Itinéraire alambiqué pour répondre à plusieurs impératifs et envies : dormir à Pont du Prat, visiter quelques sommets et aller voir le Tour de France dans le col de Peyresourde. Contrat rempli moyennant une longue journée mais délicieusement variée : du calme des sommets à l’ambiance au passage des coureurs.

Date : 2020/09/05
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 32 km
Dénivelé positif : 2600 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 4h45
Temps de descente : 3h15
Conditions et commentaires : beau se couvrant très lentement.
Difficultés : pentes raides et petite escalade parfois aérienne et exposée (II).
Accès : pont du Prat
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

 

Départ entre chien et loup du Pont du Prat pour le chemin habituel du refuge de la Soula (1695 m) puis du lac de Caillauas (2172 m) dont le niveau est bien bas. Pour rejoindre le col de Quartau (2450 m), continuer brièvement sur le chemin des lacs puis s’élever dès que possible dans les pentes herbeuses raides mais faciles. J’aperçois avec surprise un berger en train de basculer au niveau du col. Je discuterai plus tard avec lui, ils rassemblent les brebis pour les redescendre, la saison est en train de s’achever. Jusqu’au pic de Quartau, la crête oscille mais il y a toujours un passage facile en versant S. Évidemment, modeste cairn pour ce petit sommet isolé qui fait office de mirador sur le vallon de Clarabide et les sommets le dominant. De retour au col de Quartau, je vais chercher à rejoindre le pic de Lègnes par son versant S car la crête est trop diffcile. Pour cela, je descends un peu puis suis des vagues sentes de brebis qui traversent les pentes herbeuses pour passer un épaulement. Je remonte un couloir herbeux criblé de quelques blocs de granit jusqu’à la crête. Cette dernière est composée d’immenses blocs qu’il faut parfois contourner avec attention versant Pouchergues (quelques pas de II). Magnifique vue sur la crête s’étirant des pics de Clarabide au Schrader avec les Posets dépassant derrière.

L’itinéraire vers le lac des Isclots est jallonné par quelques barres rocheuses. Du sommet, je descends assez longuement en diagonale vers l’E permettant de passer sans encombre ces obstacles. Je rejoins ensuite le lac des Isclots à la belle couleur émeraude. Il n’y a personne, le calme est saisissant coincé entre les grandes murailles qui ferment de part et d’autre le vallon. L’aventure n’est pas terminée puisque je compte désormais aller au couret d’Esquierry. La porte d’Enfer n’est pas satisfaisante si l’on considère qu’il faut descendre ensuite jusqu’à la la cabane d’Ourtiga puisqu’elle nécessiterait une longue remontée de 500 mètres de dénivelé. J’opte pour la mystérieuse porte d’Arrouge qui paraissait très farouche depuis le pic de Lègnes. Je prends de la hauteur depuis le lac des Isclots puis entame une longue traversée au-dessus du lac de Caillauas où je dérange quelques brebis : des retardataires pour la descente prévue aujourd’hui ? En restant au plus près des parois de la mail Mouillat, je parviens à l’aplomb de la porte d’Arrouge (2809 m). J’hésite à rejoindre les pentes herbeuses en rive droite mais finalement je reste dans le couloir : à cause de la neige et des écoulements, la roche est nettoyée et je prends très facilement de la hauteur en posant un peu les mains. La pente est modérée ce qui limite vraiment l’exposition. Alors que le rocher se fait un peu moins bon, la sortie directe sur la crête semble plus raide et délicate. En m’élevant sur la gauche dans le gispet, je découvre enfin le val d’Arrouge.

À être ici, c’est l’occasion d’aller visiter le proche pic d’Arrouge : la crête est aisée jusqu’à un premier passage découpée évitable facilement versant Clarabide. J’arrive à l’antécime et descends à nouveau versant Clarabide pour remonter (court II) vers le sommet. Belle vue : la crête qui s’en va aux Spijéoles est impressionnante et le lac des Hermitans est somptueux. Mais quel est donc cette manie d’inscrire le nom des sommets au blanco ou au feutre rouge sur un caillou du cairn sommital ? Après avoir hésité un peu à passer par le pic de Hourgade, je retourne finalement sur mes pas jusqu’à la première brèche me permettant de descendre une terrasse herbeuse côté Espingo. Je la longe jusqu’à son terme puis descends de vire en vire pour prendre pied dans le pierrier sous le col de Nère Arrouge (2813 m) tout proche. Je rencontre deux randonneurs et l’un d’eux me reconnaît alors que nous avions passé un repas ensemble au refuge du Portillon il y a quatre ans ! Sacrée mémoire ! La descente jusqu’au premier lac de Nère est jolie et bien cairnée. Je quitte alors le sentier principal pour suivre le bon chemin, coupant parfois des pentes très raides, qui ramène au couret d’Esquierry (2113 m) où de douces effluves émanant d’une vache morte à quelques mètres raccourcissent ma pause.

La journée commence à être longue rendant éprouvante la montée de 200 mètres au Montségu (2345 m). Le cap des Hittes est tout proche, quelques parapentistes viennent d’y prendre leur envol. Déjà peu fan des stations de ski, les traverser en été me donne le cafard. Je descends les pistes puis remonte au cap de la Pène de Soulit avant de basculer sur la crête herbeuse constituée de grosses touffes d’herbe désagréables jusqu’au col de Peyresourde. Changement d’ambiance, c’est bondé ! Après le passage des coureurs, je descends par la route puis par les chemins jusqu’à l’étang de Loudenvielle. Lucille qui en a fini avec sa traversée des crêtes de Bachimale m’attend à Loudenvielle encore bien animé après l’arrivée de l’étape.