Passage par le très beau site du lac de Pouey Laun pour aller visiter ces sommets aux accès variés dont le pic Estibère, en mauvais rocher, qui domine joliment le col des Loups.

Date : 2025/08/24
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 20 km
Dénivelé positif : 2000 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 4h15 pour le pic Estibère avec les errements au pic des Loups.
Temps de descente : 2h10
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : petite escalade (II/II+), parfois exposée.
Accès : lac du Tech (route fermée l’hiver, voir inforoute65)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX

Du lac du Tech, montée classique au lac de Pouey Laun (2360 m) : belle couleur, entouré de sommets élancés et plutôt tranquille, il vaut vraiment le détour. Pour une randonnée classique, la boucle par le col d’Hospitalet est à conseiller, dommage qu’il y ait les 2-3 kilomètres de route pour revenir au lac du Tech. Nous doublons quelques groupes durant la montée et croisons une brebis bien mal à point suite à une chute, pour laquelle nous téléphonons à l’office de tourisme d’Arrens afin que l’éléveur en soit informé. Aujourd’hui, l’objectif principal est d’aller découvrir le pic des Loups : réussir à le situer et voir s’il y a une voie d’accès abordable. Lorsque la crête des Monges se redresse avant le pic Estibère, quelques pointes apparaissent. Finalement, après vérification sur le terrain, le pic des Loups indiqué sur la carte s’avère être la première de ces pointes. In situ, c’est la dernière pointe qui est la plus importante. De l’Hautafulhe, alors que je venais de me faire refouler sans vergogne par le pic de Fanlou (je ne désespère pas, par le nord ?), j’avais observé le pic des Loups. Le passage par le col d’Hospitalet m’avait permis de le voir sous un autre angle pour identifier deux accès éventuels : par le couloir E très bien marqué ou en suivant la crête avec une grande dalle caractéristique.

Nous parvenons sans problème sous le sommet et décidons d’aller d’abord dans le couloir. Parfois croulant mais toujours facile, nous montons jusqu’à l’étroite brèche. D’après le GPS, le sommet est juste au-dessus sur notre droite mais tout est trop raide et le rocher est douteux. Par une cheminée (II+), nous rejoignons la crête granitique qui devient aérienne mais monte assez facilement (II) sur l’importante pointe qui suit. Non loin, le pic des Loups nous nargue et nous revenons au pied du couloir par le même itinéraire pour essayer par la crête des Monges qui s’atteint facilement par des pentes de gispet. Une portion aérienne est évitable assez bas versant Pouey Laun et nous arrivons au pied de la fameuse dalle. Redoutable de loin, sa pente modérée et ses irrégularités font qu’elle se remonte facilement (II). En haut, nous la traversons pour escalader un petit ressaut (II+) assez exposé au-dessus de la dalle après lequel le sommet s’atteint facilement. D’après le GPS, nous sommes donc au pic des Loups ! Après quelques recherches régulières de photos sous tous les angles, ça fait plaisir, même s’il est objectivement insignifiant. Une pointe d’altitude similaire, celle qui domine la brèche en haut du couloir précédemment visité, est toute proche, mais la descente semble impossible sans rappel.

Pic des Loups avec sa dalle caractéristique

Pic des Loups avec sa dalle caractéristique

Après être revenu avec prudence sous le sommet, nous longeons le pierrier au ras des parois (points bleus) pour aller au col des Loups (2639 m). le pic Sarroa n’est pas tout proche mais s’atteint facilement : descendre de quelques dizaines de mètres pour traverser un pierrier et remonter au mieux les pentes raides jusqu’au sommet. Le petit train d’Artouste se fait entendre au loin. Belle vue vers le massif de Ger, le Balaïtous, le pic du Midi d’Ossau ou encore les Gabizos. Du col des Loups, la crête S du pic Estibère n’est guère inspirante et c’est confirmé sur le terrain : mauvais rocher pour une montée assez continue en II/II+. La première partie est assez exposée et tout de passe sur le fil ou à droite du fil jusqu’à un collet sous le sommet où il faut partir à gauche pour rejoindre le haut de cet instable tas de cailloux. Vue similaire au pic Sarroa avec l’avantage d’avoir un peu plus de recul. Une silhouette se découpe sur la cime de l’Hautafulhe.

Pic Sarroa depuis le pic Estibère

Pic Sarroa depuis le pic Estibère

Le début de la traversée jusqu’au soum d’Arre est assez austère : courte descente jusqu’à une brèche pour éviter un ressaut décomposé par le versant S tout aussi précaire. Puis, nous évitons par la droite une portion aérienne (II d’après P.Quéinnec) avant de retrouver enfin un peu de gispet. La crête est ensuite plus facile mais deux pointes (2646 m et 2624 m) demandent de poser les mains. La fatigue se fait sentir et nous sommes contents de prendre une bonne pause au soum d’Arre, sommet bicéphal dont la pointe E est difficile d’accès, défendue par un sévère gendarme. Je n’ai même pas essayé.

Pour le retour, au lieu de faire un détour par l’O pour rejoindre le col d’Ausseilla, nous revenons sur nos pas pour descendre facilement le premier couloir (cairn) que nous avions repéré à la montée. Nous rejoignons un infâme pierrier (instable mais pas croulant et aux pierres abrasives) que nous laissons derrière nous avec joie pour un gispet bien tendre où les brebis semblent se régaler. Le patou déboule en aboyant mais sans venir nous chatouiller les mollets. À proximité du torrent, plusieurs cabanons sont installés pour les bergers et un bon chemin fait son apparition. Après la longue traversée du plateau jusqu’à la cabane de Bouleste, nous poursuivons la descente tranquille mais longuette jusqu’à la passerelle en béton où nous empruntons la rive gauche pour revenir au parking. Comme lors de ma précédente visite, une impression d’ingratitude pour l’ensemble de ce long vallon herbeux : pas de lacs, beaucoup de zones piétinées par les animaux et l’impression que le soleil y tape plus fort qu’ailleurs.