Un itinéraire varié dans une ambiance automnale extraordinaire : du paisible vallon d’Aguilous à l’impressionnant « pas de Gerbats » avec des panoramas se dévoilant au gré du vent et des nuages.

Date : 2021/09/19
Distance totale : 24 km
Dénivelé positif : 1700 m
Temps de montée : 4h jusqu’au pic de Gerbats
Temps de descente : 2h15
Conditions et commentaires : beau mais sommets souvent accrochés.
Difficultés : délicat autour du pic de Gerbats.

Accès voiture

Accès voiture : Piau-Engaly.

Tracé GPS

Le tracé GPS est consultable ici : https://tracedetrail.fr/fr/trace/trace/164792

- Tracé obtenu grâce à une montre GPS portée pendant la sortie mais susceptible d'avoir été corrigé a posteriori (bug, imprécision, arrêt involontaire, problème de batterie...).
- Les fonds de carte IGN (France) et Iberpix (Espagne et Andorre) sont disponibles en se connectant. Comment se connecter, sélectionner les fonds de carte et autres informations sur le module cartographique : Utiliser la cartographie
- Le dénivelé et la distance indiqués sur tracedetrail sont générés automatiquement en important la trace. Ces informations sont susceptibles de varier par rapport à celles présentes sur les récapitulatifs, qui ont été obtenues à l'aide d'un autre outil. Preuve en est que le dénivelé et la distance sont toujours à considérer à titre indicatif.

 

D’emblée, un départ à pied depuis Piau ne me faisait pas rêver. Pourtant, en se garant au parking du bas, la station se fait immédiatement oublier. Le chemin jusqu’à la hourquette de Héas (2608 m) est assez long mais excellent et parfaitement tracé. Juste avant le col, il se fait plus rude dans une pente de fins éboulis. Je suis surpris du nombre de groupes qui montent un peu partout. Finalement, c’est aussi fréquenté qu’en hiver ! Les sommets sont accrochés mais on devine que la couche nuageuse ne doit pas dépasser les 3000 mètres, entretenant l’espoir que ça se dégage. Un vent frais nous accueille au col. Plus bas dans le vallon, la cabane d’Aguilous est bien visible. Point de passage pour la montée à la fourche et au pic de la Sède, c’est donc notre prochain objectif. Le chemin qui descend au fond du vallon fait deux énormes détours. Mais pourquoi donc ? Nous le coupons pour rejoindre la cabane et surprenons des isards. Un écriteau indique qu’elle est réservée aux bergers mais elle est ouverte. Aucune fenêtre mais un poele et un bas-flanc qui donnent envie d’y passer une nuit. La montée à la fourche de la Sède est facile dans le vallon situé au S de la cabane. Nous rejoignons assez rapidement la crête O que nous suivons facilement jusqu’au sommet. Un groupe d’isards nous devance non-chalamment avant de se décaler sans trop d’entrain. Le pic de la Sède est tout proche.

Juste après, la crête est ponctuée de ressauts qui semblent plus délicats. Pour les éviter, nous revenons brièvement sur nos pas pour passer à flanc sur une sente bien marquée versant Troumouse. Nous rejoignons la crête à proximité du col de la Sède (2651 m) où nous croisons un randonneur qui arrive du vallon des Aguilous. Le cirque de Troumouse se dégage de temps à autre tout comme le Mont Perdu qui a reçu son premier saupoudrage. L’herbe jaunie, le ciel limpide, les nuages joueurs et les sommets partiellement visibles forment un magnifique tableau. Le pic de Gerbats est toujours dans les nuages mais nous avons espoir qu’il se dégage. Pour y aller, il y a plusieurs possibilités d’après la littérature. Toutefois, la plus facile consiste à passer le pas de Gerbats pour rejoindre le sommet par une succession de corniches et un dernier ressaut facile versant Aguilous. La première fois, le pas de Gerbats ne m’avait pas marqué. Peut-être étais-je tellement focalisé sur la crête de Troumouse qui nous attendait. Cette fois-ci, je l’ai trouvé impressionnant. La sente du premier entonnoir est bien marquée, celle du deuxième est correcte. C’est le troisième entonnoir que j’ai trouvé le plus impressionnant avec la traversée au ras du vide et la remontée de la courte dalle. De nombreuses zones humides (dont cette dalle…) nous ont demandé une concentration maximale pour passer sans encombre. Après avoir rejoint la crête de Troumouse, nous sommes partis dans le sens inverse pour emprunter une corniche sous le sommet jusqu’à un petit col. Traversée lugubre dans les nuages qu’on devine vertigineuse où les morceaux de glace se détachant des parois jouent une mélodie poétique en s’écrasant sur les rochers. Du petit col, nous sommes repartis en sens inverse toujours sous les falaises sommitales. Toujours aussi lugubre. Ça ne va pas en s’arrangeant puisque la dernière cheminée est jonchée de fragiles stalactites. Par chance, la glace ne recouvre pas tout, nous permettant de monter assez sereinement.

Malheureusement, le sommet n’est pas (encore) dégagé. Nous ne nous attardons pas et revenons par le même itinéraire. Deux pas de Gerbats pour le prix d’un, miam, c’est trop gentil, il ne fallait pas ! Du col de la Sède où nous faisons une pause, le Mont Perdu est désormais parfaitement net. C’est somptueux. À peine le temps d’atteindre le col de la Géla (2706 m) que la montagne nous nargue puisque le pic de Gerbats est désormais dégagé. De loin, la montée au pic de la Géla semble difficile mais il n’en est rien. Bien que raide, c’est évident avec de nombreux cairns. La muraille de Barroude est exceptionnelle d’austérité partiellement masquée par les nuages qui ne restent pas en place. Du pic de la Géla au pic de Troumouse, nous avons l’impression qu’une immense mâchoire est venue croquer l’ensemble de ce versant. Les lacs de Barroude sont superbes également. Un des moments marquants de cette saison « été » qui touche à sa fin. Le retour à la station est évident. Après la hourquette de Chermentas, le chemin est même excellent. Après la concentration pour le pic de Gerbats, c’est un bonheur de se laisser descendre tranquillement. Que la montagne est belle !