Rude envolée sur une partie des sommets satellites de la muraille des Besiberri : découpée, imposante, charismatique, cette crête est décidément magnifique et pourrait être contemplée pendant des heures.

Date : 22/06/2019
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 19 km
Dénivelé positif : 2050 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 2h45 pour le Besiberri S, puis 1h15 pour la punta Senyalada, puis 1h pour la tossal d’Escobedieso.
Temps de descente : 1h35
Conditions et commentaires : beau avec très léger voile.
Difficultés : enneigement tardif au raide col d’Abellers. Descente très raide du pic d’Abellers demandant un pied sûr à l’instar du contournement de la crête menant à la punta Senyalada. Hors-sentier entre la tossal d’Escobedieso et le sentier de l’estany Besiberri.
Accès : refuge de Conangles
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

 

C’est la première fois que je passe par l’estany de Besiberri (1985 m). C’est bien indiqué : une piste qui s’atrophie progressivement puis on suit le chemin qui franchit rive gauche le sévère ressaut ombragé. Cette arrivée est une belle surprise puisqu’on découvre à la fois l’étang et les crêtes granitiques au fond du vallon. Nous doublons un très grand groupe et passons le vaste replat entre l’estany de Besiberri et le refuge homonyme bien visible au dessus. L’itinéraire abondamment cairné passe à proximité de l’estanyet (2169 m) et remonte une entaille vers le NE avant de bifurquer vers le SE à l’ombre des parois des Besiberri N et del Mig sous lesquelles nous nous sentons bien petits. L’échancrure du col d’Abellers commence à se dessiner. Les névés restants sont très durs et nous mettons les petits crampons d’appoint qui sont vraiment les bienvenus. Le col est encore très bien enneigé et la dernière partie est raide. A l’endroit où la pente est la plus prononcée, nous prenons pied sur un ressaut rocheux et arrivons au col en posant un peu les mains. Peu à l’aise malgré les crampons, une des deux personnes doublée sous le col décide de faire demi-tour. L’accès au Besiberri S est facile : belle vue, beaux souvenirs, beau sommet. J’adore ce massif. Nous discutons avec 3 personnes venues par le pas de Trescazes avant de revenir au col puis monter facilement au pic d’Abellers.

La suite de l’itinéraire est plus aventureuse : nous nous lançons sur la crête O du pic d’Abellers. Ça descend tranquillement sur le fil ou bien sur des dalles très raides versant S. Lorsque la crête devient trop découpée, nous descendons pour la longer quelques instants dans du terrain à isard avant de retrouver le fil dès que possible. La suite est ensuite très simple jusqu’à la punta Senyalada. D’ici, le pic d’Abellers est particulièrement élégant et la zone par laquelle nous sommes descendus semble totalement inaccessible. Le massif de la Maladeta qui ne nous aura pas quitté de la journée, est toujours bien visible. Nous rejoignons le pic de Baserca par la crête débonnaire pour faire une bonne pause.

La descente vers le col de Baserca (2611 m) est facile mais désagréable car les blocs ne sont pas stables. Nous délogeons une harde d’sards puis surprenons ensuite un retardataire à quelques mètres. Remontée facile jusqu’à la tossal d’Escobedieso puis nous suivons la crête NE avant de descendre hors-sentier vers l’étang supérieur d’Obaga (2488 m). Sous l’étang inférieur, pas de sentier, mais des cairns indiquent le cheminement : d’abord du terrain facile puis un passage par de grandes dalles. En continuant à suivre les cairns, nous arrivons au dessus d’une cheminée herbeuse le long d’un ruisseau. Les cairns disparaissent : dans du terrain toujours raide, nous passons au plus facile avant que les pentes ne s’adoucissent jusqu’au sentier.

Les eaux de l’estany de Besiberri ne sont plus aussi calmes que ce matin et ne reflètent plus tel un parfait miroir. C’est le moment de quitter à regret ce joli vallon que j’ai déjà hâte de retrouver !