Ascension très sauvage de ce sommet de la vallée d’Aure : cairn sommital écroulé, cime à la propriété des vautours, remplie de fiantes et de plumes, le pic d’Escalet comblera les amateurs de tranquillité.

Date : 2020/09/14
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : km
Dénivelé positif : 1500 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 2h10
Temps de descente : 1h35
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : pentes raides sous le sommet.
Accès : pont des Graviers
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

Mais que deviendront ces vallons perdus de la vallée d’Aure si le pastoralisme cesse un jour ? Alors que les randonneurs sont absents, de nombreux petits troupeaux sillonnent ces pentes herbeuses contribuant à marquer ces chemins tandis que les quelques cabanes et leurs alentours sont entretenus par les bergers. Il faut dire que les itinéraires sont parfois exigeants : ouch… c’est le premier mot qui me vient quand je pense à la montée jusqu’à la cabane d’Aret. C’est simple, c’est tout droit dans la forêt pendant 450 mètres de dénivelé : quelle entrée en matière ! La bergère est présente à la cabane et avec un tel accès, ses mollets doivent être d’acier ! Le vallon suspendu au-dessus de la cabane est superbe. Je le remonte jusqu’au pierrier qui ferme le vallon avant de suivre la bonne trace qui fait un large crochet pour rejoindre la crête secondaire bien visible depuis le début. Coiincé au milieu des pins, je profite de la magnifique ambiance avec la lumière matinale qui inonde la vallée de Rioumajou. Un isard vient compléter le tableau et me passe à quelques mètres. Une sente toujours bien visible monte sans faiblir sur l’épaulement où je dérange quelques vautours qui s’élancent lourdement sous mes yeux.

Tracé approximatif de la passade dans le versant E/SE du pic d’Aret vu depuis le pic d’Escalet

Pour rejoindre le vallon de Hountanet, un chemin facile mais spectaculaire traverse la face SE du pic d’Aret. Il est toujours assez large mais je préfère m’appliquer à ne pas trébucher. Au fur et à mesure que j’avance, j’entends le son des cloches se faire plus distinct et me retrouve en effet derrière le troupeau. Je garde de la distance pour ne pas affoler les brebis dans ses pentes caillouteuses et suspendues. Par contre, la dizaine de vautours qui tournoie doit probablement espérer un faux pas de l’une d’entre elles. Le vallon de Hountanet est d’une tranquilité sans pareille. Au loin, j’aperçois encore quelques vautours sur le pic d’Escalet qui est finalement plus proche qu’il ne le semblait. Des pentes très faciles amènent tout proche du sommet. Les rapaces me laissent la place, souillée de leurs fiantes et de leurs plumes. Même le modeste cairn sommital est effondré. Le pic d’Aret est fantastique et la vue est très belle vers les pentes herbeuses colorées du Moudang. Malgré cette beauté, je vais faire ma pause un peu plus bas car la forte odeur des charognards n’ouvre pas l’appétit.

Pour descendre, je suis brièvement la crête vers le S avant d’emprunter une crête secondaire herbeuse qui donne l’impression de plonger droit vers le vallon de Baricave. La pente est raide et demande un peu de prudence. Lorsqu’elle s’assagit, je prends la première brèche praticable pour rejoindre la sente bien marquée qui dégringole. Quelques marques jaunes apparaissent et miracle, ô miracle, le premier cairn de la journée ! Le fond du vallon est défendu par un imposant verrou que le sentier s’en va franchir au N. Ce passage escarpé a des airs d’échelle des Sarradets. Peu après, dans le lit du torrent, je crois la bergère aperçue ce matin à la cabane d’Aret qui semble aussi surprise que moi. Une cabane temporaire est placée à l’endroit où l’on retrouve le chemin de la Tour de Baricave qui descend tranquillement à la route. Il est possible de prendre le chemin rive droite au Pont Neuf mais je poursuis finalement sur la route jusqu’à la voiture.