Même si l’accès déneigé au portillon d’Oô est à déconseiller, cette course de crêtes à plus de 3000 se déroule dans un cadre grandiose et constitue une manière élégante d’enchaîner ces sommets.

Date: 2016/09/03
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 18 km
Dénivelé positif : 2300 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 7h pour le cap du Seil de la Baque.
Temps de descente Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 1h30 jusqu’au refuge du Portillon.
Conditions et commentaires : plutôt beau avec voile assez important.
Difficultés : accès déneigé délicat au portillon d’Oô puis crête aérienne (PD+/AD-) en rocher correct.
Accès : granges d’Astau
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX

En démarrant dès l’aube, habituelle montée au refuge du Portillon sur le très bon chemin. J’adore l’arrivée à Espingo où la vue s’ouvre vers les hauts sommets. Du refuge, nous prenons la direction du col supérieur de Litérole : la bifurcation entre le col inférieur et supérieur indiquée en rouge sur un rocher s’est sérieusement estompée. Cependant, il est difficile de se tromper.

Le glacier du Portillon d’Oô a très sale tête. Sa fonte laisse derrière lui une très raide pente d’éboulis où nous entendons à plusieurs reprises des chutes de pierre. Gloups ! Pour ne pas finir assommés, nous montons dans des dalles sur la droite (II max) en bon rocher au début, davantage délité ensuite. À notre retour, le gardien nous conseillera de le faire plus tôt dans la saison pour profiter de la neige ayant lui aussi fait l’expérience de chutes de pierre.

Dans un terrain moyen mais facile, nous atteignons le pic du Portillon d’Oô, premier sommet du week-end, où la longue crête s’étire jusqu’au cap de Seil de la Baque. À partir de là, c’est de la crapahute en bon rocher dans un cadre extraordinaire. Quelques traversées/escalades/désescalades ici et là en II+ max parfois aériennes mais sans plus, jusqu’à venir buter sur une brèche.

Vue sur le rappel effectué et la taillante

Vue sur le rappel effectué et la taillante

Nous descendons le mur de 20 mètres en rappel (équipé avec sangles sur becquet) pour prendre pied sur la dalle de 15 mètres parcouru facilement. Je m’attendais à plus délicat d’après les topos. Nous arrivons au pied d’un petit dièdre (piton + coinceur) où nous faisons une mini longueur pour assurer le coup. J’ai porté la corde sur quasiment 2000 mètres de dénivelé alors autant s’en servir ! Une fois cette courte section passée, on rejoint facilement le pic puis le cap du Seil de la Baque par une marche aérienne. Nous surplombons le glacier du même nom qui craque à plusieurs reprises. Au risque de se répéter, l’ambiance est fabuleuse : quelles vues !

Nous descendons ensuite au refuge en rejoignant le col du Pluviomètre puis en feintant la Tusse de Montarqué par une sente cairnée qui ne fait sans doute pas gagner beaucoup de temps. Tandis que Julien et Lucille redescendent à la voiture, je passe la fin de journée au refuge profitant de ces moments privilégiés où l’on se repose dans un cadre fantastique en se languissant des aventures au programme du lendemain. De plus, Régis, le gardien, est très sobre et sympathique. Bon repas avec un groupe de 3 randonneurs très sympas, conférence sur les glaciers, et nuit moyenne malgré l’absence de ronfleurs …

Le lendemain, enchaînement avec le pic Jean Arlaud, le pic des Gourgs Blancs, le pic Camboué, le pic Saint-Saud et les pics de Clarabide depuis le refuge du Portillon.