Situé au fond de plusieurs vallées importantes, le sommet multicéphal des Peyregnets de Cambalès et son couloir N permettent de passer une longue journée varié. Tranquilité assurée après le lac du Paa de Prat au-dessus duquel les bouquetins ont pris leur quartier.
Date : 2025/05/25
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 25 km
Dénivelé positif : 1800 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 4h45
Temps de descente : 3h30
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : couloir à 40° et accès escarpé aux deux sommets (II, passage exposé, lecture).
Accès : lac d’Estaing
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Au départ du large chemin après le lac d’Estaing, le sommet des Peyregnets de Cambalès et son couloir N sont les premiers qui dépassent au-dessus de la forêt où le vallon se resserre temporairement avant de s’ouvrir au niveau de la toue de Cétira. Le chemin est agréable et passe à côté des eaux calmes du lac de l’Angle, du lac du Plaa de Prat, et des lacs de Liantran (1824 m). L’itinéraire des lacs de Houns de Hèche est bien indiqué par quelques cairns. De toute façon, ma mémoire est encore fraîche de la descente de l’année précédente après la longue traversée du pic de l’Arcoèche au soum de Linsous. Nous croisons des bouquetins bien peu farouches qui s’écartent à peine du chemin lors de notre passage. Contrairement à l’année précédente, cette visite printanière permet de profiter de la neige qui recouvre les pierriers après les lacs de Houns de Hèche (2213 m) encore gelés. Nous remontons le doux vallon jusqu’au pied du couloir évident où nous mettons les crampons. Le couloir ne paraît pas aussi large que de loin.
Heureusement, la neige devient de plus en plus portante ce qui rend la progression efficace. Le débouché à la brèche est magnifique face au pyramidal pic de Cambalès encore bien enneigé. Il s’agit maintenant d’aller visiter les deux sommets principaux. Au SO de la brèche, le petit pic s’atteint facilement : montée dans des rochers croulants en posant parfois les mains. De retour à la brèche, nous descendons quelques mètres pour rejoindre et remonter le couloir S. La vire décrite par Philippe Quéinnec est partiellement enneigée et nous la trouvons beaucoup trop exposée en l’état. Il va donc falloir trouver une alternative. Nous essayons par la crête en bon rocher (II+). Une courte vire aérienne et exposée (pas de II), juste au-dessus de la vire enneigée, permet de rejoindre un dernier court mur à désescalader (II, attention au rocher). De cette brèche qui donne accès au couloir E, le sommet principal s’atteint facilement. Vue plongeante vers le vallon de Cambalès et panorama magnifique : pic de Cambalès, Balaïtous, pic d’Aspe, Collarada etc…

Désescalade face au pic de Cambalès

Vers les pics d’Enfer
Pour le retour, il aurait été possible de descendre le couloir E mais l’idée de la longue traversée en neige molle jusqu’au col de Cambalès nous déprime. Nous optons donc pour le couloir S, nous obligeant à revenir sur nos pas jusqu’à la sortie du couloir N mais permettant d’être directement sur le bon versant. La descente du couloir n’est intrinsèquement pas difficile mais rendue parfois délicate par la neige molle et les trous importants qu’elle masque. Nous rejoignons la crête au-dessus du purtet de Hèche afin d’économiser un peu de dénivelé. Le début de la descente est raide et peu rassurant à cause de la neige humidifiée en profondeur. Puis, la pente s’adoucit et il ne reste plus qu’à profiter des névés qui se poursuivent jusqu’au moment où le sentier plonge dans la pente de rhododendrons (2100 m environ). La suite de la descente est toujours aussi longue. À proximité des lacs, des bouquetins broutent tranquillement à quelques mètres de randonneurs en train de faire une sieste !