Boucle automnale où les sommets ne sont qu’un prétexte pour découvrir cette jonction entre l’étang de Montestaure et le refuge du Pinet en tentant de cueillir le soleil ariégeois.

Date : 2023/10/15
Distance totale : 18 km
Dénivelé positif : 1700 m
Temps de montée : 2h15 pour la pointe de Montestaure.
Temps de descente : 2h
Conditions et commentaires : mer de nuages fluctante et irrégulière entre 2100 et 2500 m d’altitude.
Difficultés : crête escarpée entre pointe de Recous et pointe de Montestaure.

Accès voiture

Accès voiture : parking de l'Artigue, dernier lacet en suivant la route après Marc.

Tracé GPS

Le tracé GPS est consultable ici : https://tracedetrail.fr/fr/trace/trace/235833

- Tracé obtenu grâce à une montre GPS portée pendant la sortie mais susceptible d'avoir été corrigé a posteriori (bug, imprécision, arrêt involontaire, problème de batterie...).
- Les fonds de carte IGN (France) et Iberpix (Espagne et Andorre) sont disponibles en se connectant. Comment se connecter, sélectionner les fonds de carte et autres informations sur le module cartographique : Utiliser la cartographie
- Le dénivelé et la distance indiqués sur tracedetrail sont générés automatiquement en important la trace. Ces informations sont susceptibles de varier par rapport à celles présentes sur les récapitulatifs, qui ont été obtenues à l'aide d'un autre outil. Preuve en est que le dénivelé et la distance sont toujours à considérer à titre indicatif.

Plafond bas déprimant, humidité et brouillard m’accueillent au parking. Néanmoins, un petit coup d’oeil à la webcam d’Ax-les-Thermes me donne du baume au coeur puisqu’il semble y avoir une mer de nuages vers 2200 m d’altitude. Pour rejoindre l’étang de Montestaure, suivre le chemin classique du port de l’Artigue traversant le torrent vers 1400 m d’altitude. Après une partie raide et quelques lacets où j’évite des vaches bien décidées à rester au milieu du chemin, la montée est plus douce. Dépasser les orris des Légunes d’en Bas (1900 m environ) puis ceux d’en haut (2050 m environ), tous à droite du chemin. Juste après les orris des Légunes d’en Haut, en haut de la pente un peu prononcée, repérer une ligne de cairns partant sur la gauche et un balisage jaune se dissociant du balisage rouge et blanc du GR transfrontalier. Quelques trouées viennent éclairer les parois granitiques où les nombreux ruissellements forment des tâches sombres. Les touffes de gispet sont gorgées d’eau et j’ai les chaussures trempées depuis bien longtemps. Alors que j’espérais sortir des nuages à ce niveau, j’ai l’impression qu’ils montent avec moi ! Bien marqué mais absent sur la carte IGN, le chemin ne passe pas au déversoir de l’étang mais passe à l’E de ce dernier pour le surplomber. Les nappes de brouillard m’empêchent (pour l’instant) de l’apercevoir mais le soleil n’est pas très loin !

Le sentier part franchement vers l’E et s’approche d’un couloir bien marqué de fins éboulis. Ne pas le traverser trop tôt mais bien suivre le balisage qui invite à monter quasiment jusqu’en haut pour le traverser. Enneigé, ce passage doit nécessiter les crampons et demander de la prudence. Je parviens à un collet juste à côté de la pointe de Recous, accessible en 30 secondes. Pour aller à la pointe de Montestaure, je décide de tenter par la crête N sans avoir d’informations. Elle forme un arc-de-cercle jusqu’au sommet. Je rejoins facilement le fil par une légère dépression remplie de blocs rendus glissants par l’humidité ambiante. Toujours facile, la crête est néanmoins plus étroite jusqu’à une pointe bien marquée et ornée d’un petit cairn qui pourrait être le sommet principal de la pointe de Montestaure, située pourtant un peu plus loin. La vue s’est bien dégagée : du port de l’Artigue à la pointe du Montcalm, le panorama est bien visible tandis que du côté de la crête frontière, les nuages dansent avec les raides parois. Au-dessus de l’étang de Montestaure flotte un spectre de Broken.

Étang de Montestaure

Étang de Montestaure

La suite de la crête paraît plus délicate mais ne pose finalement pas de problème majeur (même humide) et nécessite à peine de poser les mains pour franchir les petites oscillations. Par contre, le rocher n’est pas fiable, se méfier des lames non ancrées. Parvenu au pied de la pointe plus sévère juste avant le sommet et qui m’inquiétait vue de loin, je la contourne par l’O pour remonter facilement jusqu’à la crête puis à la pointe de Montestaure. Le sommet de Picou Stèle avec la cabane à son pied dépasse des nuages avant de se faire à nouveau engloutir, annonçant le début de ma descente. La crête NE est herbeuse et facile. Plus bas, je rentre à nouveau dans les nuages et continue à descendre jusqu’à retrouver le chemin que je pensais plus haut. Parfois peu marqué, j’ai l’impression que le balisage se dissocie de temps en temps mais le cheminement demeure toujours évident. Je n’ai pas d’altimètre et l’absence de visibilité ne m’aide pas à me situer. Ainsi, peu avant le refuge, alors que je pensais continuer à traverse tranquillement, je suis surpris par une rude montée de près de 200 mètres de dénivelé où les cairns partent un peu dans tous les sens. Après une courte descente et la traversée du torrent issu de l’étang d’Estats, la remontée suivante est marquée par un court passage raide et câblé, équipé également de quelques barreaux en métal, après lequel je retrouve l’itinéraire classique du Montcalm.

Indiquée sur OpenStreetMap, il est étonnant que la jonction entre l’étang de Montestaure et le refuge du Pinet ne soit pas présente sur la carte IGN. Le chemin est balisé, plutôt bien marqué et permet une traversée appréciable depuis/vers cet étang sauvage. Emprunté sur l’itinéraire de la Porta del Cel, il peut aussi permettre d’aller au refuge du Pinet (ou d’en repartir) par un itinéraire plus original et intéressant que la voie normale, à condition de prévoir plus de temps. De superbes couleurs rythment la descente : quelques rhododendrons en fleurs (!), les myrtilliers virant au rouge vif, les couleurs d’automne dans la forêt, la mousse d’un vert éclatant et, peu avant le parking, les feuilles flottant dans l’eau en formant de jolies mosaïques là où l’eau est plus calme.