La (le ?) mail Pintrat fait partie de ces discrets sommets entre Boum et Sauvegarde. Excepté par le versant S depuis l’Hospital de Benasque, en dépit de difficultés très modérées, l’accès n’est pas limpide et demande un peu de lecture et d’efforts dans un terrain chaotique. Tranquilité assurée.

Date : 2020/08/14
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 23 km
Dénivelé positif : 1600 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h30
Temps de descente : 2h45
Conditions et commentaires : nuageux avec impression de beau et venteux aux cols.
Difficultés : concentrées autour du sommet avec courte escalade exposée en II/III puis pentes raides à la descente.
Accès : hospice de France (route fermée l’hiver, voir inforoute31)
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

 

Semaine du 15 août, semaine de rush dans les hauts lieux pyrénéens. Le parking de l’Hospice de France est déjà bondé à 8h30 mais notre itinéraire devrait nous éloigner un peu des foules. Le chemin de l’Impératrice est faussement plat. Après cinq kilomètres nous arrivons dans le cirque de la Glère, encore calme, puis poursuivons vers le port de la Glère (2367 m). Le chemin est assez rude sur les 250 derniers mètres de dénivelé. Ce col frontalier semble être une randonnée courue pour nos amis ibériques avec le magnifique ibon de Gorgutes en dessous et le massif de la Maladeta au loin. Un vent frais nous accueille, que dis-je, nous chasse vers l’étang. Nous passons par le déversoir où le sommet se montre enfin puis montons au plus facile dans le gispet pour prendre pied dans le vaste vallon suspendu où les cailloux finissent par gagner la partie. Bien plus étroit que ce à quoi je m’attendais, le port Vieil (2635 m) s’atteint par une pente raide d’éboulis. Les jambes sont assez lourdes après quelques cols à vélo la veille.

Depuis le col, la crête jusqu’à la mail Pintrat oppose quelques difficultés. Nous passons facilement un premier ressaut puis une portion horizontale escarpée mais aisée. Le ressaut suivant est ensuite plus compliquée : nous restons versant Lys pour nous élever de gradin en gradin (II+ max.) dans du rocher plutôt fiable. Nous guidons et encadrons Seb’ dans ces petits passages grimpants puis rencontrons un petit cairn et une sangle de rappel. À cet instant, nous avons vu après coup qu’il aurait été possible de poursuivre à flanc versant Lys pour remonter ensuite vers le pierrier sommital. Au lieu de ça, nous rejoignons le fil de la crête par un passage exposé (III) après lequel les difficultés cessent. Aussi appelé pic de Port Vieil ou tuca del Puerto Viello de Gorgutes par les espagnols, le sommet est un somptueux mirador sur la haute vallée de Benasque. Le pic de Sauvegarde est impressionnant de sévérité alors qu’il est facilement accessible depuis le port de Vénasque. Partiellement accrochés par de sombres nuages élevés, les massifs des Posets et du Perdiguère font austères. D’ailleurs, la pluie semble de plus en plus proche et nous quittons le sommet.

Dans des pentes raides avec quelques pas de II (certainement pas le cheminement le plus judicieux) dans le versant S, nous rejoignons du terrain facile pour longer jusqu’à la première brèche entre Pintrat et Fouillouse. Un couloir raide puis un pas de II nous dépose dans du terrain croulant où quelques isards viennent de déguerpir. En cheminant ensuite avec attention entre quelques dalles et barres, nous descendons au lac de Port Vieil (2400 m environ). De nombreux cairns montrent l’itinéraire pour basculer vers le lac Célinda assez fréquenté et situé dans un joli décor avec les pics d’Estauas. Le retour jusqu’à l’Hospice de France se déroule ensuite sur un bon chemin qui ondule et coule sur les différents versants du pic de Sacroux pour pouvoir quasiment en faire le tour complet. Le sentier balisé en jaune descend raide par la crête jusqu’au col de Pinata (2135 m). En traversant des pentes parfois raides, il rejoint ensuite le col de Sacroux (2034 m) après lequel nous retrouvons rapidement la bifurcation du port de la Glère. Pour terminer la journée, nous slalomons entre les nombreux groupes sur le chemin de l’Impératrice avant de buller sur la terrasse du bâtiment de l’Hospice de France.