Un itinéraire en deux parties bien distinctes : assez ennuyeux au milieu de la station en opposition à ces magnifiques sommets calcaires qui s’enchaînent assez bien.

Date : 2025/08/07
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 12,5 km
Dénivelé positif : 1500 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 2h40 pour le pic de Ger.
Temps de descente : 2h40
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : passages aériens / exposés (II/III) pour l’arête des Coutchets et le pic d’Amoulat.
Accès : Gourette
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX

À l’arrivée à Gourette, je suis étonné de voir autant de voitures ! Pour l’immense majorité, ce sont des vacanciers qui logent dans les nombreuses résidences. Néanmoins, du parking, nous devinons tout de même des groupes qui montent déjà vers la pène Sarrière, célèbre pour l’escalade de sa face E ainsi que sa célèbre taillante. Pour rejoindre le col des Coutchets, monter au mieux jusqu’au replat de l’abreuvoir de Bezou. Il y a plusieurs possibilités mais les pistes et télésièges seront présents partout. La version douce consiste ensuite à suivre le bon chemin balisé en jaune (emprunté à la descente) puis bifurquer vers le NO en visant le col évident. Nous optons pour la version directe : dès le replat, nous visons les parois du pic des Coutchets en slalomant sur des sentes de brebis qui réinvestiront les lieux plus tard dans la journée. Le col des Coutchets (2226 m) est défendu par une pente un peu plus raide.

J’avais lu pas mal d’informations divergentes au sujet de l’arête des Coutchets : du PD/PD- avec du II uniquement au PD+ avec plusieurs ressauts en III. Après quelques hésitations, nous avons donc pris la corde avant 3 friends, 3 sangles et 2 dégaines. Le rocher est compact au début puis demande de plus en plus d’attention. Finalement, l’arête se remonte plutôt facilement : c’est une marche à 4 pattes entrecoupée de quelques ressauts. Il y en a 3 ou 4 un peu plus raides (III max) où des spits tout neufs sont présents ; une dizaine tout au long de l’arête qui vont faire grincer les dents chez certains. Ces ressauts ne sont pas très aériens mais restent assez exposés car il n’y a pas vraiment de replats à leurs pieds. Le dernier possède deux pitons en plus des deux spits.

Pic d'Amoulat et la Pyramide au premier plan

Pic d’Amoulat et la Pyramide au premier plan

Nous débouchons au Turon de Ger. Si vous avez la corde, autant ne pas la ranger tout de suite car la crête est aérienne (II) sur une trentaine de mètres avec deux sangles de part et d’autre pratiques pour assurer. La suite est facile jusqu’au Salon de Ger puis au pic de Ger et son immense panorama. Malheureusement, la luminosité est classique des chaudes journées du mois d’août avec un voile qui masque les sommets les plus lointains. Ce n’est pas suffisant pour retirer tout le charisme du pic d’Amoulat qui se dresse fièrement au S. Nous suivons le chemin de la voie normale que nous quittons pour traverser dans des éboulis instables jusqu’au pied du Rognon de Ger. Sous la dernière pointe avant le sommet, un couloir facile permet d’accéder à la crête puis au sommet. Prudence à ne pas envoyer des cailloux qui dévaleraient sans aucun doute sur le sentier fréquenté du pic de Ger. C’est ici que s’arrête la grande muraille calcaire des versants N et E démarrant au Turon de Ger. La voie d’escalade la plus connue est probablement les Chemins du Dharma. Après avoir attendu qu’un groupe passe, nous descendons donc du Rognon de Ger pour suivre le chemin jusqu’au col du Plaa Ségouné. La montée au sommet de la Pyramide est facile et permet même d’éviter la traversée pénible jusqu’au col d’Amoulat.

De loin, il est clair que la voie normale du pic d’Amoulat paraît raide et inaccessible. Cependant, elle s’humanise largement à son pied et paraît même facile une fois les premières pentes d’éboulis franchies. Le topo présent sur Camptocamp propose une description compliquée de la première partie très facile. En deux mots : il faut suivre au mieux une large fissure qui monte en diagonale jusqu’à la crête. La suite est plus délicate et vraiment exposée avec un rocher qui demande de la vigilance. Une vingtaine de mètres en II/III permet de rejoindre la crête sommitale puis le sommet tout proche. Si besoin, cette dernière section possède de quoi relayer/rappeler en bas (2 pitons + cordelette), un piton au début, et de quoi relayer/rappeler en haut (2 spits). Sur ces vingts mètres, friends et sangles sont bien peu utiles. Nous descendons la première partie avec une grande concentration avant d’emprunter à nouveau la grande fissure facile. Du col d’Amoulat, une sente descend dans la pierraille jusqu’aux lacs du Plaa Ségouné qui marquent le retour progressif dans la station où la chaleur est écrasante.