Visite de ce modeste sommet andorran à l’ombre du pic de Font Blanca par une longue boucle transfrontalière dont l’intérêt provient pleinement de la tranquilité, de la jonction originale entre le port Nouveau et le port de Siguer et des quelques lacs visités.

Date : 2023/10/22
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 35 km
Dénivelé positif : 2600 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 4h15
Temps de descente : 3h
Conditions et commentaires : plutôt beau mais voilé et venté.
Difficultés : aucune.
Accès : le Bouychet
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

Avant une semaine d’escalade en Espagne, je décide d’une longue boucle pour passer quelques heures en montagne pour ce qui est probablement la dernière vraie sortie les pieds au sec. Après un épisode perturbé, les sommets sont très légèrement saupoudrés à partir de 2400 mètres d’altitude. Je pars en même temps qu’un solitaire s’en allant vers le pic du Pas du Bouc puis double un grand groupe au niveau de la passerelle à l’entrée des gorges, qui explique le nombre important de voitures au parking. Itinéraire classique pour l’étang de Gnioure : pont de la Peyre (1492 m), cabane d’Auruzan (1620 m), et sentier balisé en jaune pour passer la crête du Taychou (« blaireau’ en patois) avant de descendre aux baraquements surplombant l’étang. Existe t-il un itinéraire montant directement par le pas de la Lauze et le ruisseau de Gnioure ?

L’atmosphère n’était pas particulièrement joyeuse jusqu’alors mais ici, elle devient austère : sommets frontaliers bien saupoudrés, ciel laiteux et vent frais m’accueillent. Le sentier longe longuement l’étang, bien peu rempli, avant de poursuivre sa douce montée le long du ruisseau de Gnioure. La bifurcation vers l’étang de Landrène rappelle les souvenirs du pic de Bourbonne. J’avais oublié à quel point la remontée du vallon était longue ! J’ai l’impression de ne pas avancer et le vent de face n’aide pas. Heureusement que j’ai pris de quoi bien me couvrir car le passage au port Nouveau risque d’être glacial d’autant plus que quelques nuages viennent couvrir le pic de l’Albeille. Lorsque le sentier amorce enfin sa bifurcation vers l’O, je le quitte pour remonter facilement vers le port Nouveau (2510 m, port de l’Estany Esbalçat sur la carte IGN ES), défendu par une courte pente plus raide. Certains rochers sont carapacés et semblent s’animer grâce au passage de l’eau sous la glace. Au col, je me presse de descendre de l’autre côté jusqu’à un laquet où les conditions sont plus clémentes puis s’amélioreront ensuite nettement. Une sente à peine marquée descend ensuite vers l’estany Esbalçat où je prends une bonne pause en profitant du franc soleil. C’est encore couvert au-dessus d’Ordino-Arcalis mais le secteur Cabaneta – Casamanya est plus dégagé.

Pic de Serrère au centre depuis le pic de Besali

Un panneau indique la direction du pic de Font Blanca par un sentier bien marqué, balisé en jaune, passant au déversoir de l’étang. Il contourne le point 2335 m avant de redescendre le long du torrent. Tandis que la voie normale du pic de Font Blanca remonte ce vallon, je traverse à flanc pour rejoindre la combe sous la portella de Rialb. Alors que je comptais aller au col, un panneau indiquant le pic de Besali invite à partir en direction de l’antenne bien visible, par un chemin qui reste marqué jusqu’au sommet. Belles couleurs notamment du pic de Font Blanca jusqu’au pic de l’Estanyo. Évidemment, le panorama ne vaut pas celui de son proche voisin plus haut et plus dominateur. Après avoir rejoint facilement la portella de Rialb (2511 m) par la crête N, très belle descente sur un sentier bien marqué et toujours balisé en jaune qui procure une grande sensation de liberté dans ces grands espaces battus par les vents. Au niveau de la cabane dels Planells de Rialb, plutôt confortable mais remplie de sacs de sel, suivre le bon sentier qui remonte tranquillement jusqu’au port de Siguer (2399 m).

Plus de 10 kilomètres me séparent du parking. Heuresement, la partie supérieure du vallon est superbe. Même si l’étang Blaou n’est rapidement plus visible, les pics d’Ariel, de Bourdonne, de l’Etang Blaou et de Thoumasset constituent d’impressionnantes vigies. Je croise deux personnes peu avant la cabane de Peyregrand et aperçois trois chasseurs au loin qui, sur le moment, me font réaliser que je n’ai aperçu aucun isard dans ces sauvages contrées au contraire de dizaines et dizaines de rapaces. À partir de la cabane, le sentier ne descend quasiment pas jusqu’à l’étang de Peyregrand sous lequel il plonge à nouveau jusqu’à la cabane de Brouquenat d’en Haut. Après une discussion très sympathique avec un montagnard de 88 ans (!) au-dessus du pont de la Peyre, je poursuis cette lo(oooooo)ngue descente jusqu’au Bouychet, ravi de cette journée.