Très longue boucle de plus de 35 kilomètres offrant une superbe chevauchée sur la crête frontière fermant la vallée du Marcadau. Une ribambelle de sommets visités et une vue sur le secteur évoluant tout au long de la journée.

Date : 2021/10/01
Distance totale : 36 km
Dénivelé positif : 2400 m
Temps de montée : 3h15 jusqu’au Neveras + 3h45 jusqu’au pic Falisse
Temps de descente : 2h
Conditions et commentaires : beau, légèrement voilé.
Difficultés : hors-sentier, quelques pentes raides et crête aérienne autour du pic de la Badète d’Arratille.

Accès voiture

Accès voiture : Pont d'Espagne (parking du Puntas) au dessus de Cauterets.

Tracé GPS

Le tracé GPS est consultable ici : https://tracedetrail.fr/fr/trace/trace/164742

- Tracé obtenu grâce à une montre GPS portée pendant la sortie mais susceptible d'avoir été corrigé a posteriori (bug, imprécision, arrêt involontaire, problème de batterie...).
- Les fonds de carte IGN (France) et Iberpix (Espagne et Andorre) sont disponibles en se connectant. Comment se connecter, sélectionner les fonds de carte et autres informations sur le module cartographique : Utiliser la cartographie
- Le dénivelé et la distance indiqués sur tracedetrail sont générés automatiquement en important la trace. Ces informations sont susceptibles de varier par rapport à celles présentes sur les récapitulatifs, qui ont été obtenues à l'aide d'un autre outil. Preuve en est que le dénivelé et la distance sont toujours à considérer à titre indicatif.

 

La neige étant prévue dans quelques jours, ce sera peut-être la dernière sortie en haute-montagne les pieds au sec. Je décide donc de faire cette traversée qui me fait envie depuis plusieurs saisons maintenant. La crête demande parfois de l’attention, notamment avant le pic de la Badète d’Arratille mais l’engagement est faible car il est possible de descendre à beaucoup d’endroits, tant du côté français qu’espagnol. Le pont d’Espagne, c’est quand même plus calme et sympa lorsque l’automne a pointé le bout de son nez. Globalement, je trouve que la végétation est assez peu marquée pour la saison.

Chemin classique que je connais désormais par coeur jusqu’au refuge Wallon. Peu avant le refuge, je prends la direction du col d’Arratille. Le bon chemin remonte longuement la jolie vallée. Quelques pêcheurs au lac d’Arratille (2247 m). Plus haut, le Grand pic d’Arratille se montre enfin avec son étonnante proue aux allures de tête de baleine. L’arrivée au col d’Arratille est somptueuse. Le Vignemale est écrasant. Je me posais des questions sur la montée pour rejoindre la crête mais ça passe finalement bien. J’ai trouvé ça plus lisible que ne le décrit Philippe Quéinnec dans son récit. En effet, il faut d’abord rejoindre une brèche bien visible côté espagnol. Pour y aller, perdre un peu d’altitude pour éviter une barre malcommode. Après cette brèche, je suis une corniche parfaitement identifiable qui se raidit sur la fin. Je poursuis alors avec attention sur cette corniche / vire toujours dans cette direction, en posant les mains, pour déboucher dans une pente d’éboulis que je traverse tranquillement jusqu’au col entre Neveras et Arratille. Je fais un aller-retour au pico de las Neveras, toujours subjugué par le Vignemale. À l’opposé, vue somptueuse sur le vallon de Bramatuero et ses nombreux lacs. Ce secteur semble d’ailleurs bien délaissé.

De retour au pied du Grand pic d’Arratille, je continue sur la crête S en franchissant le court mur raide (II). Légèrement sur la gauche, plusieurs cheminées mènent alors au sommet : belle vue plongeante sur le vallon d’Arratille et sur les pics Chabarrou. Il est malheureusement le temps de tourner le dos au Vignemale. Après quelques mètres sur la crête O, quelques cairns montrent la descente la plus commode dans une courte cheminée. La crête jusqu’au Petit pic d’Arratille est facile avec un court passage aérien. La jonction avec la pic de la Badète d’Arratille est la partie la plus sérieuse. Après une courte descente, elle devient un peu plus découpée avec un rocher correct. Bien regarder le versant espagnol où les difficultés sont souvent évitables. Après une première pointe (2816 m), plus haute que le sommet, le rocher se détèriore et plusieurs passages très aériens demandent beaucoup de prudence. Je pense à chaque fois que c’est terminé et il y a toujours un passage mal commode qui s’interpose. Vue similaire aux autres sommets mais les points de vue changent et les pics d’Enfer se rapprochent. Pour aller aux pics Jumeaux, j’évite les portions découpées par le facile versant espagnol avant que la crête devient ensuite débonnaire. Je peux enfin avancer un peu plus vite ! Depuis le Petit pic d’Arratille, un isard longe la crête quelques dizaines de mètres en contrebas. Jusqu’où va-t-il m’accompagner ?

Je continue mon petit bonhomme de chemin. Il faut bien gérer l’eau car impossible de refaire le plein après le col d’Arratille, au moins jusqu’au port de Marcadau. Pour rejoindre le Grand pic de Péterneille, il faut traverser une pente d’éboulis versant espagnol jusqu’à l’aplomb où une courte pente raide amène au sommet. De retour sous le sommet par le même itinéraire, je reste en contrebas en longeant la crête au plus près, me permettant d’atteindre rapidement le col de Péterneille (2594 m). C’est raide jusqu’à la pointe de la Muga avec un peu de lecture pour trouver le(s) passage(s) facile(s). Une des plus belles vues de la journée. Le cirque des étangs de Pecico est très joli. Les puntas Gaurier et Zarre ne semblent guère amicales. La crête jusqu’à la Muga Nord est un peu découpée mais sans réelle difficulté. Après ce sommet, une petite sente descend tranquillement au port de Marcadau (2541 m) !

Un peu gourmand, je prolonge cette bambée jusqu’au pic Falisse. Je passe versant espagnol en prenant la direction du col Falisse. Il est probable que je sois resté un peu trop haut sur des pentes herbeuses raides alors que le pierrier, un peu plus bas, semblait plus facile. Toutefois, cela me permet de rejoindre directement la crête sans passer par le col Falisse. Quelques cairns montrent la voie sur la crête au rocher médiocre. Après un court passage aérien, il faut à nouveau poser les mains pour arriver au sommet à l’ombre de la Grande Fache qui est apparue très sévère sous cet angle tout au long de la journée. Je ne traîne pas au sommet car une longue descente m’attend. Sans aller jusqu’au col Falisse, je descends dans une brèche qui me paraît praticable. Je pénètre alors dans ce petit cirque totalement désolé, austère, rempli d’éboulis et occupé par quelques isards. Après être passé par un petit lac (2400 m environ), je rejoins le sentier du port du Marcadau. Le refuge Wallon est toujours en travaux et devrait ouvrir fin 2021. Il est très imposant et pour l’instant, on dirait un immeuble ! Est-ce bien utile de préciser que la suite de la descente fut longuette ? Quelle journée ! J’espère qu’il y en aura d’autres cet automne mais l’hiver peut désormais arriver tranquillement.