Pic del Maià (2618 m) depuis L’Hospitalet-près-l’Andorre

Faire une bambée pour visiter un sommet orné d’une immense antenne et qui serait accessible en 20 minutes depuis le port d’Envalira comporte une certaine dose d’absurdité qui me plaît bien. Un itinéraire avec tout de même de beaux vallons.

Tout d’abord, le classement de cet itinéraire dans le massif de l’Aston peut sembler incongru. Néanmoins, en utilisant le découpage actuel, l’alternative était Cerdanya – Carlit qui me semblait totalement illogique au regard des secteurs traversés. Après pas mal de pierriers, de pentes raides et de passages délicats durant ces dernières semaines, l’humeur du jour était au sentier, un beau sentier où je pourrai trébucher librement tout au long de la journée. Enfin, pas trop quand même. Le chemin n’a pas toujours été bien marqué, mais toujours là, pour aller jusqu’au pic del Maià qui est en fait le sommet avec l’immense antenne rouge bien visible au-dessus du Pas de la Case et du port d’Envalira.

Vallon du Siscar depuis le coll dels Clots avec le pic d’Escobes au centre

De l’Hospitalet-près-l’Andorre, le départ est toujours aussi peu engageant même si la route et le village se font assez vite oublier. Direction le coll dels Clots (2169 m), situé sur la large crête E du pic de la cabaneta, pour lequel il ne faut pas manquer la bifurcation assez discrète (cairn, 1962 m) dans le vallon du Siscar. Après le col, la traversée jusqu’au refuge de la Portella est la partie la moins intéressante de la journée avec la route et les immeubles du Pas de la Case en ligne de mire. L’antenne du pic del Maià est visible au loin et il ne faut pas se laisser démoraliser par la distance. Le sentier possède un vieux balisage rouge et blanc parfois assez espacé. Je l’ai perdu de temps à autre dans la première partie en étant quelques mètres trop bas. Il ne faut pas se laisser attirer par les traces d’animaux situées sur les pentes en-dessous. À l’aplomb du pic de la cabaneta et du roc Mélé, une courte montée assez raide permet de basculer derrière une petite crête pour entamer la descente jusqu’au refuge de la Portella.

Pour accéder au sommet large comme un terrain de foot, il faut suivre intégralement la piste qui démarre de la cabane et s’en va faire un grand crochet à l’E. Du sommet, direction le nord en passant par le collet d’Ortafà, le port Dret d’où il serait possible de rentrer par les crêtes du cap del Port pour repasser plus rapidement côté français, et le pas de les Vaques pour finir cette traversée. La vue se dévoile joliment, comme vers le pic d’Escobes, et la liaison jusqu’à la portelha de Siscaro est très belle. Du col, je descends jusqu’à l’estany Baix où quelques personnes sont présentes puis au refuge de Siscaro situé en bordure d’une jasse témoignant de la proximité avec l’Aston. D’ailleurs, les énormes touffes de gispet le prouvent également… Une remontée de 400 mètres dans un vallon désert me permet de basculer côté français où une sente bien cairnée descend jusqu’à l’étang du Siscar.

Pic de la Tosa de Juclar et portelha de Siscaro

Avec tous ces kilomètres, je n’ai pas envie de monter à la porteilla du Siscar et me contente de rentrer par le vallon partiellement emprunté ce matin. Après un passage par la cabane de la Vésine, qui était plus confortable dans mes souvenirs, longue descente assez fréquentée (et que de mouchoirs au sol !) jusqu’à la bifurcation du coll dels Clots juste avant laquelle on franchit le torrent par un superbe pont fait de deux grandes dalles couchées. Il fait véritablement chaud en arrivant au village alors que le temps doit se dégrader pour quelques jours, comme d’habitude pour l’équinoxe de septembre, avec un peu de neige à basse altitude. Pas trop j’espère !