Haut lieu du Pyrénéisme, le massif du Balaïtous est magnifique, tortueux, empreint d’histoire et dégage une atmosphère particulière : « un amas de précipices réunis par un noeud » disait Russell.

Date: 31/08/2014
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 21 km
Dénivelé positif : 2100 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 6h00
Temps de descente : 5h00
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : terrain exigeant et rocailleux. Grande Diagonale à peine aérienne mais en terrain moyen.
Accès : centrale de Migouélou (parking de la Maison du Parc)
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX


 

Après un bon repas à Lourdes, il est déjà tard lorsque nous reprenons la route : Argelès-Gazost – Arrens-Marsous – Barrage du Tech – parking du Plan d’Aste. Enfin ! Nous jetons notre dévolu sur un coin de bitume pour poser la tente. Tant pis pour planter les sardines, nous n’avons pas le perfo … Bien installés pour une bonne nuit (sic), quoi de mieux pour récupérer de la route et être en forme pour la longue journée qui nous attend ?

Le lendemain matin, nous partons en direction du refuge de Larribet, première étape notoire de la journée qui peut permettre de couper l’ascension en deux. Nous passons successivement par le lac de Suyen (1536 m) puis la cabane de Doumblas (1563 m) après laquelle la pente se redresse dans un ravin boisé avant de rejoindre le vallon puis le refuge de Larribet (2060 m – 60 places environ). Nous avons fait une grande partie à la frontale, ce n’est pas plus mal, l’obscurité a tendance à adoucir les difficultés. Si les quelques bivouacs se replient tout doucement, le refuge est quant à lui bien calme. Nous nous octroyons une longue pause.

Juste au-dessus du refuge, nous passons la brèche de Carenère après laquelle l’ambiance minérale s’accentue. Eclairé par le lever du soleil, le Palas domine les lieux et notamment les lacs de Batcrabère que nous longeons sur un bon sentier retrouvé après une tentative avortée de raccourci. Au lac supérieur de Batcrabère (2182 m), le sentier file vers le Sud-Ouest jusqu’aux lacs de Micoualou (2302 m). Le Balaïtous et sa face austère prend de plus en plus d’ampleur et nous « observe » dans la partie que j’ai trouve la plus fastidieuse : rejoindre le col Noir. Même si c’est cairné, le terrain n’est pas fameux et devient de plus en plus croulant à l’approche du col qui marque la frontière avec l’Espagne.

Du col, une chemin plonge du côté espagnole et longe la frontière vers l’Ouest puis remonte une pente d’éboulis jusqu’à l’Abri Michaud (2695 m), petit abri en pierre pouvant accueillir 4-5 personnes. La vue se dégage magnifiquement vers les lacs d’Arrémoulit et le Pic d’Arriel. Alors que nous étions seuls jusqu’à présent, nous retrouvons le monde pour la dernière partie de l’ascension : la Grande Diagonale. Dans la paroi verticale, cette large vire remonte la face Sud-Ouest. Elle est plus impressionnante par le caractère du tracé et le cadre dans lequel nous évoluons que par le côté aérien, quasiment jamais présent. A n’entreprendre que par temps sec, elle demande surtout de l’attention en raison des chutes fréquentes de pierre provoquées par les autres personnes. 100 mètres sous le sommet, la vire cesse et il faut poser les mains pour déboucher au sommet. Il y a plusieurs variantes possibles (II ou III) et nous escaladons le plus délicatement possible pour éviter d’envoyer des pierres …

Il y a foule au sommet et de nombreux espagnols s’accaparent le signal géodésique au sommet : dommage pour la photo. C’est le 3000 le plus occidental que j’ai visité jusqu’à présent et le panorama est fabuleux voire inédit vers l’Ouest (massif de l’Ossau en particulier).

Nous descendons par le même itinéraire. Avec attention, nous rejoignons l’abri Michaud puis en laissant de côté la délicatesse, le col Noir puis les étangs de Micoualou. Au refuge, un sympathique randonneur rencontré plus tôt offre à Florent un Coca pour lui permettre de se remettre d’un gros coup de barre. Fin de la descente sans histoire jusqu’au parking.