Chemins inondés, rochers humides, brouillard dense, pluie … Nous arrivons au Pic de la Croix des Lauzes croyant être au Turguila. A la Rabassère, je ne reconnais pas le cairn sommital : nous sommes en fait au Turguila … Du grand art !

Date: 16/08/2014
Distance totale : 10 km
Dénivelé positif : 1000 m
Temps de montée : 2h15 pour le pic de Turguila.
Temps de descente : 1h30
Conditions et commentaires : humide et pluvieux.
Difficultés : aucune.

 

Il bruine près de Massat, il pleut à Seix, puis à Ustou, les essuies-glaces fonctionnent à plein régime. Est ce de l’optimisme, de la naïveté ou de la bêtise de croire que le temps sera calme au cirque de Gérac ? L’envie de fouler le granit de Turguila est décidément irrépressible …

Nous partons sous la bruine en direction de la cabane de Turguila sur le chemin balisé en jaune. Après 2 courts passages équipés, nous dépassons l’étang de la Piède (1906 m) puis l’étang d’Astoue (1964 m) avant d’atteindre la cabane de Turguila (2101 m) où un groupe a passé la nuit. Il y a quelque chose de réconfortant à croiser du monde lorsqu’on évolue dans des conditions difficiles, surtout lorsqu’on surprend une randonneuse, bien loin de l’archétype ariégeois, en train de se rhabiller.

Pour la suite, ce qui était prévu : rejoindre l’étang de la Réglisse (2098 m) puis s’élever pour rejoindre la crête entre la Pointe de la Rabassère et le Pic de Turguila.

Dans le brouillard épais avec une visibilité inférieure à 10-15 mètres, ce qui a été réalisé : dès le début, nous faisons erreur en allant en fait à l’étang de la Crousette (2159 m) puis en rejoignant un petit collet d’où le chemin redescend dans la haute vallée d’Ars. De ce collet, pensant être proche du Pic de Turguila, nous partons dans sa direction qui était en fait celle du Pic de Laquet. Nous rebroussons chemin devant la visibilité nulle et le rocher glissant.
Alors, abandonnant l’idée du Pic de Turguila et pensant être proche de la Pointe de la Rabassère, nous retournons au collet et prenons la crête dans l’autre sens. Nous arrivons à une petite pointe avec un gros cairn. Il est vraiment trop tôt pour être à la Rabassère : nous savons maintenant qu’il y avait un problème en arrivant au collet et pensons être au Turguila (nous sommes en réalité au Pic de la Croix des Lauzes).
Dans notre esprit, où ce qu’il en reste ce jour-là, nous nous disons : « Bingo ! ». Nous continuons la crête visant cette fois-ci la Pointe de la Rabassère. Nous nous élevons vers une pointe dont le cairn sommital ressemble à tout sauf à celui de la Rabassère, moins haut et orné d’une tige en métal (C’était en fait le Pic de Turguila …).

Il pleut et il fait froid. Nous décidons donc de redescendre dans la vallée de Turguila en suivant quelques cairns. Nous arrivons près d’un étang, bien plus grand que celui rencontré auparavant. Je crois que je commence à comprendre … Sur un sol totalement inondé par endroit, nous regagnons la voiture et partons le chauffage à fond.

Je n’avais jamais évolué dans un tel brouillard et c’est vraiment déroutant. Nous avions la carte mais jamais nous n’avons soupçonné s’être trompés d’étang juste après la cabane de Turguila, faussant notre analyse du terrain. De plus, le froid et la pluie en précipitent la lecture de la carte, en n’ayant qu’une seule envie : remettre les gants et ne pas refroidir les copains. Nous avions un altimètre mais avons mis la différence d’altitude sur le compte du mauvais temps, alors que ces derniers restent souvent fiables dans les conditions comme celles rencontrées. Voici les leçons que j’ai retenues de cette journée, qui restera tout de même comme un souvenir mémorable. Quel fou rire en découvrant après coup la trace GPS.