Le parc de l’Alt Pirineu est une merveille dont certaines parties, moyennant tout de même des longues journées, sont accessibles facilement depuis la France . En l’occurrence, partir depuis Soulcem offre la possibilité d’aller visiter le versant du massif de l’Estats : sa quiétude, ses isards et ses nombreux lacs.

Date : 2020/06/22
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles de tracedetrail. : 24 km
Dénivelé positif : 2400 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 2h50 pour le pic d’Areste, 3h40 pour le pic de l’Estany Fondo puis 4h30 pour le Rodo de Canalbonne
Temps de descente : 2h45 par Serre Plénière
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : hors-sentier raide, rocher pourri autour des Canalbonne.
Accès : étang de Soulcem
Itinéraire Identification nécessaire pour changer de fond de carte. : parcours et profilGPX

 

Après une montée sans histoire au port de Roumazet (2571 m), assez pénible sans la neige dans la dernière partie, je bascule côté espagnol jusqu’à estany del Port Vell (2460 m environ). Quelques dizaines de mètres après le déversoir, je quitte le sentier pour rejoindre l’estany d’Areste en essayant de perdre le moins d’altitude possible. Ma stratégie : rester le plus haut possible et descendre seulement s’il faut éviter des passages difficiles. Je longe facilement en gagnant même un peu de hauteur dans les pentes herbeuses assez raides jusqu’à venir buter contre une saillie rocheuse d’où le déversoir de l’étang est visible. Je désescalade facilement quelques mètres puis réussis à prendre pied dans un pierrier désagréable que je descends en biais jusque dans le barranco d’Areste à quelques minutes de l’étang. L’estany d’Areste (2400 m environ) est somptueux. Je lui tourne le dos à regret pour partir l’O : direction le pic d’Areste.

La première possibilité serait une longue diagonale ascendante pour rejoindre la crête SO du sommet. Or, j’ai repéré un cheminement direct une fois passé le port de Roumazet. Peu après avoir quitté l’étang, je pose le cerveau et m’engage sur une raide pente herbeuse qui me dépose à quelques mètres du sommet. Je rencontre une harde d’isards au niveau d’une étroiture c’est avec satisfaction que je peux souffler un peu au sommet. Très belle découverte de l’estany Fondo que je rejoins en profitant des névés dans le versant N du pic d’Areste. En restant le long du torrent alimentant l’étang, quelques cairns me guident vers un laquet, puis un deuxième depuis lequel je vise une brèche bien marquée au NE du sommet. J’évite le fil de la crête en passant versant N où il reste un peu de neige. Ce passage demande un peu d’attention dans ces conditions mais la neige molle me rend service. Après une bonne pause au sommet, je reviens à la brèche par le même itinéraire puis me dirige vers le secteur des pics de Canalbonne à la toponymie si confuse.

En visant une cuvette sur ma gauche, il est possible de rejoindre la crête un peu partout. Je reste sur le fil jusqu’au Rodó de Canalbona (3004 m) et m’en vais ensuite rejoindre le pic oriental de Canalbonne (2914 m) en passant par toutes les éminences de la crête. La descente du pic anonyme (2980 m) jusqu’au port de Rioufret (2787 m) est assez délicate en raison du rocher pourri. Ensuite, je ne me facilite pas la tâche : au lieu de rester sur la crête aérienne mais au rocher semblant correct, je reste à flanc pour une traversée laborieuse dans une neige raide et pourrie. Finalement sans encombre, je parviens au sommet du pic oriental de Canalbonne (2914 m). En dépit d’une toponymie confuse entre les cartes françaises et espagnoles et avec plusieurs étangs portant le nom de Canalbonne, cette visite m’a permis de bien appréhender le secteur.

Je décide de tenter une descente exploratoire en passant facilement par le sommet de Serre Plénière (2774 m) puis en m’engageant dans le vallon au S de ce dernier. Je reste sage et renonce à la longue crête amenant au pic de Madelon. L’objectif est de descendre dans l’un des ravins bien visibles et marqués sur la carte. Du haut, le premier ne m’inspire pas. Je descends davantage dans le deuxième mais préfère amèrement rester raisonnable. Finalement, une remontée difficile jusqu’à un collet bien visible me permet de basculer dans le vallon au-dessus de l’étang de Canalbonne depuis lequel le magnifique site des étangs de la Gardelle est à portée de main. Un peu plus bas, j’observe les deux ravins permettant de rejoindre plus directement le vallon de la Gardelle. Il y a des passages mais difficile à repérer en l’abordant depuis le haut. Pas vraiment de regret.