Longue boucle pour une immersion sauvage dans le versant sud du Mont Rouch occupé par de nombreux lacs et dont les vallons plus ouverts contrastrent avec les pentes raides côté français.

Date : 2022/08/10
Distance totale : 24 km
Dénivelé positif : 2900 m
Temps de montée : 2h45 jusqu’au Mont Rouch. 5h au total jusqu’au pic de Ventolau.
Temps de descente : 2h45 depuis le pic de Ventolau.
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : pentes raides autour des pics de la Gallina.

 

Finalement, lorsqu’on vient de l’autoroute de Tarbes, le village de Tavascan est à la même distance que Benasque. Pourtant, j’ai l’impression qu’il est au bout du monde et je n’ai jamais eu le courage d’y aller en voiture. Étant pour quelques jours dans le Couserans, c’est l’occasion de faire cette longue boucle pour aller visiter notamment le pic de Ventolau, le sommet principal du secteur, ainsi que ses voisins. Pour avoir une distance raisonnable, il faut passer par le Mont Rouch qui, depuis Salau, est déjà une belle bavante. La voie normale est très raide : presque 2000 mètres de dénivelé pour 8 km à peine de montée. Je me souviens de notre journée au Mont Rouch avec Julien et cette impression de partir à l’aventure. Je marche à la frontale durant 45 minutes environ puis bifurque vers le petit chemin et son panneau « Monts Rouch – 9h AR ». Le chemin est parfois peu marqué, notamment à la sortie de la forêt, mais il n’y aucune ambiguïté dans le cheminement puisqu’il n’y a pas d’autres choix possibles. De temps en temps, un point ou une flèche rouge est présente sur un rocher. J’ouvre l’oeil car Lucille y a vu l’ours l’année dernière à la même époque. Pas de bol, j’avais décidé d’aller faire du vélo ce jour-là !

À la cabane des Clots de Dessus (2023 m), occupé par le berger, toutes les brebis sont parquées autour de la cabane. J’hésite un instant à passer hors-sentier par le col de Servi car cela semble un peu plus direct d’après la carte. Toutefois, j’opte pour la voie normale et sa trace timide mais qui aide bien tout de même. Je croise rapidement une brebis morte, probablement la veille, tandis qu’une dizaine de vautours stationnent sur la crête du pic du Laquet. Sur l’épaule 2397 m, il y a une cabane temporaire (triangulaire, en bois) qui crève l’écran avec le lever du soleil et le Mont Valier en fond. Après être passé au Mont Rouch de France puis au Mont Rouch d’Espagne, une longue portion de crêtes m’attend désormais jusqu’au pic dels Tres Estanys. La crête ne pose pas de problème jusqu’au pic de la Gallina où je constate que de nombreux lacs sont présents dans chaque vallon. En raison des orages de la veille qui ont rendu le gispet glissant, je préfère éviter le fil très raide en faisant un détour par l’E où je croise un espagnol qui souhaite gravir le Mont Rouch. Versant O, la montée au pic Major de la Gallina est facile puis, à la descente du sommet, j’évite quelques passages un peu découpées du même côté. Du col suivant (panneaux), il serait possible de couper pour rejoindre directement le col sous le pic de Ventolau. Je reste néanmoins sur la crête qui oscille mais demeure facile. Sans monter au pic de Ventolau, j’emprunte une sente de brebis pour traverser vers la crête menant au pic dels Tres Estanys. Je laisse mon sac pour un aller-retour, court mais fatiguant, au sommet. Ce sera là mon coup de moins bien de la journée.

Au sommet du pic de Ventolau, à la vue superbe, je rencontre un catalan très sympathique faisant un aller-retour depuis une cabane où il accompagnait des amis bergers. Le site des étangs de la Gallina est magnifique et me fait penser au site des étangs de la Gardelle, en plus élégant encore. On dirait presque qu’il a été façonné par l’homme tant cet enchaînement semble parfait. La descente de la crête N jusqu’au col (2718 m) est raide mais facile. Je fais un aller-retour insignifiant jusqu’au Lo Vedos avant de descendre à vue vers l’étang Majeur de la Gallina puis suivre la sente cairnée qui zigzague entre étangs, ruisseaux et cascades. Je passe par le refuge de Mont Roig (ou refuge Enric Pujol), abri à la coque métallique qui semble confortable, situé sous le Mont Rouch. Quelques personnes sont en train d’y pique-niquer. Dernier gros morceau de la journée : la remontée sur la crête du Mont Rouch (à gauche du col du Mail) sous une lourdeur orageuse. Derrière le refuge, quelques cairns s’élèvent vers le N. Ils se font parfois plus discrets au milieu de la montée mais le cheminement est évident. C’est un soulagement d’atteindre le col après une journée sans accroc durant laquelle les orages seront arrivés suffisamment tard. La descente jusqu’à Salau est un véritable plongeon sans trop de répit. Sous la cabane des Clots de Dessus, le troupeau est disséminé de part et d’autre du chemin sur un grand dénivelé. Finalement, il n’y a pas de patou et les brebis sont assez peu peureuses en faisant attention.