Longue vallée d’Orle, repaire de l’ours, un des hauts lieux de l’exploitation minière révolue du Biros, dominée par de hardis sommets parfois austères et toujours lointains lorsqu’on les aborde depuis la France. Une belle ode à ce cher Couserans.
Date : 2020/05/30
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 21 km
Dénivelé positif : 2300 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 2h30 pour le pic du Port d’Orle puis 4h40 pour la mail de Bulard
Temps de descente : 1h50
Conditions et commentaires : sommets frontaliers rapidement accrochés.
Difficultés : pentes raides et arêtes aériennes (II, un ou deux pas de III).
Accès : parking de la Pucelle
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Mine de rien, après deux buts à la cheminée de Cornave, le tour du Biros, le Pass’Aran, une grande boucle agrémentée du pic de Courbayran et un nouvel an à la cabane du Clot du Lac, cette vallée commence vraiment à m’être familière. Pas de surprise donc pour rejoindre la superbe cabane de la Hounta (1460 m environ) entourée d’une végétation qui commence la floraison. À partir de là, le chemin reste très bon mais la pente s’accentue. Nous abandonnons l’idée du port de l’Esque car le couloir d’accès est encore enneigé. Durant la montée, nous manquons la cabane du port d’Orle pensant qu’elle était plus haute et filons vers le port d’Orle. Ce serait dommage de se priver du pic du port d’Orle. Après que Julien ait entamé un test de résistance intestinal en remplissant ses gourdes dans une flaque de fonte d’un névé, nous montons au sommet. Malgré les apparences, montée plutôt facile en restant au maximum à proximité du fil avec quelques passages légèrement aériens. Beau panorama vers le val d’Aran et les Encantats plus au S. À l’E, le tentaculaire pic de Cornave masque la vue. Ailleurs, les nuages commencent à s’amonceler sur les crêtes.
De retour au port d’Orle, nous partons à l’opposé. Une cheminée herbeuse bien visible permet de rejoindre le fil de la crête avec un petit pas de III pour en sortir. D’après les lectures que j’avais faites, je m’attendais tout de même à plus délicat, ça passe assez bien. Globalement, tout au long de la crête, le versant français est vertical et herbeux tandis que le versant espagnol se révèle plus accueillant bien que parfois aérien également. Les petites difficultés (II) se concentrent autour du pic des Cingles. Heureusement pour nous, les nuages nous enveloppant n’ont pas apporté d’humidité ce qui aurait changé la donne. Ils ont apporté une atmosphère fantomatique mais ont sans doute considérablement atténué le côté aérien de la crête. Après le pic des Cingles, les difficultés cessent progressivement jusqu’à la mail de Bulard d’où nous ne verrons rien. L’orry au sommet s’est définitivement effondré et c’est dans une ambiance toujours fantomatique que nous nous lançons dans la descente de l’arête N, facile mais parfois impressionnante et à proscrire en cas d’humidité. Juste avant d’en terminer, nous croisons un montagnard qui s’y lance et que nous incitons à la prudence.
En effet, quelques jours auparavant, une femme s’y est tuée. Alors que nous étions aux abords de la cabane d’Artignan, nous avions vu l’hélicoptère faire une dépose dans la zone avant d’apprendre la nouvelle dans la soirée. Lors de la descente vers le col de l’Arech, nous croisons quelques personnes montant avec des fleurs sur le sac à dos. Vraiment triste… Sous la cabane de l’Arech, une succession impressionnante de lacets nous dépose dans les bois puis au fond du vallon. L’excellent chemin ramène ensuite au parking. Qui dit sortie en vallée d’Orle dit petit espoir secret d’observer l’ours. Pas pour cette fois !
Belle balade.
Le port de l’Esque est un objectif pour moi depuis plusieurs années, toujours repoussé.
La première fois, on loupe toujours la cabane du port d’Orle. Et vous avez aussi loupé la fontaine de la Montagnette qui est à 20 m du chemin.
J’espère également voir un jour un ours dans cette vallée ou versant espagnol…
L’arête de la mail de Bulard dans le brouillard, brr.
Hello,
Nous n’avions pas choisi l’itinéraire en fonction de l’ours mais j’avoue que j’y pense toujours quand je vais dans la vallée d’Orle. Il y avait quand même pas mal de monde (pour la vallée d’Orle…) durant cette journée et certains avaient passé la nuit à la cabane. Les chances de l’apercevoir étaient donc nulles.
Nous avions le port de l’Esque dans un coin de la tête mais franchement il ne donne vraiment pas envie ! Surtout que le chemin est agréable et très bien tracé ce qui donne encore moins envie de le quitter. En effet, l’arête dans le brouillard fut assez austère. Heureusement, nous étions 3, je n’imagine pas tout seul…