Découverte du caillou de Soques et premier jour d’un week-end autour du refuge d’Arrémoulit avec une visite aux Frondellas dans une ambiance austère et tourmentée soulignant la rudesse de ce secteur.

Date: 2017/07/22
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 20 km
Dénivelé positif : 2300 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 5h30
Temps de descente Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 2h30
Conditions et commentaires : assez nuageux et tourmenté aux Frondellas.
Difficultés : hors-sentier, terrain décomposé, passages aériens.
Accès : caillou de Soques (parking le long de la route)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX

Sur la route, la météo est changeante, laissant place à l’espoir avec une éventuelle mer de nuages puis au doute avec une couche nuageuse semblant flotter autour de 3000 m d’altitude. Arrivé au caillou de Soques, l’atmosphère est grisâtre mais le beau temps n’est pas loin. Il est certain que ça va se lever, mais quand ?

Du caillou de Soques, monter dans le bois puis prendre pied dans le vallon d’Arrious occupé par les différents troupeaux (vaches, brebis et chevaux !). Suivre l’excellent chemin qui s’élève doucement jusqu’au col d’Arrious (2252 m) en passant notamment près de la cabane d’Arrious (1748 m), nichée au pied d’un énorme bloc. Au col, le lac d’Artouste fait son apparition ; les nuages volatiles et les quelques rayons du soleil réussissant à percer forment de magnifiques jeux de lumière. Au lieu de descendre en direction du lac d’Artouste, je longe brièvement le lac d’Arrious pour emprunter le passage d’Orteig. Ce dernier interpelle davantage par son audace plutôt que par le vide, bien présent malgré tout. Les câbles installés solidement tout le long rassureront les personnes impressionnées. Après ce passage, les lacs d’Arrémoulit apparaissent et une courte descente suffit à rejoindre le refuge (2280 m).

Le plafond nuageux est toujours bloqué vers 2800 mètres ce qui confère au lieu un calme absolu. Je m’éloigne rapidement du refuge pour monter au col d’Arrémoulit (2448 m). C’est le col de droite, celui de gauche étant le col du Palas par lequel je reviendrai. Une fois au col, la météo m’offre à nouveau un joli spectacle de lumières au dessus des lacs d’Arriel. Les Frondellas ne sont pas visibles et quelques morceaux de crête découpée apparaissent ici et là. La descente jusqu’aux lacs d’Arriel (2232 m) est rude et directe. Au bord d’un des lacs supérieurs, une tente jaune dénote avec le paysage. Poursuivre plein E et monter (cairns) en direction de l’ibón Chenau, petit gourg glacé lové dans cet univers minéral. De nombreux randonneurs espagnols se dirigent vers le Balaïtous. De mon côté, juste après le lac, je traverse le torrent qui l’alimente pour rejoindre le col Wallon (2506 m) au SE.

Pic d'Arriel

Pic d’Arriel

La brume est toujours présente et ne dévoile le paysage que par intermittence. Après avoir remonté 400 mètres de dalles et chaos le long de l’arête Wallon, je parviens dans le cirque E des Frondellas. L’ambiance est austère et je dois patienter presque 30 minutes pour la brume ne se dissipe définitivement et me laisse apercevoir les voies d’accès aux différents sommets. Je débute par l’est : une vire cairnée permet de prendre pied dans un pierrier que l’on remonte sans problème jusqu’à la Frondella Centrale (3055 m). C’est bouché à l’O mais plutôt dégagé à l’E, le haut du Balaïtous est dans les nuages. Après un aller-retour à la Frondella Orientale (3071 m) où j’aperçois une cordée sur l’arête du Diable, je retourne à la Centrale puis dans le cirque E par le même itinéraire. Je traverse rapidement le versant E pour trouver la vire me permettant d’accéder au sommet occidental. Une trace dans les éboulis et quelques cairns me mettent facilement sur la voie : la vire est assez aérienne (II max.). Après une traversée horizontale, il faut passer de terrasses en terrasses pour aboutir à un petit collet et remonter vers le sommet. La descente se fait avec attention par le même itinéraire. Il est possible de suivre la crête entre la Frondella Centrale et Occidentale mais elle nécessite des rappels et de faire éventuellement une ou deux longueurs. Etant seul, j’ai choisi les options les plus faciles.

Vue sur la crête des Frondellas depuis le sommet occidental

Vue sur la crête des Frondellas depuis le sommet occidental

De retour au col Wallon puis à l’ibón Chenau, je descend quasiment jusqu’aux lacs d’Arriel avant de m’élever en ascendance vers l’O dans un grand pierrier sous le pic de Batcrabère. Mon but est de rejoindre le col du Palas. Je retrouve quelques cairns et aboutit au col (2517 m) où un groupe fait une pause. J’hésite à monter au Palas mais préfère être raisonnable en me réservant par la même occasion le Palas par l’arête SE. Je rentre donc au refuge où je passe la fin d’après-midi. L’accueil est sympa, le repas est bon et la nuit rythmée par les rafales de vent et les ronflements de mon voisin qui prétendra le lendemain matin ne pas avoir dormi ! La blague !

Le lendemain, passage au petit pic d’Arriel, au pic d’Arriel puis au Lurien avant de revenir au lac de Fabrèges puis au caillou de Soques.