Une ribambelle de sommets peu fréquentés sur cette longue crête panoramique assez facile séparant la vallée issue du tunnel de Vielha de la vallée de Boï.

Date : 2023/09/09
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 21 km
Dénivelé positif : 1750 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h jusqu’au pic de Munyidor.
Temps de descente : 3h
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : court passages raides demandant de poser les mains.
Accès : Senet
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

 

Lucille se remet peu à peu de la PicaPica (110 km, 11000 mètres de dénivelé), qui s’est déroulée autour du 20 août. De mon côté, la veille, j’ai fait une assez longue boucle à vélo par le col d’Aspin, la hourquette d’Ancizan et le col du Tourmalet pour voir les coureurs de la Vuelta (le tour d’Espagne) arrivés en haut du col du Tourmalet. Ambiance conviviale et festive, très sympa ! Finalement, ce n’est pas la même fatigue, mais nous avons tous les deux les jambes lourdes au moment de se mettre en route depuis le village de Senet. Il faut suivre le balisage jaune qui est d’abord un chemin éducatif dédié aux animaux avant que des panneaux n’indiquent la direction de Barruera. Globalement, l’itinéraire oblique vers le SE, passant par deux cabanes assez proches l’une de l’autre et monte tranquillement au port de Gelada (2070 m), accessible également par une longue piste. La grande route du tunnel de Vielha est assez bruyante au début puis se fait progressivement oublier. C’est ici que démarre la longue crête qui, jusqu’au col de Fenerui, fait un peu plus de 7 kilomètres !

Tout d’abord, la montée jusqu’au pic de Planamorrons est raide mais facile avec une vague trace qui serpente dans le gispet. Nous arrivons sans problème aux abords du pic d’Obacs que nous évitons pour d’abord aller voir le pic de Comaminyana, son tout proche voisin. À contrejour, les nombreux sommets du pic de Cervi à punta Alta sont difficilement distinguables tandis qu’au premier plan, le sommet de l’Aüt forme un aileron élancé. Après être repassés à la brèche facile en mauvais rocher, nous montons facilement au pic de l’Obacs : très belle vue du Turbon à la tuca Feixan. Entre les deux sommets, un important couloir nommé canal del Mig remonte le versant SO. Je n’ai pas trouvé d’informations à son sujet mais il donne envie d’aller y faire un tour. La descente au col d’Obacs (2516 m) est facile avant que la crête ne devienne un peu plus chaotique. Lorsqu’elle est horizontale, il faut éviter les petites difficultés à flanc avant de venir buter contre un ressaut raide d’une dizaine de mètres (un passage en II au début) amorçant la dernière montée au pic del Clot d’Espós.

Pour la suite, le terrain ne change pas : après avoir dépassé le pic de Munyidor puis une autre pointe, descente au col de Senet. La montée au pic Roi paraît délicate mais ce n’est pas le cas en louvoyant facilement entre les différents pitons rocheux. Peu avant le sommet, nous sommes passés à proximité d’une étonnante fenêtre formée par un rocher. La crête reste facile jusqu’au pic del Ferro mais en moins bon rocher. Du sommet, c’est un plaisir d’apercevoir enfin quelques lacs avec l’estany Roi de Dalt et l’estany Roi, situés sous le pic d’Estany Géména. Nous rencontrons un montagnard solitaire juste avant le col de Fenerui qui marque la fin de cette longue traversée.

Pour autant la journée n’est pas terminée puisqu’une dizaine de kilomètres nous séparent encore de Senet. Après une première descente dans le gispet, nous trouvons quelques cairns qui nous ramènent au fond du vallon où nous trouvons une trace. C’est un lieu calme et sauvage avec une forêt clairsemée de pins qui doit être somptueuse après une petite chute de neige. Nous perdons la trace et les cairns de temps à autre notamment lorsque nous traversons des clairières. Néanmoins, ça passe un peu partout dans les différents bosquets. Après la cabane de Fenerui, ouverte mais plutôt rustique, le sentier descend plus franchement près du barranc de Baserca. Nous le trouvons facilement en suivant la trace qui s’en va à droite de la clairière. Je n’ai vu qu’après coup sur la carte ICGC la présence éventuelle d’un chemin côté barranc de Fenerui, mais non testé. Plus bas dans la forêt, le bleu intense de la retenue de Baserca est visible à travers les hêtres. Nus rejoignons la piste au bord de la retenue, qui est la même que celle passant à proximité du refuge de Conangles. Un panneau nous fait mal au moral : Senet – 4,3 km (et il ne ment pas) ! Aoutch. Cette dernière partie n’est pas la plus intéressante avec le bruit de la circulation qui se fait de nouveau entendre. Pire, il faut remonter franchement durant au moins un kilomètre jusqu’à une grande antenne relais avant de descendre au bord de la rivière en coupant une vieille route. Les jambes étaient déjà bien lourdes au début de la journée, désormais, elles ne veulent plus rien entendre.