’approchant, je comprends qu’il s’agit de la personne rencontrée ce matin au lac d’Arratille qui s’est blessée au tendon d’Achille. Le moindre mouvement le fait crier de douleur. Trois jeunes ramènent des couvertures du refuge pour le couvrir en attendant l’hélico. Nous restons là ce qui permet à Daniel de s’essayer avec succès à quelques blagues pour détendre l’atmosphère et faire sourire le blessé. Intervention et habilité impressionnantes du pilote. Après une pause repas et un chaleureux accueil au refuge, nous poursuivons la descente fréquentée jusqu’au lac de Gaube puis ultra fréquentée jusqu’au Pont d’Espagne.