Après avoir tant attendu, découverte de la peña Collarada et certains de ses sommets voisins pour une incroyable journée au-dessus de ces falaises vertigineuses où les edelweiss poussent à profusion. Dommage, l’ibón de Ip n’était pas bien rempli.
Date : 2025/09/06
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 27 km
Dénivelé positif : 2800 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 5h15
Temps de descente : 2h05
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : pentes raides isolées, accès au pico Bucuesa raide à l’aller et au retour.
Accès : Canfranc
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Aprés avoir tant attendu, découverte de la peña Collarada et certains de ses sommets voisins pour une incroyable journée au-dessus de ces falaises vertigineuses où les edelweiss poussent à profusion. Dommage, l’ibón de Ip n’était pas bien rempli.
Orné de sa couronne caractéristique, la peña Collarada est facilement reconnaissable et visible depuis de nombreux sommets à l’ouest du massif. Ne pas l’avoir visité était une grosse lacune pyrénéenne mais j’aime bien l’idée de garder des grandes classiques comme celle-ci. Il y a un an jour pour jour, Canfranc était sous des trombes d’eau et la route du col de Somport s’effondrait côté français, condamnant la liaison routière avec l’Espagne pendant quelques mois. Cette fois-ci, les conditions sont idéales.
Départ dans la nuit noire sur l’excellent chemin pour emprunter la voie Russell. C’est amusant car il y a des panneaux la mentionnant aux bifurcations importantes, SAUF à la dernière où le chemin principal file dans le couloir Curuyé tandis que la voie Russell part discrètement dans une pente raide sous les pins. La carte est utile pour ne pas la manquer. La voie Russell ne permet pas de gagner de temps, ce n’est pas un raccourci. En revanche, le cheminent est astucieux et ludique avec quelques ressauts où il faut poser les mains (II). Il faut bien suivre les cairns – quelques passages demandent parfois quelques secondes de réflexion – et certains des ressauts sont indiqués par un morceau de tuyau d’arrosage jaune accroché aux branches des pins. Je finis par rejoindre l’itinéraire de Curuyé qui débouche sur un immense plateau après une cheminée calcaire facile.
Longue et douce remontée de ce plateau jusqu’au premier sommet des Campaniles de Collarada que les nuages matinaux viennent de libérer. Lumière somptueuse sur la Collarada qui a des allures de cathédrale. Si les deux sommets des Campaniles de Collarada sont anodins depuis le sud, leurs falaises vertigineuses paraissent irréelles lorsqu’on les scrute depuis l’ibón de Ip. Sous le sommet, j’observe une scène amusante : les brebis sont allongées calmement dans une dépression herbeuse. Une seule d’entre elles bouge à peine et tout le troupeau se met soudainement en mouvement. Après une traversée fastidieuse, je reprends l’itinéraire classique de la Collarada, plutôt bien tracé dans les éboulis, qui se termine par une cheminée débouchant à quelques pas du sommet. Plusieurs tentes sont présentes en raison de la course qui est passée là pendant la nuit. D’ailleurs, une partie du balisage est encore présent. Vue merveilleuse, fidèle à sa réputation !
La descente au collado de Ip est raide au début mais abondamment cairnée. En restant le plus haut possible, je rejoins la vaste dépression entre le sommet d’el Fraile et la Collaradeta. Après un petit saut au premier et sa célèbre fenêtre donnant sur l’ibón de Ip, la Collaradeta est toute proche et s’atteint facilement. Vue magnifique sur le plateau suspendu de la peña Nevera et du pico Somola Alta, entouré quasiment intégralement de falaises. Je croise à nouveau le groupe rencontré au sommet d’el Fraile, nous nous retrouverons ensuite aux abords du pico Somola Alta. Une petite vire permet d’accéder au plateau suivant pour une montée buccolique à la peña Nevera, peut-être le sommet préféré de la journée concernant le panorama. Après un crochet par le pico Somola Occidental (nommé sur certaines cartes uniquement), traversée du plateau en passant à proximité de quelques gouffres pour monter doucement vers le pico Somola Alta. Le sommet est entouré de falaises qui présentent une faiblesse dans le versant S accessible par une petite désescalade puis une vire. Quelques cairns sont présents et il n’y a aucune ambiguïté.
Entre la peña Nevera et le pico Somola Alta, un couloir raide d’éboulis permet de changer de versant. Mon objectif est d’aller au pico Bucuesa et de de descendre vers l’ibón de Ip. Juste après le couloir, il est préférable de rester temporairement au ras des falaises puis descendre progressivement pour retrouver un terrain plus confortable sous la crête découpée des Cuchillares que j’observe encore et encore. Pour monter au sommet, il ne faut pas rejoindre le col entre Cuchillares et Bucuesa. Après être monté dans la large pente, je passe la barre rocheuse sur la droite (cairn) pour remonter le raide versant S/SE et me rapprocher progressivement de la crête. Un temps facile, elle devient ensuite hérissée de gendarmes imposants et il faut retourner dans le versant S pour emprunter des vires et quelques courtes cheminées (II) jusqu’au sommet torturé.
Pour la descente, retour sur la portion de crête facile par le même itinéraire. Puis, il s’agit de trouver le couloir clé permettant d’aller sur le pierrier sous le sommet. Ce couloir se situe environ à mi-chemin entre le col et le sommet : il faut descendre un terrain d’éboulis facile avec même un peu de gispet sur le bas puis traverser prudemment pour entrer dans le couloir facile. Vu d’en haut, à cause de la perspective, le couloir paraît très raide et délicat si bien que j’ai fait demi-tour pour aller voir davantage à l’aplomb du sommet, avant de revenir à l’endroit initial. Un grand troupeau se déplace plus bas sur les pelouses que je me languis de retrouver. Pour aller à l’ibón de Ip, il n’y a pas vraiment de sentier mais plutôt d’innombrables traces de brebis qui partent un peu dans tous les sens. À proximité du lac, un sentier balisé fait son apparition pour la traversée longuette jusqu’au large barrage. La suite de l’itinéraire se déroule dans un très beau cadre avec les falaises sensationnelles d’un côté, et de l’autre, quelques bosquets de pins dominant des gorges. Quand les arbres font leur apparition, le sentier commence à descendre franchement alors que c’était très doux jusqu’alors. Je retrouve l’itinéraire de montée et quelques lacets supplémentaires jusqu’au parking.
Qualité des photos assez médiocre pour la plupart : condensation sur l’objectif à la Collarada et poussières sur l’objectif qui sautent aux yeux sur les photos à contre-jour.


