Découverte d’un joli petit secteur coincé entre les grands massifs de Gavarnie et du Vignemale dont les nombreuses zones herbeuses sont très agréables à parcourir. Le lac de la Bernatoire fait sans doute partie des plus beaux des Pyrénées.

Date : 2022/06/29
Distance totale : 15 km
Dénivelé positif : 1600 m
Temps de montée : 3h30 pour le pic Crabère dont 2h15 pour le pic de Gabiet.
Temps de descente : 45 min
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : pentes raides autour des pics des Sècres et de Gabiet.

 

La veille, je ne suis pas arrivé sereinement à l’espugne de Milhas, étant sur la réserve depuis un bout de temps. Après une nuit confortable, j’ai eu le plus grand mal me sortir du lit ! Avant de partir, je salue le couple qui a passé la nuit à côté et s’apprête à partir vers le Vignemale. Un bon chemin, qui fait plaisir avec les nombreux cailloux foulés la veille, mène à la cabane de Lourdes, situé sur le GR10. C’est le moment de quitter tout sentier jusqu’au lac de la Bernatoire. De la cabane de Lourdes, j’emprunte la passerelle qui enjambe le torrent pour rejoindre la longue crête N du pic des Sècres. Le sommet paraît tout proche mais ce n’est qu’une antécime lointaine, il est bien plus loin en réalité. La crête est plutôt facile : d’abord herbeuse, elle alterne des passages plus ou moins raides avec certains courts ressauts nécessitant de poser un peu les mains sur le gispet. Lorsque je me retourne, les parois calcaires des 3000 du Vignemale s’éclairent progressivement. Depuis quelques temps, il semble que les cailloux annotés des noms des sommets fleurissent sur les cimes. À la côte 2266 m , je suis surpris un caillou où il est écrit au marqueur « Côte 2266 » ! Peu à peu, la crête devient un peu plus rocheuse. À l’approche du sommet, un troupeau de brebis occupe la crête, et j’ai un mal à fou à continuer sans leur faire peur. Je suis obligé de passer à flanc dans du terrain malcommode pour les laisser tranquilles avant d’atteindre le sommet bicéphal du pic des Sècres.

La crête S qui file vers une pointe anonyme (2566 m) puis vers le pic de Gabiet est tentante mais elle comporte une descente semblant raide et délicate qui ne m’a pas inspiré. J’ai donc traversé toute la face très raide pour descendre le long d’un petit éperon O avec une cheminée raide (II, plusieurs possibilités) où j’ai d’ailleurs déchiré mon short, pour retrouver du terrain plus facile en dessous. Je trouve une sente très timide qui contourne la pointe anonyme 2566 jusqu’à un joli col (2477 m) fermant un vallon qui semble taillé pour le ski. La montée au pic de Gabiet est rude mais facile avec une crête faite de feuillets fragiles et tranchants qui devient un peu plus étroite à la fin et légèrement aérienne sur quelques mètres. La vue du pic de Gabiet est splendide avec toujours une très belle visibilité. La descente du pic de Gabiet jusqu’au col de la Bernatoire est facile mais demande de l’attention à deux endroits : le premier est un passage à flanc versant S dans du terrain raide et un peu exposé pour éviter un ressaut vertical en mauvais rocher. Le deuxième est la descente de la pointe 2567 qui est ornée d’un cairn. Sans la rejoindre, il serait possible et logique de descendre facilement versant N. Sinon, du sommet, partir vers le S pour emprunter une vire (cairns) qui passe sous le sommet pour rejoindre la crête facile qui descend jusqu’au col de la Bernatoire (2336 m).

Le lac de la Bernatoire (2286 m) est étonnant puisqu’aucun torrent ne semble l’alimenter et il ne possède pas de déversoir visible. Tout doit donc se passer en souterrain. La montée au pic de la Bernatoire est facile sur un très bon chemin. Du sommet, la vue est sublime vers le lac de la Bernatoire encore partiellement à l’ombre, ce qui ne sublime pas les photos. L’accès au pic Crabère par la crête est barré par un important ressaut qu’il faut contourner par la droite. Mieux vaut perdre un peu plus d’altitude pour rejoindre une sente que rester haut dans du terrain raide et plus pénible. Je remonte jusqu’au col entre l’antécime et le pic Crabère puis jusqu’au sommet principal. Un randonneur bien chargé ramasse des brins de génépi sous le sommet et sursaute littéralement lorsque je lui dis bonjour. La vue vers les pics de Lourdes est intéressante et je comprends la complexité d’accès au sommet culminant alors que la pointe orientale est facile à atteindre. Je suis la crête NE qui descend sans problème dans le petit vallon qui mène au lac du Cardal. Un bon chemin, plus timide au-dessus de la cabane de Lourdes, rejoint ensuite le sentier principal. Si vous avez bien suivi le début du récit, je ne suis pas tombé en panne d’essence ensuite.