Les piques de l’Arriougrand sont un ensemble de farouches pointes bien visibles en arrivant à Arrens-Marsous. Découverte de la voie normale (PD+) de ce sommet méconnu, très rarement décrit et pièce maîtresse dans le paysage du secteur de Migouélou.
Date : 2025/09/18
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 10 km
Dénivelé positif : 1150 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 2h30 sans la longue pause pour nous équiper.
Temps de descente : 2h15
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : montée raide et exposée au sommet (II/III)
Accès : plaa d’Aste
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Les piques de l’Arriougrand m’ont occupé de temps à autre à chercher des photographies pour y déceler une éventuelle voie d’accès raisonnable. De même, chaque sortie où elles étaient visibles, j’essayais d’y trouver un point de faiblesse, notamment durant la descente du pic Cadier où je m’en étais rapproché exprès. Finalement, en discutant avec Tim il y a un an, nous prenons rendez-vous pour une exploration du côté de ce sommet méconnu, sans aucune information sur internet mais armée des succincts retours de Ledormeur, ne mentionnant pas de difficultés particulières depuis la brèche au S du sommet, et du guide Ollivier, décrivant la traversée N-S du point culminant. Le programme est donc de monter à la brèche au S du point culminant que Tim a l’avantage de connaître après s’être rapproché deux fois du sommet. Nous prenons la corde et un peu de matériel pour assurer le coup.
Du plaa d’Aste, raide montée jusqu’au déversoir du lac des Touest, joliment situé dans son cratère, où une combe puis un couloir rocheux nous permet de déboucher dans le vallon tourmenté de Courouaou entre les piques de l’Arriougrand et la Pourgadou. Autre option peut-être plus judicieuse : suivre le chemin qui monte jusqu’au bâtiment en haut de la conduite pour traverser des pentes herbeuses sous les parois de l’extrémité N des piques de l’Arriougrand. Plus haut, nous bifurquons vers le NO pour remonter un pierrier avec quelques zones de gispet bienvenues sur les bordures. Pour terminer, un raide couloir herbeux nous amène à la brèche convoitée où nous nous équipons en profitant d’un peu d’ombre.
Il est possible de partir directement depuis le seuil de la brèche (probalement le IV- évoqué par Ollivier) ou bien, comme nous l’avons fait, de démarrer versant Migouélou. Un ensemble assez raide et exposé de II et III en continu mais facilement protégeable nous mène à une zone plus douce puis sur l’antécime. Ensuite, le sommet est défendu par une courte crête modérément aérienne avec quelques pas isolés (II) et un grand bloc non évitable à franchir (III). Nous dépassons le point culminant orné de son cairn licheneux pour profiter de la vue vers la pointe 2534 des piques de l’Arriougrand. Elle semble accessible par un raide couloir herbeux qui partirait à la perpendiculaire du couloir E menant à la brèche évidente entre les pointes 2586 et 2534.
Nous revenons à la brèche par le même itinéraire avec de l’attention sur les désescalades, en mettant donc plus de temps qu’à la montée. Une sangle noire sans maillon est présente proche du fil une quinzaine de mètres au-dessus de la brèche. Depuis cette dernière, la descente versant Migouélou n’est pas possible. Il faut rejoindre la brèche suivante après laquelle le terrain est très facile. Il est agréable et gratifiant de déboucher au sommet mais descendre tranquillement une fois l’objectif atteint et les difficultés dépassées est encore plus planant. Nous restons sur la croupe assez agréable pour retrouver le petit bâtiment en haut de la conduite forcée depuis lequel le chemin plonge sans sourciller jusqu’à la route. Dans la forêt, certains cèpes aperçus ce matin sont toujours présents. Après les petites explorations au pic des Loups et au pic de Fanlou, très content d’avoir pu visiter les piques de l’Arriougrand. Je reviendrai peut-être un jour pour voir si le couloir observé amène ou pas à la pointe 2534. Merci également à Tim en tant que compagnon de cordée et ses repérages qui ont grandement facilité l’approche : voici sa description de l’itinéraire ainsi que le compte-rendu de la sortie avec quelques photos supplémentaires.
