Itinéraire d’ampleur, long et varié, pour aller visiter la pique d’Estats ornée de sa célèbre croix. Des conditions moyennes mais compte tenu de l’enneigement, en ayant pu skier jusqu’à 1650 m à la descente, impossible de se plaindre !

Date : 2024/02/03
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 19 km
Dénivelé positif : 2000 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 5h
Temps de descente : 2h30
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : court couloir et quelques pentes raides à traverse.
Accès : parking de l’Artigue
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

Dans une atmosphère printanière, c’est parti pour un long portage depuis le parking de l’Artigue. L’objectif proposé pour la journée était le couloir à Gégé mais nous nous rabattons finalement sur le couloir plus modeste de la Coumette d’Estats, permettant de faire une petite boucle dans la partie supérieure de l’itinéraire. À la sortie de la forêt, il serait possible de chausser assez tôt sur la droite. Néanmoins, nous préférons continuer à pied sur le chemin de l’étang Sourd, peu enneigé, nous permettant d’avancer rapidement. Nous doublons trois personnes que nous reverrons ensuite à la descente. En visant les zones pelées ou celles en neige dure mais peu pentues, nous chaussons finalement très tard, juste avant la grande traversée menant au refuge, effectuée en crampons. Au nord, les itinéraires de la raspe de Bassiès et de la pique Rouge de Belcaire sont secs jusqu’à 2200 m mais la moquette semble parfaite au-dessus. Avant l’étang d’Estats, nous passons la traversée « délicate » et peu enneigée en crampons que nous gardons jusqu’au pied du couloir. Belle ambiance haute-montagne dans ce cirque encaissé sous les raides parois du sommet des guins de l’Âne.

Le couloir à Gégé est soutenu à 45° et peut être plus difficile avec des conditions plus sèches comme actuellement. Son proche voisin, évident dans l’axe de l’étang d’Estats, est plus court et idéal pour l’initiation. Après une première partie à 40°, le couloir de la Coumette d’Estats devient plus étroit et se redresse brièvement pour approcher les 50° sur quelques mètres, où, lors de notre passage, la glace n’est pas loin. Puis, la pente reste soutenue un court instant avant que le couloir ne s’adoucisse vers 35°, toujours dans une belle ambiance. Le suite est donc une formalité pour déboucher à proximité de l’étang de la Coumette d’Estats où nous passons au soleil pour la première fois de la journée. Nous chaussons les skis pour remonter les pentes douces jusqu’au col de la Coumette où nous retrouvons les nombreuses traces de la voie normale. Du côté du port de Sotllo, de vieilles traces seulement qui témoignent d’une plus faible fréquentation.

Couloir à Gégé à gauche, couloir de la Coumette d’Estats au centre

Les dernières conversions pour rejoindre le collet entre pique d’Estats et pic de Verdaguer font mal aux jambes avec près de 2000 mètres de dénivelé. Nous mettons les crampons pour les quelques mètres menant au sommet. Vue immense avec des massifs célèbres lointains comme ceux de l’Aneto ou du Néouvielle mais également de belles lignes de fuite toutes proches vers le vallon du Riufret. Nous discutons avec un skieur venant de Soulcem où les conditions étaient bonnes à partir de l’étang du Riufret. Cet itinéraire vient se faire une place dans la liste des projets.

Nous descendons par la voie normale : sur la partie supérieure, la neige a eu le temps de se réchauffer. Plus bas, les parties dures voire gelées sont de plus en plus nombreuses. Un goulet, laborieux dans sa partie médiane à cause de la glace toute proche, nous permet de descendre directement sur l’étang d’Estats. Nous glissons autant que possible avant de remettre les crampons pour effectuer la traversée en suivant un groupe de trois personnes rencontré sous le sommet. La suite se déroule en neige fortement ressaisie, mais comme dirait l’autre : « tant que ça descend… ». Globalement, nous descendons dans l’axe du refuge en suivant le cheminement repéré lors de la montée qui reste près du torrent principal. En slalomant entre les zones déneigées et en coupant deux ou trois rhododendrons à la fin, nous réussissons à arriver vers 1650 m, à proximité de l’orri de Pla de Nouzère (1679 m) et la clôture annonçant le retour dans la forêt ! Tout l’équipement retourne sur le sac puis nous apercevons et croisons quelques personnes montant au refuge qui risque d’afficher complet le soir (18 places dans la partie hiver). Une très belle journée de montagne.